Publication de l’annuaire statistique 2023 de la FAO, qui souligne l’impact des catastrophes sur l’agriculture et le coût d’une alimentation saine

Rome - L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a présenté aujourd’hui la dernière édition annuelle de son annuaire statistique, qui porte sur les tendances observées récemment au sein des systèmes agroalimentaires dans le monde et fait ressortir pour la première fois l’impact des catastrophes sur l’agriculture ainsi que le coût et l’accessibilité économique d’une alimentation saine.  

S’appuyant sur la mine d’informations produites par les équipes statistiques de la FAO dans les différents services de l’Organisation, cette publication présente une synthèse des grands facteurs en jeu dans le paysage alimentaire et agricole mondial. L’édition 2023 contient des données structurées, organisées en quatre chapitres thématiques: importance économique des activités agricoles; intrants, produits et facteurs de production; incidences sur la sécurité alimentaire et la nutrition; et répercussions des activités agricoles sur l’environnement. 

L’annuaire statistique est un outil de base et une référence indispensable pour les décideurs, les chercheurs et les analystes ainsi que pour les personnes non spécialisées qui s’intéressent aux évolutions passées, actuelles et à venir dans le domaine de l’alimentation et de l’agriculture. 

«Des données et des statistiques précises, de haute qualité et disponibles rapidement sont essentielles à l’élaboration de politiques solides, en ce qu’elles permettent de prendre des décisions étayées par des données probantes et d’assurer le suivi et l’évaluation sur la base de systèmes statistiques solides», a précisé José Rosero Moncayo, Directeur de la Division de la statistique de la FAO, dans l’avant-propos de la publication. «Elles sont d’autant plus importantes à l’heure où les gouvernements du monde entier s’engagent à appliquer des plans de développement sectoriels et nationaux de grande ampleur ainsi que des programmes de développement régionaux et mondiaux.» 

Éléments à retenir 

L’édition de cette année décrit l’impact des catastrophes sur l’agriculture, accompagné de chiffres illustrant l’ampleur des pertes qui en découlent.  

Des données sur le coût et l’accessibilité économique d’une alimentation saine, récemment publiées par FAOSTAT, la base de données statistiques fondamentales de l’Organisation, figurent aussi dans l’édition 2023: elles donnent des indications sur la disponibilité d’aliments nutritifs et sains à un prix abordable, laquelle est nécessaire pour établir le lien entre sécurité alimentaire et nutrition. 

Autre élément notable de l’édition de cette année: les pourcentages de pertes alimentaires. C’est en Afrique subsaharienne que le taux est le plus élevé (près de 20 pour cent en 2021), tandis que l’Amérique du Nord et l’Europe bénéficient du taux le plus faible (9 pour cent). Les pertes alimentaires diffèrent considérablement d’une région à l’autre au sein d’un même groupe de produits et aux mêmes étapes des chaînes d’approvisionnement. 

Enfin, la publication reprend les caractéristiques structurelles du secteur agricole, issues de recensements, ce qui permet pour la première fois aux utilisateurs d’établir des comparaisons entre pays et entre deux recensements. 

Faits et chiffres clés 

• Selon les estimations, les pertes dans la production végétale et animale provoquées par des catastrophes entre 1991 et 2021 s’élèvent à 3 800 milliards d’USD, soit une perte moyenne de 123 milliards d’USD par an ou 5 pour cent du PIB agricole mondial annuel. Du fait de sa superficie, l’Asie déplore les pertes les plus importantes, suivie des Amériques, de l’Europe, de l’Afrique et de l’Océanie. Bien que ce soit en Asie qu’elles sont les plus élevées en valeur absolue, les conséquences sont relativement peu graves au regard de l’ampleur de la production sur le continent. En revanche, les secteurs agricoles d’Afrique, des Amériques et d’Europe sont proportionnellement plus touchés par ce phénomène. 

• À l’échelle mondiale, on estime que pour se nourrir sainement en 2021, il fallait débourser 3,66 USD par jour et par personne en parité de pouvoir d’achat (PPA), soit une augmentation de 4,3 pour cent par rapport à l’année précédente. Entre 2020 et 2021, le coût d’une alimentation saine a augmenté de plus de 5 pour cent dans toutes les régions à l’exception de l’Amérique du Nord et de l’Europe, témoignant de l’inflation du prix des aliments. En 2021, plus de 3,1 milliards de personnes dans le monde (soit 42 pour cent) n’avaient pas les moyens de s’alimenter sainement. 

• La valeur ajoutée produite par l’agriculture, les forêts et la pêche dans le monde a augmenté de 84 pour cent en valeur réelle entre 2000 et 2021 pour s’établir à 3 700 milliards d’USD en 2021. On doit cette valeur ajoutée principalement à l’Asie puisqu’elle a représenté 65 pour cent du total mondial en 2021, compte tenu de sa superficie. 

• En 2021, quelque 873 millions de personnes, soit 27 pour cent de la main-d’œuvre mondiale, occupaient un emploi agricole, contre 1 027 millions (40 pour cent) en 2000. L’utilisation de pesticides dans le monde a augmenté de 62 pour cent entre 2000 et 2021. La moitié des produits appliqués en 2021 l’ont été dans les Amériques.  

• Entre 2000 et 2021, la production de cultures primaires a connu une hausse de 54 pour cent pour s’établir à 9,5 milliards de tonnes. Ce total était constitué pour moitié de quatre cultures (canne à sucre, maïs, blé et riz). 

• En volume, les céréales sont les produits de base les plus échangés en 2021: les Amériques et l’Europe en sont les premiers exportateurs, tandis que l’Asie en est le principal importateur. Avec un peu moins d’un tiers du total, les céréales sont le principal groupe de cultures primaires produites en 2021, suivies des cultures sucrières (22 pour cent), des légumes et des cultures oléagineuses (12 pour cent chacun). 

• Les émissions de gaz à effet de serre des systèmes agroalimentaires ont augmenté de 10 pour cent entre 2000 et 2021. Près de la moitié émanent des exploitations agricoles.