Lancement du Forum mondial de la FAO sur les aliments pour animaux et leur réglementation

Des experts, ainsi que des représentants des autorités compétentes et du secteur privé, sont venus du monde entier pour échanger au sujet de la disponibilité, de la sécurité sanitaire, de la composition et de la viabilité écologique des aliments pour animaux

Le Directeur général de la FAO, QU Dongyu, s'adresse au Forum mondial. À gauche : la Directrice générale adjointe Maria Helena Semedo ; à droite : Thanawat Tiensin, Directeur de la Division de la production et de la santé animales de la FAO.

©FAO/Alessandra Benedetti

14/11/2023

Rome – De nombreux experts internationaux, dont des représentants des États, des chercheurs et des industriels issus de plusieurs continents, sont réunis à Rome pour participer au Forum mondial sur les aliments pour animaux et leur réglementation, organisé sur deux jours par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  

Ce Forum mondial est consacré à un secteur qui enregistre un chiffre d’affaires annuel de plus de 400 milliards d’USD et produit plus d’un milliard de tonnes d’aliments pour animaux d’élevage. L’alimentation animale joue un rôle déterminant dans la santé animale, la nutrition humaine et la durabilité environnementale.  

Le Directeur général a déclaré à l’ouverture du Forum que, tout comme d’autres composantes des systèmes agroalimentaires mondiaux, le secteur de l’élevage devait se transformer pour devenir plus efficace, plus inclusif, plus résilient et plus durable, et ce pour le bien des populations et de la planète.  

Le Directeur général a ajouté qu’il était essentiel d’assurer la disponibilité, l’accessibilité, la qualité et la sécurité sanitaire des aliments pour animaux. Il convenait donc de prendre des mesures concrètes relatives à la gestion et à la restauration des zones herbeuses et des pâturages, à la production de fourrage et d’ingrédients alimentaires, ainsi qu’à la transformation et à l’utilisation d’aliments composés. Chacun de ces aspects nécessitait des politiques et une réglementation adaptées. «Bien nourrir les animaux permettra de mieux alimenter la population mondiale», a déclaré M. Qu Dongyu. 

Le Forum mondial a été pensé pour offrir un espace de dialogue inclusif aux autorités nationales et régionales chargées de réglementer les aliments pour animaux, aux membres de la FAO, au secteur privé, aux chercheurs, aux organismes de développement, aux institutions financières et aux membres de la société civile. Les études de cas permettent à tous les participants de se pencher sur des innovations et des stratégies de pointe afin de développer la production d’aliments pour animaux de qualité, ne présentant pas de danger et respectant l’environnement.  

La demande en protéines d’origine animale, en particulier la volaille et le porc, est en augmentation du fait de la croissance démographique, de l’urbanisation et de l’augmentation du pouvoir d’achat dans les économies émergentes. Pour répondre à cette demande croissante, il convient d’accorder une large place aux questions environnementales et socio-économiques, ainsi qu’à tout un ensemble de questions de sécurité concernant à la fois les animaux et les êtres humains. Une nutrition animale adaptée permet de réduire l’utilisation des antimicrobiens et donc de contribuer à juguler la résistance aux antimicrobiens.  

Les chaînes de valeur du secteur de l’alimentation animale varient énormément de par le monde, mais il n’en reste pas moins qu’il est crucial que les agriculteurs à la tête d’une petite ou moyenne exploitation, lesquels représentent la plupart des éleveurs de la planète, bénéficient de solutions économiquement intéressantes basées sur des faits scientifiques. Il faut donner «accès à ces agriculteurs à la connaissance, à la technologie et aux marchés pour améliorer les conditions de vie en milieu rural, faire reculer la pauvreté et accélérer le développement rural», a déclaré le Directeur général. 

Des responsables issus d’organisations professionnelles telles que la fédération internationale de l’industrie de l’alimentation animale (IFIF), des scientifiques et des experts originaires notamment du Brésil, des États-Unis d’Amérique, du Ghana, du Maroc, du Mexique, du Nigéria, de l’Ouganda et des Pays-Bas, ainsi que des représentants de réseaux pastoraux régionaux de toute l’Afrique, s’exprimeront lors du Forum mondial. Les échanges porteront sur la disponibilité des aliments pour animaux mais aussi sur l’élaboration et l’application d’une législation visant à ce que la composition de ces aliments ait les effets voulus sur la santé, la qualité et l’environnement. 

Les experts de la FAO présenteront les travaux de l’Organisation concernant les thèmes suivants: Initiative sur la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité; nutrition animale et sécurité sanitaire des aliments pour animaux; pratiques d’alimentation animale alternatives et de pointe permettant de réduire l’utilisation d’antimicrobiens; normes alimentaires du Codex Alimentarius. Il sera également question des conclusions de la Conférence mondiale sur la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité, qui s’est tenue à la FAO en septembre. 

Passer à l’action 

«Nous connaissons déjà une grande partie des solutions à apporter», a déclaré le Directeur général aux participants.  

L’alimentation représente généralement entre 60 et 80 pour cent des coûts d’élevage. La production à des fins commerciales et la vente d’aliments pour animaux a lieu dans plus de 130 pays. Environ 8 000 usines produisent plus de 600 millions de tonnes d’aliments par an. Quant aux agriculteurs, ils produisent sur leurs exploitations 300 millions de tonnes supplémentaires.  

Mieux nourrir les animaux en leur fournissant des rations équilibrées et en utilisant de manière rationnelle les ressources locales peut permettre d’augmenter significativement la rentabilité. L’industrie de l’alimentation animale pourrait contribuer à la bioéconomie en utilisant davantage les sous-produits et les déchets issus de la transformation des aliments et d’autres maillons des chaînes de valeur agroalimentaires. Étant donné que 40 pour cent des terres arables mondiales sont utilisées pour produire des aliments pour animaux, il y a là un levier important pour rendre les systèmes agroalimentaires plus durables en optimisant l’utilisation des terres. 

Contacts

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