La FAO prête à aider à tracer un itinéraire de sortie de la crise alimentaire mondiale

Le Directeur général prononce une allocution à la réunion conjointe des ministres des finances et de l’agriculture du G20.

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Emmener une chèvre au marché en Somalie.

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11/10/2022

Rome – Les facteurs de risque qui pourraient faire de l’actuelle crise d’accès à l’alimentation une crise future des disponibilités alimentaires vont croissant, a déclaré aujourd’hui M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), devant un parterre de décideurs internationaux.

«Nous devons ensemble nous employer à éviter un tel scénario», a-t-il affirmé à la réunion conjointe des ministres des finances et de l’agriculture du G20.

Deux crises mondiales successives, la pandémie de covid-19 et la guerre en Ukraine, s’ajoutant à d’autres conflits en cours dans le monde, ont produit une grave crise d’accès à l’alimentation, l’Indice FAO des prix des produits alimentaires montrant une hausse des prix des produits alimentaires objet d’échanges commerciaux internationaux, a-t-il déclaré.

La diminution des stocks de certaines denrées, la hausse des coûts de l’énergie et des engrais, de mauvaises conditions météorologiques dans plusieurs pays producteurs majeurs, les incertitudes qui entourent les politiques commerciales et les risques dont est porteur l’actuel conflit en Ukraine sont autant de motifs d’inquiétude, selon le Directeur général.

«L’inflation des prix des denrées alimentaires au niveau national est particulièrement préoccupante, en particulier pour les plus pauvres et les plus vulnérables, dont les dépenses alimentaires représentent une part plus importante du revenu», a-t-il ajouté, en mentionnant que la plupart des pays connaissent des augmentations de 10 à 30 pour cent par an des prix de vente au détail des produits alimentaires.

L’affaiblissement de nombreuses monnaies nationales par rapport au dollar des États-Unis contribue aussi à l’augmentation du coût des importations des produits alimentaires, à tel point que les 62 pays à déficit vivrier les plus vulnérables «achètent moins d’aliments mais paient davantage», a souligné M. Qu.

Les principaux facteurs de crise alimentaire, parmi lesquels il cite l’insuffisance des investissements dans les systèmes agroalimentaires, devraient se maintenir en 2023, quand les coûts élevés des intrants énergétiques, de la production et des échanges pourront amener les agriculteurs à «produire moins, exporter moins et gagner moins», déclenchant ainsi une crise des disponibilités alimentaires, a mis en garde le Directeur général.

Il a appelé les ministres à s’attacher à aider tous les pays et les populations pauvres et vulnérables à accéder à l’alimentation, en élargissant les programmes de protection sociale et d’assistance humanitaire, et à s’engager en faveur d’un marché et d’un système d’échange ouverts, prévisibles et fonctionnant bien à l’échelle mondiale. Les ministres des finances doivent entretenir un dialogue étroit avec les ministres de l’agriculture des membres du G20, a-t-il ajouté.

Un itinéraire systématique pour l’avenir

Le Directeur général de la FAO a accueilli avec satisfaction la décision du Conseil d’administration du Fonds monétaire international d’approuver un Guichet «chocs alimentaires», destiné à proposer des financements d’urgence aux pays confrontés à des problèmes de balance des paiements liés à la crise mondiale de l’abordabilité de l’alimentation.

Il a mentionné que ce dispositif était en cohérence marquée avec la proposition d’un Mécanisme de financement des importations alimentaires émise par la FAO, et a ajouté qu’il était encore nécessaire de réfléchir aux moyens de faire en sorte que ces pays non seulement accèdent à l’alimentation dans le court terme mais également accroissent efficacement leur capacité de production alimentaire.

La question des engrais fait l’objet d’une attention particulière sous la présidence indonésienne du G20, laquelle doit se conclure en novembre avec un sommet des dirigeants à Bali.

La FAO se tient prête à contribuer aux aspects techniques de l’élaboration d’un itinéraire de transformation des systèmes agroalimentaires, en collaboration avec la Banque mondiale et d’autres organisations internationales, a annoncé M. Qu. «Nous devons nous garder de tout chevauchement des efforts actuels, mais capitaliser sur les initiatives qui ont fait leurs preuves», a-t-il ajouté.

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