La FAO en 2022: Faire l’extraordinaire pour continuer de joindre le geste à la parole

M. Qu Dongyu, Directeur général, dresse la carte des réalisations et des plans de l’Organisation lors de son allocution devant le Conseil de la FAO

©FAO/Alessandra Benedetti

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO (à gauche) et M. Hans Hoogeveen, Président indépendant du Conseil

©FAO/Alessandra Benedetti

29/11/2021

Rome – En 2022, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) devra faire «l’extraordinaire» pour obtenir des résultats concrets, sur le terrain, s’agissant de réduire la faim, de rendre les systèmes agroalimentaires plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables, et en fin de compte de réaliser les quatre améliorations – en matière de production, de nutrition, d’environnement et de conditions de vie – pour tous, a dit aujourd’hui le Directeur général, M. Qu Dongyu, au Conseil de la FAO.

«L’année prochaine, notre réflexion et notre démarche devront sortir des sentiers battus et il nous faudra être extraordinairement efficaces et productifs», a ajouté le Directeur général dans son allocution d’ouverture de la cent soixante-huitième session du Conseil, organe exécutif de la Conférence de la FAO.

«Je suis passé de la parole aux actes», a déclaré M. Qu dans un discours aux vastes ramifications, dans lequel il a indiqué comment, dans les 28 mois qui ont suivi sa prise de fonctions en août 2019, la FAO a évolué pour s’adapter davantage à sa mission, tout en composant avec les difficultés engendrées par la pandémie de covid‑19. Selon lui, la FAO reste «prudemment optimiste quant au retour à une “nouvelle normalité”».

«Nous nous efforçons de changer la culture de l’Organisation, de sorte à instaurer un environnement de travail transparent, responsable, dynamique, engagé et éthique, et qui privilégie la dimension humaine», a-t-il souligné tout en réaffirmant qu’il était «déterminé à faire appliquer la politique de tolérance zéro de la FAO à l’égard de toutes les formes de fautes». La FAO s’emploie également à mettre en œuvre des réformes structurelles porteuses de changement aux échelons régionaux et sous-régionaux, dans la droite ligne de la restructuration du Siège, à Rome.

Le Directeur général a aussi souligné qu’il fallait réaffecter des fonds de soutien au secteur agricole, qui reçoit moins de 10 pour cent des ressources attribuées alors que plus de deux tiers des populations affectées par les crises en dépendent.

«L’agriculture est un secteur crucial, qui ne peut pas passer après d’autres priorités», a t-il prévenu. «Protéger les moyens d’existence ruraux doit être un élément essentiel de l’intervention humanitaire immédiate en situation d’urgence.»
Le Directeur général a évoqué les conditions d’insécurité alimentaire particulièrement graves dans un certain nombre de pays, dues aux situations d’urgence humanitaire, à la crise climatique et à des organismes nuisibles et des maladies. À cet égard, a-t-il aussi déclaré, il importe de maintenir le soutien apporté à l’action de la FAO pour contenir les invasions de criquets pèlerins et contrôler la propagation de la chenille légionnaire d’automne, qu’on trouve aujourd’hui dans plus de 75 pays et qui, selon les estimations, est à l’origine de 9,4 milliards d’USD de pertes agricoles rien qu’en Afrique.

Si la plupart des systèmes agroalimentaires ont tenu bon pendant la crise de la covid 19, les revenus en nette baisse de nombreux foyers ont fortement entravé l’accès aux aliments, et 45 millions de personnes dans 43 pays «sont actuellement au bord de la famine», a annoncé M. Qu. 

Le secteur agroalimentaire constitue une porte d’entrée idéale pour des approches par nexus, qui s’attaquent aux causes profondes de la faim en prenant en charge le volet humanitaire, le volet développement et le volet paix, a-t-il déclaré.

M. Hans Hoogeveen, Président indépendant du Conseil, est allé dans le même sens. Les plans de relance dans le contexte de la covid-19 représentent «une occasion inestimable de changer l’avenir, que l’humanité doit saisir», a-t-il plaidé. «Nous avons besoin d’un changement radical, dès maintenant.»

Science et innovation

La science et l’innovation sont incontournables pour atteindre nos objectifs communs qui consistent à transformer les systèmes agroalimentaires pour nourrir les êtres humains, prendre soin de la planète, rendre les moyens d’existence plus équitables et favoriser des écosystèmes résilients, a précisé le Directeur général.

Il importe selon lui d’approfondir la nouvelle Stratégie de la FAO en matière de science et d’innovation, afin d’aider l’Organisation à passer à un modèle opérationnel véritablement tourné vers l’avenir, qui soutient concrètement les transformations des systèmes agroalimentaires sur le terrain.

La FAO est aussi en train d’élaborer une nouvelle Stratégie thématique relative au changement climatique, destinée à améliorer la cohérence de l’action pour le climat et la biodiversité dans les différents secteurs agricoles et à aider les Membres à mieux tenir les engagements pris au titre de l’Accord de Paris, a précisé le Directeur général.

Les deux stratégies supposent de trouver «des solutions audacieuses, innovantes et astucieuses, fondées sur la science et les partenariats», qui leur sont indispensables, a t-il dit, ajoutant qu’elles ont été «élaborées en parallèle pour veiller à leur complémentarité».

Centre de coordination sur les systèmes alimentaires

Le Directeur général a également annoncé que la FAO hébergera le Centre de coordination chargé de superviser les mesures donnant suite au Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, professant qu’il est «temps désormais d’accélérer le travail au niveau des pays». Le Centre sera créé début 2022 et son Groupe de supervision comprend les dirigeants de la FAO, du Fonds international de développement agricole, du Programme alimentaire mondial, du Bureau de la coordination des activités de développement des Nations Unies et du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). La présidence du Groupe de supervision, fonction actuellement occupée par le PNUE, se fera par roulement.

Grandes pistes pour l’avenir

Revenant sur ses 851 jours de mandat, le Directeur général a fait part des grandes pistes à explorer dans la mise en œuvre du nouveau Plan stratégique 2022-2031 de la FAO, concernant notamment la connectivité comme condition préalable à l’inclusivité, la nécessité de réduire les pertes et gaspillages de nourriture, le fait que la prévention de nouvelles pandémies est une responsabilité collective que nous devons exercer d’une manière cohérente, l’idée que les petits exploitants et les agriculteurs familiaux, les femmes, les jeunes et les peuples autochtones doivent être au cœur de la transformation des systèmes agroalimentaires, ou encore la nécessité d’une approche globale, au bénéfice des êtres humains, de la planète et de la prospérité.

M. Qu a aussi souligné l’importance de cadres juridiques robustes au service de systèmes agroalimentaires durables, tout en faisant remarquer que la FAO apporte aux Membres une assistance technique d’ordre juridique.
Le Directeur général a rappelé son engagement à faire sortir «notre action hors des murs de l’Organisation pour en faire bénéficier les populations partout dans le monde», et a indiqué que la participation en ligne a augmenté de 50 pour cent depuis 2019. Au total, 26 millions de personnes ont consulté le site web de la FAO en 2021, tandis que les abonnés aux comptes de l’Organisation sur les réseaux sociaux sont désormais 6,3 millions, soit 50 pour cent d’augmentation en deux ans, ce qui atteste de la meilleure visibilité de la FAO dans la sphère publique.

Le discours prononcé par le Directeur général lors de la séance d’ouverture de la session du Conseil est disponible ici dans son intégralité.

La cent soixante-huitième session du Conseil de la FAO, qui se poursuit jusqu’au 3 décembre, est diffusée en ligne.

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