Le Directeur général de la FAO prend la parole lors de la cérémonie d’ouverture du Dialogue international Borlaug dans le cadre de l’édition 2023 du Prix mondial de l’alimentation, organisée dans l’État de l’Iowa

Selon M. Qu Dongyu, les travaux de la lauréate de cette année, Mme Heidi Kühn, qui consistent à revitaliser les terres agricoles et les moyens de subsistance après des conflits dévastateurs, démontrent le rôle essentiel de l’agriculture en matière de réponse humanitaire.

QU Dongyu, Directeur général de la FAO.

©FAO/Roberto Schmidt

25/10/2023
Des Moines/Rome – «Le thème de cette année “Harnessing Change”, qui invite à tirer parti du changement, est un appel à passer de l’action à l’évolution et, en tant que principal agent du changement, la jeunesse a un rôle primordial à jouer», a déclaré M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), lors de l’allocution qu’il a prononcée mardi dans l’État américain de l’Iowa à la cérémonie d’ouverture du Dialogue international Borlaug dans le cadre de l’édition 2023 du Prix mondial de l’alimentation.  
 
Ce prix décerné chaque année en l’honneur de M. Norman Borlaug, considéré comme un des pères de la Révolution verte et dont les travaux sur des variétés de blé à haut rendement ont permis de sauver des centaines de millions de personnes de la faim, a cette année été attribué à Mme Heidi Kühn.  
 
Le Directeur général a souligné que le travail de la lauréate consacré à la revitalisation des terres agricoles et des moyens de subsistance après des conflits dévastateurs démontrait le rôle essentiel de l’agriculture en matière de réponse humanitaire. 
 
«Les principes qui sous-tendaient les brillants travaux de M. Borlaug dans le domaine de l’alimentation et de l’agriculture sont les mêmes que ceux qui ont amené les dirigeants mondiaux à créer la FAO il y a 80 ans», a indiqué M. Qu, ajoutant que comme M. Borlaug, il était lui-même fils d’agriculteur et avait mené sa carrière sans jamais perdre de vue que l’agriculture pouvait sauver le monde en nourrissant la population et en la sortant de la pauvreté.  
 
«Nous sommes ici pour réitérer notre volonté de travailler ensemble afin de déployer les solutions alimentaires et agricoles à l’échelle nécessaire pour produire des aliments de meilleure qualité et plus abordables qui soient disponibles en plus grande quantité pour tous», a précisé le Directeur général pendant l’événement, qui avait lieu dans la ville de Des Moines.  
 
Aujourd’hui, la FAO est à même de «mieux servir ses membres, et surtout les agriculteurs du monde entier», a-t-il affirmé, précisant que les réformes entreprises récemment avaient rendu l’institution spécialisée des Nations Unies plus souple, plus efficace et mieux adaptée à ses objectifs, ce qui lui permettait d’assurer un accès généralisé à ses compétences professionnelles et scientifiques.  
 
«Une nouvelle façon de penser à la FAO nous a mené sur une nouvelle voie. Nous continuons de mettre à profit notre expertise collective pour aider les populations vulnérables et travaillons main dans la main pour réaliser de véritables progrès», a-t-il dit. «Notre priorité est d’éradiquer la faim et de veiller à ce que les agriculteurs du monde entier bénéficient du soutien dont ils ont besoin, tout en rendant les zones rurales plus attractives pour les jeunes générations.» 
 
Quatre améliorations, cinq actions fondamentales  
 
Le Directeur général a rappelé que le Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO reposait sur les quatre améliorations – en matière de production, de nutrition, d’environnement et de conditions de vie – que la FAO avait pour ambition de concrétiser sans laisser personne de côté. «Des actions collectives sont nécessaires pour atteindre aussi bien les objectifs immédiats que ceux à plus long terme.»  
 
Il a énoncé cinq actions fondamentales à entreprendre pour atteindre les objectifs mondiaux. Premièrement, tous les pays doivent s’engager à assurer le bon fonctionnement et la transparence des marchés. Deuxièmement, les pays vulnérables ont besoin de soutien pour subvenir à leurs besoins en nourriture et en engrais. Troisièmement, il faut accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux en faisant d’urgence les bons investissements, en améliorant l’offre de biens publics, tels que les cartes des sols, de services de vulgarisation et de services consultatifs, en renforçant l’innovation et la recherche, et en améliorant les infrastructures dans les zones rurales. Quatrièmement, il faut mobiliser le secteur privé, qui est encore trop à l’écart et insuffisamment mis à contribution. Cinquièmement, il apparaît essentiel de combler le manque de connaissances par la science et l’innovation pour éradiquer la faim.  
 
Comme l’a expliqué M. Qu Dongyu, la FAO a amplifié ses activités en renforçant les capacités de son Centre d’investissement, en intensifiant ses interventions face aux urgences avec l’ajout d’un nouveau mandat axé sur le renforcement de la résilience, en approfondissant son partenariat stratégique avec l’Agence internationale de l’énergie atomique et en consolidant encore davantage ses travaux sur le changement climatique, la biodiversité et l’environnement.  
 
La FAO a aussi mis en place de nouvelles initiatives phares comme l’Initiative Main dans la main et sa Plateforme géospatiale ou encore les initiatives 1 000 villages numériquesUn pays, un produit prioritaire et Villes vertes. M. Qu a aussi souligné que les femmes et les jeunes continuent d’être une priorité pour lui et, qu’après avoir créé le Comité de la jeunesse et le Comité des femmes de la FAO à sa prise de fonctions en 2019, il s’apprêtait à créer le Bureau des jeunes et des femmes pour soutenir davantage les activités entreprises dans ce domaine. 
 
Passer à l’action 
 
Le Directeur général a évoqué les 2,1 milliards d’USD de contributions volontaires mobilisées par la FAO en 2022, un chiffre record pour l’Organisation qui dépasse de plus de 60 pour cent la moyenne habituelle, ce qui illustre toute la confiance des membres envers la nouvelle FAO et sa capacité d’accomplir de plus grandes choses encore.  
 
«La FAO est désormais en mesure de passer de la parole aux actes», a-t-il indiqué, avant de rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui s’efforcent d’obtenir des avancées en ce qui concerne la réduction des inégalités, la promotion de la parité femmes-hommes et la création de débouchés pour les jeunes dans le secteur agricole.  
 
Il a notamment évoqué la Vision pour des cultures et des sols adaptés (VACS), une initiative menée par les États-Unis d’Amérique pour aider les gouvernements, les agriculteurs, les chercheurs et les organisations de la société civile en Afrique à préparer les systèmes agroalimentaires du continent aux défis qui découlent de la crise climatique.  
 
«C’est la science en action, et c’est l’action que la FAO soutient», a résumé M. Qu.  
 
«La FAO a mis en place des stratégies ambitieuses, mais il nous faut plus de ressources, en particulier des contributions volontaires», a-t-il signalé. «La mobilisation de ressources ne se résume plus à de simples transactions pour la FAO», a-t-il ajouté, expliquant que l’Organisation cherchait à établir des collaborations durables, à faire fructifier ses partenariats stratégiques et à «accélérer la création de partenariats porteurs de transformation avec les secteurs privé et public». 
Contacts

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]

Christopher Emsden FAO Actualités et Médias (Rome) (+39) 06 570 53291 [email protected]