La FAO appelle à agir immédiatement face aux nouveaux variants de grippe aviaire qui menacent l’Asie et le Pacifique

Par le Bureau régional de la FAO pour l’Asie et le Pacifique

© FAO/Giulio Napolitano

©FAO/Giulio Napolitano

25/07/2024

Bangkok (Thaïlande) – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) appelle à une mobilisation régionale urgente face à la recrudescence des cas de grippe aviaire dans la région Asie-Pacifique. L’appel fait suite à une consultation réunissant des experts régionaux à Bangkok, menée avec le concours de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). 

La récente évolution de la situation est alarmante. Alors que le nombre de cas d’infection humaine était resté faible pendant une longue période, 13 nouveaux cas ont été signalés au Cambodge, auxquels s’ajoutent ceux enregistrés en Chine et au Viet Nam depuis la fin de l’année 2023. La situation est rendue encore plus complexe par l’apparition d’un nouveau variant de la grippe aviaire, qui pose de nouvelles difficultés aux scientifiques, aux autorités de santé publique, aux médecins et aux populations. 

À l’échelle mondiale, le virus de grippe aviaire hautement pathogène (H5N1) connaît une expansion géographique plus importante que jamais, atteignant même l’Amérique du Sud et l’Antarctique. Il a également commencé à infecter de nouveaux animaux sauvages et domestiques, dont des espèces charognardes, des mammifères marins, des animaux domestiques carnivores, des mammifères élevés pour leur fourrure et, depuis peu, des ruminants d’élevage tels que les vaches laitières. 

Si la sous-région du Grand Mékong, l’Indonésie et les Philippines font l’objet d’une surveillance accrue en raison de la diversité de leurs paysages écologiques et du caractère limité des mesures de biosécurité, d’autres régions demeurent aussi à risque. Il convient de noter que la Thaïlande et le Myanmar n’ont pas signalé d’épidémies depuis des années. L’Inde, le Népal et le Bangladesh sont en revanche confrontés à des épidémies de grippe aviaire. 

«La flambée récente des foyers de grippe aviaire est très préoccupante», a déclaré M. Kachen Wongsathapornchai, Directeur régional du Centre d’urgence de la FAO pour la lutte contre les maladies animales transfrontières. «Depuis la fin de l’année 2023, nous observons une hausse des cas chez l’être humain et constatons que le virus se transmet à de nouvelles espèces animales. L’apparition de nouvelles souches de grippe aviaire (H5N1), qui se transmettent plus facilement, renforce le risque de pandémie. Il est donc primordial de prendre immédiatement des mesures, coordonnées et préventives.» 

Actions cruciales à mener par les États membres 

La FAO souligne qu’il est urgent d’intervenir de façon concertée. Les États membres doivent travailler ensemble à la mise en œuvre de systèmes de surveillance exhaustifs, notamment pour ce qui est du séquençage complet du génome, afin de suivre la propagation et l’évolution du nouveau virus. Il est essentiel de renforcer les capacités en matière de diagnostics rapides et de bioinformatique pour analyser les données relatives au virus. Améliorer le partage des données intersectorielles permet d’adopter une approche holistique aux fins de la gestion de la maladie. 

Les gouvernements, les organisations internationales et le secteur privé doivent collaborer et partager les informations de manière transparente et en temps utile afin d’élaborer des stratégies de lutte efficaces. Il est impératif de renforcer les mesures de biosûreté et de biosécurité dans le secteur avicole, notamment les stratégies de vaccination, et de promouvoir de bonnes pratiques agricoles. La sensibilisation des agents de santé et de la population est essentielle pour prévenir le risque de transmission du virus à l’homme par des volailles malades ou mortes et pour veiller à ce que les personnes présentant des symptômes bénéficient d’un traitement rapide. 

Forte de l’engagement et du soutien apporté par l’Agence des États-Unis pour le développement international en faveur de la mise en place et du renforcement des systèmes de santé et au service de communautés résilientes, la FAO collabore avec 13 États membres et partenaires en Asie et dans le Pacifique en vue d’améliorer la santé animale et les capacités «Une seule santé», l’objectif étant de renforcer la prévention, la détection et l’action face aux menaces sanitaires à l’interface entre l’homme, l’animal et l’environnement. 

Contacts

Allan Dow Bureau régional de la FAO pour l’Asie et le Pacifique [email protected]