Cinq actions proposées au G7 pour progresser vers des systèmes agroalimentaires durables

Le Directeur général de la FAO s’adresse aux ministres de l’agriculture du G7 réunis au Japon.

©FAO/Nicolas Datiche

Le Directeur général de la FAO QU Dongyu (deuxième à gauche) a assisté à une réunion des ministres de l'agriculture du G7 au Japon

©FAO/Nicolas Datiche

22/04/2023

Miyazaki (Japon) – Face à la faim qui gagne du terrain et à l’inflation galopante sur les produits alimentaires dans la plupart des pays, des actions collectives sont nécessaires pour atteindre les objectifs immédiats et à long terme en matière de sécurité alimentaire mondiale. C’est ce qu’a déclaré aujourd’hui le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, lors de la réunion des ministres de l’agriculture du G7

«Nous devons nous employer ensemble, de manière efficiente, efficace et cohérente, à relever les défis et à définir les solutions nécessaires à des actions concrètes porteuses de résultats tangibles sur le terrain», a-t-il affirmé. 

M. Qu a énoncé cinq actions essentielles à mettre en œuvre ayant trait aux rôles des marchés, de l’assistance, des systèmes agroalimentaires, du secteur privé, de la science et de l’innovation. 

En premier lieu, le Directeur général a fait valoir que le commerce demeurait indispensable à la sécurité alimentaire mondiale, et que toutes les nations devaient affirmer leur attachement au bon fonctionnement et à la transparence des marchés. M. Qu a rappelé combien était précieux le Système d’information sur les marchés agricoles (AMIS), établi par le G20 et hébergé par la FAO, et a remercié le Japon pour les ressources supplémentaires dont il a récemment doté l’AMIS en vue de permettre un élargissement de ses travaux sur les engrais, les huiles végétales et la logistique du commerce des denrées alimentaires. Il est également essentiel que les pays du G7 continuent d’apporter leur appui à l’AMIS en vue de pérenniser ce système et de permettre son renforcement progressif. 

En second lieu, le Directeur général a souligné que les pays vulnérables avaient besoin d’aide pour répondre à leurs besoins en denrées alimentaires et en engrais. C’est à cette fin que la FAO a conçu le Mécanisme de financement des importations alimentaires (FIFF). M. Qu s’est félicité de l’instauration par le Fonds monétaire international du guichet «chocs alimentaires» inspiré du FIFF de la FAO, en indiquant toutefois que trop peu de pays avaient à ce jour bénéficié de ce mécanisme. 

«Les membres du G7 se doivent de prêter appui à un dispositif plus souple, et il convient de procéder à un allègement des conditionnalités, afin de mettre en place un mécanisme dont puissent bénéficier pleinement tous les pays dans le besoin», a-t-il affirmé. 

Troisièmement, M. Qu a insisté sur «la nécessité d’opérer les bons investissements dès à présent, et de toute urgence», afin de transformer les systèmes agroalimentaires mondiaux pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables. Il a indiqué à cet égard que les pays du G7 devaient redoubler d’efforts pour honorer l’engagement d’Elmau. Pour ce faire, il faudra donner la priorité à un train de mesures à moindre coût qui permettent de faire largement reculer la faim et la malnutrition, tout en opérant des choix moins préjudiciables à notre environnement. M. Qu a rappelé les efforts que déploie la FAO pour produire des biens publics en mettant plus largement à disposition des cartes des sols et en augmentant l’offre de services de vulgarisation et de conseil, tout en plaidant pour une intensification de la recherche et une amélioration des infrastructures dans les zones rurales. 

En outre, le secteur privé doit être mis à contribution dans le cadre de cette transformation, or il est resté jusqu’ici sous-mobilisé et sous-utilisé, comme l’a souligné le Directeur général. Ce dernier a salué les efforts consentis par le Japon à l’appui d’une intensification des initiatives du secteur privé destinées à faciliter la participation des petits exploitants agricoles aux chaînes de valeur durables, et a invité tous les pays à prêter leur concours à l’Initiative Main dans la main de la FAO, qui vise à mobiliser le secteur privé pour donner plus d’ampleur aux interventions et aux investissements dans les pays et régions les plus vulnérables, en vue d’éliminer la pauvreté, la faim et la malnutrition et de réduire les inégalités. 

Enfin, les progrès de la science et de l’innovation, et avec eux la compréhension des défis qui nous attendent, sont essentiels pour éradiquer la faim. M. Qu a appelé à combler les lacunes dans nos connaissances. 

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