La FAO organise la toute première conférence mondiale sur la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité

Rome – Des participants de multiples secteurs et de tous horizons se sont réunis à Rome aujourd’hui pour l’ouverture de la toute première Conférence mondiale sur la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité. Cette conférence, organisée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), vise à relever le défi pressant qui consiste à produire davantage en causant un moindre impact environnemental, un moindre impact social et un rendement économique supérieur dans la recherche d’une plus grande équité. 
 
«La production animale est un élément vital de nos systèmes agroalimentaires, qui fournit à chacun des nutriments essentiels et offre des moyens de subsistance et de riches perspectives économiques à des milliards de personnes à l’échelle mondiale», a déclaré le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, dans son allocution d’ouverture à cette conférence de trois jours. Pour la FAO, les gains d’efficience sont indispensables pour produire davantage avec moins de moyens. Dans le cas de l’élevage, des gains d’efficience peuvent être obtenus en optimisant les taux de conversion des aliments, en réduisant les pertes et le gaspillage alimentaires et en améliorant l’utilisation des nutriments; autant de mesures qui peuvent alléger la pression sur la biodiversité, les ressources foncières et les ressources en eau, réduire les émissions de gaz à effet de serre et freiner la dégradation de l’environnement. 
 
«Nous devons nous montrer reconnaissants envers tous ceux qui produisent et fournissent des protéines animales, puis travailler ensemble à des solutions aux difficultés que connaît ce secteur», a déclaré M. Qu, rappelant que, pour de nombreux enfants dans le monde, le lait reste une denrée inaccessible. 
 
Il a également précisé que la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité réclamait une approche intégrée, qui atténuait le risque de maladies zoonotiques et permettait de s’attaquer à la question de la résistance aux antimicrobiens (RAM). 
 
Le Directeur général a encouragé tous les participants à échanger activement leur expertise, leurs idées et leurs expériences, en soulignant que la conférence avait été conçue pour donner la parole à toutes les parties prenantes, y compris les petits exploitants et éleveurs, les communautés autochtones et les catégories marginalisées. Il a également souligné la tenue simultanée d’un Dialogue mondial de la jeunesse sur la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité, organisé en collaboration avec l’Union des universités de la Méditerranée (UNIMED) et axé sur les perspectives et les solutions d’autonomisation des jeunes dans le secteur de l’élevage. 
 
À l’issue de l’allocution d’ouverture prononcée par le Directeur général, des experts d’Afrique du Nord et d’Afrique de l’Est ont prononcé des allocutions liminaires et M. Thanawan Tiensin, Directeur de la Division de la production et de la santé animales, a présenté les initiatives et les travaux de la FAO dans le domaine de l’élevage et de l’environnement. 
 
M. Syahrul Yasin Limpo, Ministre indonésien de l’agriculture, M. Hassan Hussein Mohamed, Ministre somalien de l’élevage, des forêts et des parcours pastoraux, M. Fernando Mattos, Ministre uruguayen de l’élevage, de l’agriculture et de la pêche, et M. Thongphat Vongmany, Vice-Ministre de l’agriculture et des forêts de la République démocratique populaire lao ont participé à une conférence-débat de haut niveau lors de cette journée d’ouverture, de même que des hauts fonctionnaires d’Arabie saoudite, d’Australie, du Brésil, de Nouvelle-Zélande ’et de Suisse. 
 
La conférence 
 
Les travaux de cette rencontre se composent de plusieurs tables rondes de haut niveau centrées sur les politiques, entrecoupées de séances plénières au programme dense, organisées de façon thématique en accord avec les quatre améliorations, à savoir: l’amélioration de la production, l’amélioration de la nutrition, l’amélioration de l’environnement et l’amélioration des conditions de vie. Ces travaux couvrent un large éventail de sujets: l’alimentation et la génétique animales, la santé et le bien-être des animaux, la nutrition humaine et les innovations technologiques, y compris les aliments issus de cultures cellulaires, et s’accompagnent d’études de cas sur l’action climatique (atténuation et adaptation), la gestion des ressources naturelles et l’état des connaissances concernant les émissions de gaz à effet de serre. 
 
Dans le cadre de manifestations parallèles sont présentés l’Année internationale des camélidés et un rapport récent de la FAO sur les émissions de méthane des systèmes de production animale et de la riziculture, de même qu’une exposition mixte sur la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité et la mécanisation de l’agriculture au service de la durabilité. 
 
Le dialogue de la jeunesse a permis de mêler à la présentation d’exemples de réussites des moments de réflexions collectives et plusieurs séances de groupes de travail. 
 
Les fruits de cette conférence seront présentés et plus amplement débattus dans le Sous-Comité de l’élevage du Comité de l’agriculture, où les membres de la FAO esquisseront des principes, des priorités et les pistes d’une intensification de la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité dans les différentes régions du monde et leurs différents contextes. 
 
«Ensemble, nous pouvons construire un avenir plus durable, plus résilient et plus inclusif pour le secteur de l’élevage, pour le bien des populations et de la planète», a déclaré M. Qu.