La FAO renouvelle son appel à transformer les systèmes agroalimentaires

Le Directeur général s’adresse aux participants à la Conférence internationale sur la sécurité alimentaire organisée en Ouzbékistan.

© FAO/Fidel Askarhodjaev

Le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, a prononcé une allocution d’ouverture lors de la Conférence internationale sur la sécurité alimentaire tenue en Ouzbékistan

©FAO/Fidel Askarhodjaev

07/09/2023

Samarcande (Ouzbékistan) – Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, a renouvelé aujourd’hui son appel à transformer les systèmes agroalimentaires mondiaux, lors d’une Conférence internationale sur la sécurité alimentaire organisée en Ouzbékistan. 

La conférence, qui se tient à Samarcande les 7 et 8 septembre, est organisée par le Gouvernement de l’Ouzbékistan, avec le soutien technique de la FAO. L’objectif est d’examiner l’état actuel de la sécurité alimentaire dans le monde, de se pencher sur certaines des principales difficultés rencontrées dans les systèmes agroalimentaires et de trouver des solutions dans la région Asie centrale et au-delà. 

Cette conférence «est une occasion importante d’examiner l’état de la sécurité alimentaire dans le monde, dans le contexte de la transformation des systèmes agroalimentaires et dans l’optique de la réalisation du Programme 2030 et des objectifs de développement durable (ODD)», a affirmé M. Qu dans son allocution d’ouverture. 

La manifestation organisée à Samarcande se tient juste avant le Sommet des Nations Unies sur les ODD, qui verra les dirigeants de la planète se réunir à New York pour examiner l’état d’avancement des 17 ODD du Programme 2030. M. Qu a déclaré qu’il espérait que le consensus et les suggestions qui se dégageraient à Samarcande éclaireraient les délibérations du sommet de New York.  

La sécurité alimentaire signifie que toutes les personnes ont, à tout moment, un accès physique, social et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins nutritionnels et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active.  

Selon l’édition 2021 du rapport de la FAO sur L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, près de 2,3 milliards de personnes sont actuellement en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave, dont 25 pour cent, soit 566 millions de personnes, vivent en Asie.  

La sécurité alimentaire est aujourd’hui menacée par les flambées et l’extrême volatilité des prix des denrées alimentaires, en particulier de certains importants produits alimentaires de base, ainsi que par la forte inflation des prix des aliments. La FAO estime que 45 pays ont actuellement besoin d’une aide alimentaire extérieure.  

Une partie de la solution, a déclaré M. Qu, consiste à «améliorer la production et, dans le même temps, à assurer la pérennité de l’offre au moyen du commerce international et en veillant à la fluidité de la logistique, aux disponibilités alimentaires, à l’accessibilité des aliments et à leur abordabilité». 

Par ailleurs, El Niño (une configuration climatique qui consiste en un réchauffement inhabituel de la surface de l’eau dans le centre et l’est de l’océan Pacifique tropical) vient s’ajouter à certains des grands facteurs de l’insécurité alimentaire, notamment la crise climatique, les conflits et les ralentissements et fléchissements économiques, car il met en péril la production agricole et la sécurité alimentaire dans plusieurs régions, en particulier l’Afrique et l’Amérique centrale. 

Alors que l’agriculture est à l’origine d’environ un quart des émissions de gaz à effet de serre (un chiffre qui devrait probablement atteindre 50 pour cent d’ici à 2050) et que l’insécurité alimentaire touche comme toujours les communautés vulnérables, surtout les peuples autochtones et les femmes, le Directeur général a insisté à plusieurs reprises sur la nécessité de transformer les systèmes agroalimentaires mondiaux. 

Il est nécessaire de mener à bien cette transformation pour répondre à la demande croissante de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux, de fibres et de combustibles, et, dans le même temps, de réduire la pression sur les ressources naturelles, de diminuer les émissions de gaz à effet de serre et de préserver la biodiversité, d’accroître la résilience face aux effets de la crise climatique, des conflits et des autres perturbations qui touchent les chaînes d’approvisionnement, de garantir des emplois décents et de veiller à l’accès de chacun à des aliments salubres et nutritifs et à une alimentation saine. 

Les coûts et les avantages de la transformation des systèmes agroalimentaires 

La FAO estime que la transformation des systèmes agroalimentaires coûtera 4 000 milliards d’USD d’ici à 2030 dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Par ailleurs, elle considère que la seule résorption des disparités entre les femmes et les hommes en matière de productivité agricole et de salaires dans les systèmes agroalimentaires ferait augmenter le PIB mondial de 1 000 milliards d’USD, ce qui ferait diminuer l’insécurité alimentaire mondiale d’au moins 2 points de pourcentage et le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire de 45 millions. 

M. Qu a affirmé que la FAO, pour sa part, se concentrait sur quatre domaines principaux: la science et l’innovation, l’amélioration des capacités en matière de données, les financements et la gouvernance. 

Gros plan sur l’Asie 

L’Asie centrale est exceptionnellement vulnérable aux effets de la crise climatique, et les pays enclavés tels que celui qui accueille la conférence, l’Ouzbékistan, font partie des régions du monde les plus touchées par le stress hydrique. 

Dans ce contexte, M. Qu a souligné qu’il fallait mettre l’accent sur les économies d’eau et l’efficience en matière d’utilisation de l’eau, ainsi que sur les transferts de technologies et les investissements en provenance d’Asie, d’Europe et d’ailleurs. 

Le Premier Ministre de l’Ouzbékistan, M. Abdulla Nigmatovich Aripov, est également intervenu lors de l’ouverture de la conférence. 

Lors de la manifestation, les participants seront informés de la situation en ce qui concerne la mise en œuvre des feuilles de route nationales au regard des conclusions du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires de 2021, une attention particulière devant être portée à l’insécurité alimentaire dans les pays asiatiques.  

Les participants à la réunion de Samarcande devraient également aborder la mise en place d’outils pratiques dans le cadre de la Stratégie de la FAO en matière de science et d’innovation (2022-2031), notamment une plateforme permanente facilitant l’interaction entre les scientifiques spécialisés dans les sciences agricoles, un système uniformisé de suivi de la sécurité sanitaire des aliments et des systèmes de suivi de la production agricole fondés sur des données factuelles qui facilitent la planification de la production et l’élaboration de politiques et de programmes de développement dans le secteur agricole.

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