Augmenter les rendements agricoles tout en réduisant les effets sur l’environnement: l’enjeu au cœur de la première Conférence mondiale sur la production végétale durable

Selon le Directeur général de la FAO, la solution repose sur l’adoption d’approches intégrées étayées par des données scientifiques et mises en place avec les agriculteurs.

© FAO/Luis Tato

Un agriculteur kényan, bénéficiaire du programme de la FAO sur l’agriculture de conservation, entretient son champ.

©FAO/Luis Tato

02/11/2022

Rome – La première Conférence mondiale sur la production végétale durable, organisée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), s’est ouverte aujourd’hui sur la nécessité d’adopter des approches agricoles novatrices visant à rendre la production végétale plus efficace et plus résistante face aux chocs et aux perturbations.

Placée sous le thème «Innovation, efficacité et résilience», la manifestation hybride qui se tient au siège de la FAO portera sur les méthodes permettant de produire davantage de nourriture, et ce de façon durable, c’est-à-dire en réduisant les incidences préjudiciables pour l’environnement. Les participants s’intéresseront également aux mesures à mettre en place pour renforcer et diversifier les systèmes agroalimentaires locaux. 

La Conférence, qui a lieu du 2 au 4 novembre, se déroule dans un contexte d’augmentation de la demande mondiale d’énergie, de fibres et de produits destinés à l’alimentation humaine et animale, et on estime que, du fait de la croissance démographique à l’échelle planétaire, il faudra accroître de 50 pour cent la production d’aliments d’ici à 2050. À l’heure actuelle, quelque 828 millions de personnes souffrent de la faim et un tiers de la population mondiale, soit 2,3 milliards de personnes, n’a pas accès à une nourriture adéquate.

Dans son allocution d’ouverture, le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, a appelé à agir plus rapidement pour remédier à cette situation.

«Les pratiques agricoles actuelles ne sont pas durables et il est urgent d’investir. Il s’exerce une forte pression sur l’environnement et nos ressources naturelles limitées, y compris la biodiversité, la terre et l’eau», a-t-il constaté, ajoutant que la conversion des terres d’écosystèmes naturels en terres agricoles contribue largement à la déforestation, à la perte de biodiversité et aux émissions de gaz à effet de serre, et ce dans un contexte où les menaces que représentent les ravageurs et les maladies des plantes se font de plus en plus pressantes, celles-ci étant également aggravées par les effets de la crise climatique.

«Nous ne pouvons pas continuer à faire comme si de rien n’était; il nous faut nous engager sur une voie durable axée sur la technologie. C’est la seule solution. L’agriculture de demain devra produire davantage d’aliments tout en réduisant son empreinte écologique, ce qui signifie produire plus avec moins. Il nous faudra également produire plus de diversité en plus grande quantité in situ», a déclaré M. Qu.

«Une production végétale durable fondée sur la science peut le permettre», a-t-il ajouté.

Le Directeur général de la FAO a mis en avant le rôle des agriculteurs et des agricultrices, dont les besoins, les connaissances et les contraintes «doivent être au centre» des actions menées en vue d’appliquer des pratiques agricoles durables.

Il a souligné cinq grands axes d’intervention qui permettront de relever ces enjeux mondiaux:

  • mise en œuvre de solutions accessibles et adaptables localement;
  • mise en place de systèmes agroalimentaires locaux solides et diversifiés, plus résistants aux chocs et aux perturbations;
  • exploitation du potentiel de l’innovation agricole pour créer des systèmes efficaces de production végétale;
  • adoption d’une démarche inclusive pour tenir compte des besoins de tous, y compris des groupes les plus vulnérables, des femmes en zones rurales, des jeunes et des peuples autochtones;
  • maintien d’échanges commerciaux internationaux ouverts et fonctionnels.

La Conférence réunit des Membres de la FAO, des agriculteurs, des scientifiques, des organismes de développement, des décideurs ainsi que des représentants de la société civile et du secteur privé, qui auront l’occasion d’examiner des pratiques agricoles à la fois centrées sur les exploitants et plus productives, tout en s’intéressant aux solutions à apporter à divers problèmes, notamment l’atténuation des effets du changement climatique et des perturbations géopolitiques.

Les discussions porteront en particulier sur les stratégies permettant d’assurer la sécurité alimentaire: utilisation de semences adéquates, mise en place de systèmes de culture variés et adaptables, et gestion efficace des ressources naturelles. La lutte contre les ravageurs ainsi que la mécanisation et le développement du numérique figureront également en bonne place parmi les sujets abordés.

La Conférence vise à sensibiliser les participants à la contribution qu’apporte la production végétale durable à la réalisation des objectifs de développement durable à l’horizon 2030 aux niveaux régional et national et à montrer le rôle de chef de file que peut jouer la FAO auprès de ses Membres sur ces sujets.

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Sreya Banerjee FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]

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