Le premier forum international d’action pour une apiculture et une pollinisation durables donne un nouvel élan à la coopération internationale en matière de protection des pollinisateurs

Ljubljana (Slovénie) – Le premier Forum international d’action pour une apiculture et une pollinisation durables, fruit d’une collaboration entre l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Gouvernement slovène, s’est ouvert aujourd’hui à Ljubljana. Consécutivement aux célébrations de la Journée mondiale des abeilles 2024, ce forum tend à favoriser l’échange de connaissances et d’expériences relatives à la protection des abeilles et des pollinisateurs, offrant un espace de dialogue et de réflexion.

«Ce rassemblement montre que nos actions au niveau local peuvent avoir des répercussions au niveau mondial», a déclaré le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, dans son allocution d’ouverture du forum. «Ensemble, nous partageons l’engagement collectif de protéger le rôle essentiel des abeilles et des autres pollinisateurs dans nos systèmes agroalimentaires», a-t-il ajouté.

Parmi les participants au forum, il y avait, entre autres, M. Ervin Kosi, Secrétaire d’État auprès du Ministère de l’agriculture, de la foresterie et de l’alimentation de la République de Slovénie, et M. Jeff Pettis, Président d’APIMONDIA, la Fédération internationale des associations apicoles.

Tout en étant d’envergure mondiale, chaque édition de ce forum aura une orientation géographique. La réunion de cette année a été organisée conjointement à la Conférence internationale de la Journée de l’Afrique, que le Ministère slovène des affaires étrangères et européennes organise chaque année afin de renforcer les liens bilatéraux entre la Slovénie et les pays africains.

Le forum était constitué de groupes techniques dont les discussions couvraient des sujets tels que les partenariats, le financement, l’intégration des jeunes et des femmes, les innovations technologiques et les services écosystémiques associés aux abeilles et à l’apiculture. «Vos échanges stimuleront la collaboration internationale en matière d’apiculture et de protection des pollinisateurs, et aideront à répondre rapidement aux besoins changeants, en particulier en Afrique», a déclaré le Directeur général de la FAO.

M. Qu a ensuite rappelé que les jeunes étaient les protagonistes de cette Journée mondiale des abeilles 2024. «Les jeunes sont les futurs gardiens de l’environnement et jouent un rôle clé dans la résolution des défis d’aujourd’hui pour un avenir meilleur», a-t-il dit. «En incitant les jeunes à s’investir dans l’apiculture et à participer à des projets pédagogiques et à des initiatives de sensibilisation, nous pouvons faire naître une nouvelle génération de défenseurs de l’environnement et leur donner les moyens d’avoir un impact positif sur le monde.»

La Slovénie, instigatrice de la Journée mondiale des abeilles

Depuis des millénaires, les abeilles, qui comptent parmi les créatures les plus travailleuses sur Terre, sont source de bienfaits pour les êtres humains, les végétaux et l’environnement. En transportant le pollen de fleur en fleur, les abeilles et les autres pollinisateurs permettent non seulement une production abondante de fruits, de noix et de graines, mais aussi une plus grande diversité et une meilleure qualité de cette production, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire et à la nutrition.

Toutefois, les changements d’affectation des terres, la modification de la structure des paysages, les pratiques agricoles intensives, la monoculture et l’utilisation de pesticides ont engendré une disparition importante, une fragmentation et une dégradation de leurs habitats. Les organismes nuisibles et maladies qui émergent à cause de la résistance amenuisée des colonies d’abeilles, ainsi que la mondialisation, qui favorise leur dissémination sur de longues distances, représentent des menaces particulières. De plus, le changement climatique a aussi des incidences négatives. Les températures en hausse, les sécheresses, les inondations, les autres événements météorologiques extrêmes, ainsi que la modification des périodes de floraison sont autant de facteurs qui compromettent la pollinisation.

Le Gouvernement slovène, conscient de l’importance de ces minuscules créatures pour le maintien de la vie sur Terre et de la nécessité de les protéger, a été le premier à proposer la création d’une Journée mondiale des abeilles à l’Assemblée générale des Nations Unies. Cette proposition a ensuite été approuvée dans une résolution de l’ONU en 2017.

Cette année, le thème de la Journée mondiale des abeilles était «Volons au secours des abeilles, avec les jeunes». La jeunesse était au centre de l’attention, car investir dans des initiatives apicoles menées par des jeunes stimule l’innovation, la créativité et les avancées technologiques, qui peuvent contribuer à résoudre les problèmes qui affectent les petits pollinisateurs, y compris la hausse des températures, l’utilisation de pesticides dans l’agriculture et la dissémination d’organismes nuisibles.

L’apiculture est une activité qui ne se limite pas à la simple production de miel, mais qui contribue à la concrétisation de nombreux objectifs de développement durable (ODD). Ne requérant que peu de ressources et des matériaux disponibles localement, l’apiculture constitue une source de revenu pour les personnes en situation de pauvreté extrême, et renforce ainsi la résilience et les moyens de subsistance des populations rurales et autochtones.

La FAO œuvre depuis longtemps pour la promotion de mesures qui soutiennent la lutte biologique contre les ravageurs et pour la limitation de l’utilisation de pesticides. Pour ce faire, elle agit dans le cadre de l’Action mondiale en faveur des services de pollinisation pour une agriculture durable, dont l’objectif est de créer une plus grande diversité d’habitats dans les espaces agricoles et urbains.