Le guide de la FAO de la Journée internationale de la pomme de terre, qui vient d’être créée, plante le décor de sa première édition le 30 mai

Le livret que vient de faire paraître la FAO souligne l’importance de cette Journée et appelle à agir pour maximiser son potentiel.

FAO/Sandro Cespoli

Le maintien de la diversité de la pomme de terre est crucial pour réduire la vulnérabilité aux ravageurs, aux maladies et au changement climatique

©FAO/Sandro Cespoli

15/04/2024

Rome – À l’heure où l’on s’apprête à célébrer la première Journée internationale de la pomme de terre dans l’ensemble du monde, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) donne un coup de projecteur sur l’énorme importance de cette plante cultivée, qui entre dans l’alimentation de milliards de personnes, mais aussi sur la part encore inexploitée de son potentiel.

La FAO vient de faire paraître son Guide de la nouvelle Journée internationale, celle-ci devant être célébrée le 30 mai avec pour thème «Cultiver la diversité, nourrir l’espoir». Cette célébration mettra en relief l’importance de cette plante, qui permet de lutter contre la faim et la pauvreté et de faire face aux menaces environnementales pesant sur les systèmes agroalimentaires.

Cette journée internationale mettra aussi en exergue le rôle des petits exploitants familiaux, où les femmes sont fortement représentées, qui préservent la diversité de cette denrée. Elle fournira également l’occasion d’une sensibilisation à l’importance culturelle et culinaire de la pomme de terre.

La pomme de terre, qui a pour berceau la cordillère des Andes, était désignée comme «fleur de l’ancienne civilisation des Incas», pour qui elle était une culture de base. Elle a été introduite en Europe au XVIe siècle, avant de gagner le reste du monde. En seulement cinq siècles, la pomme de terre est devenue une culture alimentaire essentielle pour des agriculteurs et consommateurs aux quatre coins du monde.

«Pour le grand public, la pomme de terre est d’abord synonyme de frites ou de chips, ce qui n’est pas nécessairement le mode de consommation des pommes de terre le meilleur pour la santé», fait observer l’agronome de la FAO, Mme Makiko Taguchi. Cette Journée internationale servira aussi à présenter différentes façons plus saines d’accommoder et de consommer les pommes de terre «ce qui renvoie à la diversité des variétés car certaines variétés sont plus nutritives», précise-t-elle.

Il y a une autre raison, plus fondamentale, qui justifie d’entretenir la diversité variétale de la pomme de terre: la dépendance excessive à l’égard d’un nombre de variétés réduit augmente la vulnérabilité de l’espèce aux nuisibles et aux maladies, mais aussi aux impacts du changement climatique. Les variétés sauvages, même si elles ne se prêtent guère à la consommation humaine, doivent être conservées, car leurs traits héréditaires sont exploitables par la sélection végétale pour accroître la résilience et les qualités nutritionnelles des variétés cultivées.

Le travail de la FAO sur la pomme de terre consiste entre autres à aider les cultivateurs et les peuples autochtones à développer leurs capacités de maîtriser les maladies communes de cette plante, comme le mildiou de la pomme de terre, à concevoir des solutions novatrices permettant de cultiver des pommes de terre avec des ressources minimales et à promouvoir la coopération avec différents acteurs de la filière.

Appels à agir

Ce livret nous sensibilise à ce que chacun de nous peut faire pour aider à pérenniser la production et la consommation de pommes de terre.

Parmi les différentes mesures envisagées, les gouvernements et les organismes internationaux peuvent créer un environnement porteur, épauler la recherche et renforcer la filière de la pomme de terre, notamment par le développement du stockage réfrigéré, mais aussi par la multiplication et la distribution de semences de qualité. Les entreprises agroalimentaires peuvent se montrer plus innovantes, offrir aux consommateurs davantage de produits nutritifs obtenus de la pomme de terre, et minimiser le gaspillage. Les parents et les enseignants peuvent encourager des habitudes alimentaires saines chez les jeunes et, lorsque le contexte culturel s’y prête, faire figurer de la pomme de terre de production locale aux menus des cantines scolaires et de la table familiale. La société civile peut organiser des manifestations locales qui témoignent de la dimension culturelle de la pomme de terre et aident au développement de filières équitables et rentables.

Faits et chiffres

  • La diversité de la pomme de terre, riche de ses quelque 5 000 variétés, joue un rôle vital dans la sécurité alimentaire et la nutrition à l’échelle mondiale, et permet à cette plante de s’adapter à des environnements différents et de supporter le changement climatique.
  • La pomme de terre étant le troisième aliment le plus consommé au monde, après le riz et le blé, elle constitue une denrée de base dans l’alimentation de milliards de personnes, entrant ainsi dans la composition de l’alimentation de deux tiers de la population mondiale.
  • Malgré un recul de 17 pour cent des superficies occupées par la culture de la pomme de terre dans le monde entre 2000 et 2020, la production totale a augmenté de 11,25 pour cent grâce à l’amélioration des variétés cultivées et des pratiques agronomiques.
  • Au total, 159 pays cultivent la pomme de terre dans le monde, sur une superficie globale de 17,8 millions d’hectares. Chaque année, 374 millions de tonnes de pomme de terre sont produites sur la planète.
  • Un parc de la pomme de terre de 12 000 hectares, situé dans les Andes péruviennes, représente l’une des rares initiatives de conservation dans lesquelles des peuples autochtones gèrent et protègent les ressources génétiques de leurs pommes de terre, préservant ainsi leurs savoirs traditionnels.
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