Une session historique de la Conférence régionale de la FAO pour l’Asie et le Pacifique vient de s’achever

Les ministres parviennent à un consensus sur l’intensification de la transformation numérique dans le secteur agricole, le renforcement des mesures d’atténuation de la crise climatique et la lutte contre les maladies animales imputables à des organismes nuisibles

©FAO/Saikat Mojumder

Trente-sixième session de la Conférence régionale pour l’Asie et le Pacifique

©FAO/Saikat Mojumder

11/03/2022

Dacca/Rome – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) vient de conclure la plus grande session jamais organisée de sa Conférence régionale pour l’Asie et le Pacifique, qui a réuni plus de 1 100 participants de 42 États Membres.

La trente-sixième session de la Conférence régionale de la FAO pour l’Asie et le Pacifique, qui associait participation en personne et participation à distance, était accueillie par le Gouvernement du Bangladesh du 8 au 11 mars à Dacca, la capitale.

Le nombre record de participants témoigne de l’ampleur des préoccupations des États Membres qui, dans le sillage de la pandémie mondiale de covid‑19, se trouvent confrontés à d’autres menaces, certaines nouvelles, d’autres préexistantes, comme l’impact de la crise climatique sur la production alimentaire et la propagation des pathologies animales et des maladies végétales dans la région.

Le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, a préconisé de rechercher des solutions à ces problèmes en adoptant une démarche globale et composite, à laquelle tous les partenaires essentiels dans ce domaine se doivent d’être associés: les ministères de l’agriculture, de l’alimentation et des affaires rurales, mais aussi les ministères chargés des affaires sociales, des femmes, de l’enfance, de l’environnement, des sciences, de l’éducation, de la santé, du commerce, des finances et de l’investissement.

«Nous devons venir en aide aux agriculteurs par nos politiques porteuses, nos investissements responsables, l’innovation et la science, et les technologies de l’information», a déclaré M. Qu. «Le monde évolue. Dans le secteur agroalimentaire, nous ne devons pas nous contenter de suivre le mouvement: nous devons en prendre la tête», a-t-il ajouté. «L’agriculture, l’alimentation et la nutrition sont parmi les besoins essentiels de l’humanité – et le monde attend de la région Asie et Pacifique qu’elle joue un rôle moteur à cet égard.»

Développer de meilleurs systèmes agroalimentaires, plus écologiques, plus résilients et plus durables

La dernière journée de la trente-sixième session de la Conférence régionale a été marquée par deux débats ministériels de haut niveau.

Le premier, une table ronde sur la mise en place de systèmes agroalimentaires plus verts et plus efficaces après la covid-19, a été l’occasion d’examiner les exemples fournis par quatre pays (la Chine, le Japon, les Philippines et le Samoa), qui ont fait part des mesures qu’ils avaient prises pour faire face à la pandémie et venir en aide à leur population.

L’exploitation de mégadonnées et le passage au numérique dans la production agricole et les services de restauration, de la source des produits jusqu’à la consommation, en passant par le commerce de détail, ont joué un rôle important qui a permis à certains pays d’entamer la transformation de leurs systèmes agroalimentaires durant la pandémie. Cependant, il est apparu clairement qu’il ne saurait y avoir de panacée dans ce domaine et qu’il faudrait aller plus loin, et agir de manière systématique, pour garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle de l’Asie et du Pacifique d’ici à 2030 après la covid-19.

«Les Membres ont émis un appel sans équivoque en faveur d’une collaboration plus étroite, entre les pays et en leur sein, et ont exprimé leur souhait de voir les partenaires internationaux du développement, comme la FAO, continuer de fournir un appui technique, celle-ci en tant que principale institution spécialisée dans l’alimentation et l’agriculture à l’échelon mondial», a déclaré Mme Beth Bechdol, Directrice générale adjointe de la FAO, dans ses conclusions. Elle a souligné la nécessité parallèle de «renforcer la protection sociale des personnes vulnérables, qui doit constituer une priorité, et de recourir à cette fin à des données enrichies, ce qui doit faire du numérique un outil d’inclusion au service d’une transition rurale bénéfique à tous les ménages marginalisés».

La seconde table ronde ministérielle avait pour thème les mesures pour le climat qui favorisent la résilience et la durabilité.

Les systèmes agroalimentaires sont confrontés à des défis de taille, et les participants ont reconnu la nécessité d’y répondre rapidement et collectivement. Pour les participants à la session, le rapport récent du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ayant pour sujet les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité, constitue le dernier en date des avertissements concernant la crise climatique, laquelle met en péril le bien-être des humains, des animaux et des végétaux ainsi que la santé de la planète. En outre, les délégués ont accueilli favorablement la nouvelle Stratégie de la FAO relative au changement climatique.

«Les systèmes agroalimentaires, qui contribuent à la crise climatique, à la dégradation des écosystèmes et à l’appauvrissement de la biodiversité, en subissent aussi les conséquences. La pandémie de covid-19 n’a fait que creuser des inégalités préexistantes. Il y a cependant des raisons d’espérer et des solutions», a déclaré le Directeur général de la FAO dans son allocution adressée aux ministres.

«Une agriculture respectueuse de l’environnement et résiliente face au climat, qui renforce l’adaptation et la résilience, mette un terme à l’appauvrissement de la biodiversité et réduise les émissions de gaz à effet de serre, est indispensable pour remédier à la crise climatique, à la pauvreté et à la faim. Par ailleurs, le Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO guide notre appui aux Membres dans la transition vers des systèmes agroalimentaires plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables», a-t-il ajouté.

Il importe de promouvoir des solutions novatrices, qui permettent aux systèmes agroalimentaires de s’adapter en vue d’éliminer ou au moins de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et leurs autres impacts sur l’environnement. Les petits exploitants, les peuples autochtones, les populations locales, les femmes et les jeunes ont un rôle clé à jouer dans la mise en œuvre de ces solutions, a indiqué M. Qu.

«La nouvelle Stratégie de la FAO relative au changement climatique est un chantier majeur et un moyen essentiel de faire en sorte que la FAO continue de satisfaire les besoins de nos Membres aux prises avec ce problème. Et c’est ce qui nous a incités à soumettre l’élaboration d’une stratégie dans ce domaine à des modalités aussi inclusives et consultatives que possible», a déclaré Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO, dans son exposé récapitulatif de la table ronde ministérielle.

Au cours de ces quatre journées, les participants à la session se sont penchés sur des initiatives de la FAO telles que l’Initiative Main dans la main, le programme Un pays – un produit prioritaire et l’Initiative 1 000 villages numériques, et ont tenu une manifestation spéciale dont le thème était «Innovation, science et passage au numérique: la transformation des systèmes agroalimentaires dans la région Asie et Pacifique». 

À terme, toutes ces mesures doivent converger de manière coordonnée en vue d’améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie, en ne laissant personne de côté! 

Contacts

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]

Allan Dow Bureau régional de la FAO pour l’Asie et le Pacifique [email protected]

Christopher Emsden FAO Actualités et Médias (Rome) (+39) 06 570 53291 [email protected]