Les prix mondiaux des produits alimentaires sont en hausse en janvier

Les huiles végétales et les produits laitiers tirent vers le haut l’Indice FAO des prix des produits alimentaires

©FAO/Tang Chhin Sothy

Une rizière au Cambodge.

©FAO/Tang Chhin Sothy

03/02/2022

Rome – La jauge des prix mondiaux des produits alimentaires a progressé en janvier, en grande partie en raison des contraintes sur le plan de l’offre qui pèsent sur les huiles végétales, a indiqué aujourd’hui l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

L’Indice FAO des prix des produits alimentaires s’est établi en moyenne à 135,7 points en janvier, soit une hausse de 1,1 pour cent par rapport à décembre. L’Indice suit l’évolution mensuelle des prix internationaux des produits alimentaires les plus couramment échangés dans le monde.

Le rebond de l’Indice enregistré en janvier s’explique en premier lieu par la hausse de 4,2 pour cent en glissement mensuel de l’Indice FAO des prix des huiles végétales, dont la tendance à la baisse enregistrée en décembre s’est inversée et qui a atteint son plus haut niveau historique. Les cours de toutes les principales huiles ont augmenté, également sous l’effet de la hausse des prix du pétrole brut. L’évolution des prix de l’huile de palme est en grande partie imputable aux craintes concernant la possible diminution des disponibilités exportables en Indonésie, le premier exportateur mondial. Les prix de l’huile de soja ont quant à eux été soutenus par d’abondants achats à l’importation, en particulier de la part de l’Inde, tandis que les prix de l’huile de colza ont été portés par la poursuite du resserrement de l’offre. Concernant l’huile de tournesol, le resserrement de l’offre et la hausse de la demande mondiale à l’importation se sont répercutés sur les cours.

Faisant référence à la dernière hausse des prix des huiles végétales, M. Boubaker Ben-Belhassen, Directeur de la Division des marchés et du commerce de la FAO, a déclaré: «La diminution des disponibilités exportables, qui s’ajoute à d’autres contraintes sur le plan de l’offre, en particulier le manque de main-d’œuvre et les conditions météorologiques défavorables, est en grande partie à l’origine de cette augmentation des prix, qui atteignent un niveau record. On craint que les répercussions de ces contraintes perdurent un certain temps.»

L’Indice FAO des prix des produits laitiers a progressé de 2,4 pour cent, sa cinquième hausse mensuelle consécutive, les plus fortes hausses étant à mettre au compte du lait écrémé en poudre et du beurre. La réduction des disponibilités exportables en provenance de l’Europe de l’Ouest et le fait que l’on attende une production en dessous de la moyenne en Océanie dans les mois à venir ont contribué au resserrement des marchés mondiaux des produits laitiers, tout comme les retards dans le traitement et le transport dus au manque de main‑d’œuvre lié à la covid-19.

L’Indice FAO des prix des céréales a légèrement augmenté en janvier (+0,1 pour cent) par rapport à décembre. Les prix du maïs à l’exportation ont progressé de 3,8 pour cent au cours du mois, sous l’effet de craintes concernant la persistance du temps sec en Amérique du Sud, tandis que les prix mondiaux du blé ont reculé de 3,1 pour cent, en raison de l’abondance des récoltes en Australie et en Argentine. La baisse des récoltes et la stabilité des achats réalisés par les acheteurs asiatiques ont entraîné une hausse mensuelle de 3,1 pour cent des prix internationaux du riz.

L’Indice FAO des prix de la viande a légèrement augmenté en janvier, les prix internationaux de la viande de bovins atteignant un niveau record car la demande mondiale à l’importation a dépassé les disponibilités exportables, tandis que les prix de la viande d’ovins et de la volaille se sont assouplis, les disponibilités exportables étant plus abondantes que la demande à l’importation. Les cours de la viande de porcins ont légèrement augmenté, en partie en raison de la hausse des coûts des intrants, qui a affaibli l’offre mondiale.

L’Indice FAO des prix du sucre est le seul sous-indice à afficher une baisse en janvier. Il recule de 3,1 pour cent par rapport au mois précédent, en raison des perspectives de production favorables dans des pays exportateurs majeurs, l’Inde et la Thaïlande, ainsi que de l’amélioration des précipitations et de la baisse des prix de l’éthanol au Brésil.

Nouvelles prévisions pour les céréales

La FAO a également mis à jour ses prévisions concernant la production mondiale de céréales en 2021, qui s’établissent à présent à 2 793 millions de tonnes, soit une hausse de 0,8 pour cent par rapport à l’année précédente.

La production mondiale de blé en 2021 devrait être équivalente à celle de 2020, tandis que la production de céréales secondaires devrait croître de 1,3 pour cent et celle de riz de 0,7 pour cent, selon le dernier Bulletin de la FAO sur l’offre et la demande de céréales, publié aujourd’hui également.

Pour 2022, on prévoit une expansion des superficies emblavées au niveau mondial, sous l’effet de conditions météorologiques en grande partie favorables dans l’hémisphère Nord, bien que les prix élevés des intrants puissent empêcher une expansion plus importante. Les perspectives concernant le maïs sont solides, les prix élevés indiquant une superficie plantée record en Argentine et au Brésil.

L’utilisation mondiale de céréales en 2021-2022 devrait augmenter de 1,6 pour cent en glissement annuel, ce qui entraînerait une baisse du rapport stocks/utilisation de céréales au niveau mondial, qui s’établirait à 28,7 pour cent, un niveau en légère baisse par rapport à l’année précédente, mais satisfaisant du point de vue historique.

Les dernières prévisions de la FAO concernant les échanges mondiaux de céréales en 2021‑2022 s’établissent à 481 millions de tonnes, soit 0,4 pour cent de plus que lors de la campagne de commercialisation précédente et un niveau record. Cette hausse s’explique par l’augmentation prévue de 2,0 pour cent des échanges mondiaux de blé et de près de 4,0 pour cent du volume des échanges mondiaux de riz, qui devrait plus que compenser la contraction de 1,5 pour cent prévue pour les céréales secondaires. 

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