La FAO prévoit une stabilisation de la plupart des marchés de produits alimentaires en 2024-2025

Selon le rapport Perspectives de l’alimentation, les principaux marchés de denrées alimentaires et d’engrais devraient s’avérer relativement calmes, tandis que le montant des importations d’aliments pourrait augmenter

Perspectives de l’alimentation

©FAO

13/06/2024

Rome – Les disponibilités de la plupart des principaux produits alimentaires au niveau mondial devraient être suffisantes en 2024-2025, bien que des phénomènes météorologiques extrêmes, une accentuation des tensions géopolitiques, des changements soudains de politiques et d’autres facteurs risquent de rompre le délicat équilibre entre l’offre et la demande mondiales et de se répercuter sur les prix et sur la sécurité alimentaire mondiale, selon un nouveau rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

La dernière édition des Perspectives de Perspectives de l’alimentation, publication semestrielle de la FAO, présente des prévisions actualisées en ce qui concerne la production, le commerce, l’utilisation et les stocks des principaux aliments de base.

La production mondiale de riz et de graines oléagineuses devrait battre des records, tandis que la production de blé et de maïs diminuera probablement de manière modérée. Les Perspectives de l’alimentation fournissent des évaluations détaillées des marchés du blé, des céréales secondaires, du riz, des cultures oléagineuses, du sucre, de la viande, des produits laitiers et des produits de la pêche.

Le rapport contient également une estimation préliminaire des dépenses mondiales relatives aux importations alimentaires pour 2024 établie par la FAO, qui correspond à une hausse de 2,5 pour cent, le montant total dépassant 2 000 milliards d’USD. Ces projections s’expliquent par des conditions macroéconomiques relativement favorables, notamment une croissance économique mondiale régulière, et la baisse des prix des produits alimentaires.

La nouvelle édition du rapport comprend un chapitre consacré aux effets dynamiques des chocs touchant les frais de transport sur le coût des importations alimentaires – il s’agit d’une variable d’actualité compte tenu de la volatilité découlant des conflits sur les routes commerciales de la mer Noire et de la mer Rouge et des incidences de la sécheresse dans le canal de Panama. L’analyse montre que ces chocs rehaussent la valeur des importations alimentaires à court terme, et ont des effets plus larges sur les pays en développement importateurs nets de produits alimentaires. 

Zoom sur les engrais

Les Perspectives de l’alimentation contiennent également un chapitre sur les engrais, qui présente un examen complet du commerce mondial des engrais entre 2021 et 2023 et des perspectives à court terme des marchés pour 2024-2025.

Ce chapitre porte sur divers chocs, dont la guerre en Ukraine, qui a eu des répercussions directes ou indirectes sur la disponibilité de nutriments primaires comme l’azote, le phosphore et le potassium. La hausse des prix du gaz naturel a joué un rôle considérable de catalyseur, compromettant la rentabilité de la production d’engrais, et d’autres facteurs, dont les coûts de transport et d’assurance ainsi que des mesures commerciales, ont aussi contribué à l’augmentation des prix des engrais. Ces chocs ont entraîné une forte contraction du commerce des engrais en 2022. Néanmoins, les échanges ont rebondi en 2023, retrouvant ainsi un niveau analogue à celui de 2021.

En avril 2024, les prix des engrais, calculés sur la base d’un assortiment des prix de l’azote, du phosphore et du potassium, ont atteint en moyenne 327 USD par tonne, contre 815 USD en avril 2022. Grâce à la baisse des prix, les volumes des échanges d’engrais ont rebondi, les échanges d’azote atteignant presque leur niveau de 2021. 

Globalement, les perspectives à court terme des engrais laissent présager une stabilité sur les six prochains mois, selon la FAO, ainsi qu’une amélioration de la disponibilité et de l’abordabilité des trois ingrédients principaux. Les chocs qui toucheront les marchés mondiaux des engrais à l’avenir seront probablement sous-tendus par les évolutions des marchés de l’énergie liées à des problématiques géopolitiques ou à d’autres causes.

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