Un rapport conjoint FAO-IRENA sur les énergies renouvelables pour les systèmes agroalimentaires a été lancé lors de la COP26

Le Directeur général de la FAO aborde également la question des émissions des systèmes laitiers lors d’un débat sur le climat mondial.

©FAO/Teopista Mutesi

Systèmes d'irrigation à énergie solaire utilisés par les petits agriculteurs au Rwanda

©FAO/Teopista Mutesi

04/11/2021

Rome/Glasgow – La production, la distribution et la consommation d’aliments représentent environ un tiers de l’utilisation mondiale d’énergie et sont responsables d’environ un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Leur dissociation des énergies fossiles est donc une priorité dans le cadre de la lutte contre le changement climatique.

Un nouveau rapport lancé aujourd’hui en marge de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow se penche sur la relation entre les systèmes agroalimentaires de la planète et les énergies renouvelables et fait valoir que des solutions sont à notre portée.

L’irrigation solaire, par exemple, est de plus en plus largement adoptée pour améliorer l’accès à l’eau, ce qui permet de réaliser de multiples cycles de cultures et d’accroître la résilience face à la modification des régimes pluviométriques. En Inde, l’utilisation de pompes d’irrigation solaires a fait croître les revenus des agriculteurs d’au moins 50 pour cent par rapport à l’irrigation pluviale. Au Rwanda, les rendements des petits exploitants ont augmenté de près d’un tiers.

Le rapport intitulé Renewable energy for agri-food systems – Towards the Sustainable Development Goals and the Paris agreement (Énergies renouvelables pour les systèmes agroalimentaires – Vers les objectifs de développement durable et l’Accord de Paris) est l’aboutissement d’un effort conjoint mené par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA).

«Le rapport montre qu’il existe de nombreuses solutions en matière d’énergies renouvelables que l’on peut mettre en œuvre dans l’ensemble des systèmes agroalimentaires», a déclaré le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, dans un message vidéo adressé aux participants, dans lequel il a également souligné qu’il était important de rendre les technologies novatrices accessibles aux petits agriculteurs. M. Francesco La Camera, Directeur général de l’IRENA, a participé au lancement du rapport aux côtés de M. Qu.

Éliminer les cloisonnements

Le rapport de 89 pages élimine les cloisonnements improductifs entre les politiques sur l’énergie et celles sur les systèmes agroalimentaires en formulant des recommandations à l’intention des décideurs. Ces recommandations visent notamment à améliorer la collecte de données, afin d’orienter les investissements dans les énergies renouvelables, à faciliter l’accès des utilisateurs finals et des entreprises aux financements et à mettre davantage l’accent sur la sensibilisation et le renforcement des capacités.

«Le partenariat entre l’IRENA et la FAO reflète notre volonté d’éliminer ces cloisonnements en menant ensemble des actions transversales», a affirmé M. Qu.

Un tiers des émissions agroalimentaires est dû à l’utilisation de l’énergie, or le rapport sort dans un contexte où la consommation d’énergie pour la production, la distribution et la consommation d’aliments a augmenté de 20 pour cent de 2000 à 2018. Cette croissance est principalement imputable à la mécanisation en Asie, qu’il s’agisse des pompes d’irrigation, des machines agricoles, du matériel de transformation et des intrants tels que les engrais. L’utilisation de l’énergie en Afrique, continent qui héberge environ 15 pour cent de la population mondiale et est confronté à une hausse de la demande alimentaire, est globalement restée constante et ne représente que 4 pour cent environ de la consommation d’énergie mondiale dans les systèmes agroalimentaires.

Le rôle de la FAO dans le secteur laitier

Lors d’une autre manifestation tenue dans le cadre de la COP26, le Directeur général de la FAO a également abordé le rôle du secteur laitier dans les débats sur le climat qui se tiennent à Glasgow. 

Étant donné que le lait et les produits laitiers apportent une contribution importante à la sécurité alimentaire de centaines de millions de personnes, parce que ce sont des aliments nutritifs, il faut accélérer et intensifier de toute urgence l’action menée dans ce secteur et adopter plus rapidement les moyens d’atténuation disponibles.

«Nous devons accélérer la transformation de nos systèmes agroalimentaires, afin de les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables, et afin qu’ils contribuent au ralentissement du réchauffement planétaire et des autres répercussions de la crise climatique», a déclaré M. Qu dans un message vidéo.

En ce qui concerne l’aide apportée pour rendre nos systèmes agroalimentaires plus respectueux de l’environnement, la FAO prête déjà aux pays une assistance cruciale dans les domaines suivants:

  • Elle aide les pays dans le domaine des données et des modèles.
  • Mesure: La FAO héberge des plateformes multipartites et collabore avec d’importantes organisations du système des Nations Unies et d’autres partenaires concernés, notamment la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et le Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
  • Résilience: La FAO aide les pays dans le domaine de l’analyse et de l’atténuation des risques.
  • Cibles en matière de réchauffement planétaire ou d’émissions: La FAO fournit des analyses techniques et scientifiques qui éclairent l’élaboration des politiques et la prise de décisions.
  • Politiques, stratégies et mesures: La FAO propose des analyses et des échanges transnationaux en matière de politiques et aide déjà les pays à prendre des engagements forts dans le cadre de leurs contributions déterminées au niveau national. 
  • Accès aux financements, aux technologies et aux capacités: La FAO peut faciliter l’accès aux financements, notamment ceux du Fonds vert pour le climat et d’autres institutions financières internationales, et contribue en outre à l’accès à l’innovation et aux technologies.

Les approches globales de la FAO, qui portent sur l’ensemble des systèmes agroalimentaires, visent à améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie de tous, en ne laissant personne de côté, a indiqué M. Qu.

Contacts

Nicholas Rigillo FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]