Journée internationale des forêts: la FAO, Google et leurs partenaires inaugurent une solution donnant aux personnes des capacités nouvelles de surveiller l’état des forêts et de les protéger

Une application mobile peut donner un coup d’accélérateur aux travaux de rétablissement des forêts, permettre la participation des petits exploitants aux marchés réglementés et donner un essor aux initiatives de délimitation des terres régies par la coutume

FAO/Cory Wright

L’innovation technologique a considérablement amélioré notre capacité à surveiller les forêts du monde

©FAO/Cory Wright

21/03/2024

Rome - L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a marqué aujourd’hui la Journée internationale des forêts en présentant les innovations transformatrices que représentent les progrès dans la surveillance de l’état des forêts, les systèmes d’alerte rapide et d’autres solutions techniques de portée décisive que les pays utilisent pour mettre fin à la déforestation et à la dégradation des forêts.

«Nous assistons à une véritable révolution dans le domaine des données forestières, qui s’opère sous l’impulsion de l’innovation et des technologies, et permet aux pays de suivre l’état de leurs forêts et d’en rendre compte plus facilement et plus efficacement», a déclaré la Directrice générale adjointe de la FAO, Mme Maria Helena Semedo. «Au regard des pertes annuelles de quelque 10 millions d’hectares de forêts causées par la déforestation, et des 70 millions d’hectares environ touchés par les incendies, il est indispensable de recourir à des solutions nouvelles.»

La FAO a célébré la Journée internationale des forêts 2024 par l’organisation d’une manifestation marquée par une exposition et des rencontres techniques où différents thèmes ont été traités, notamment la restauration des écosystèmes grâce à l’innovation, qui donne aux peuples autochtones les moyens de leur autonomie grâce à la cartographie des terres régies par la coutume et la reconnaissance de leurs droits fonciers sur ces terres.

L’innovation technologique a grandement amélioré notre capacité de surveiller l’état des forêts du monde et offre un moyen sûr de guider nos démarches de protection, de restauration et d’utilisation durable des forêts; elle donne en particulier aux peuples autochtones les moyens de prendre soin de nombreux massifs forestiers d’accès difficile.

L’innovation, l’usage des technologies et leur généralisation dans 20 pays, qui ont notamment débouché sur des travaux novateurs auprès de peuples autochtones de Papouasie-Nouvelle-Guinée, ont été rendues possibles grâce aux 30 millions d’USD de l’aide fournie par le Royaume-Uni à l’initiative AIM4Forests, laquelle a été lancée en 2023 et mise en œuvre en collaboration avec l’ONU-REDD et l’Initiative mondiale pour l’observation des forêts. Ce projet, qui a pour double objectif de fournir aux pays les moyens technologiques de lutter contre la déforestation et d’assurer la participation active des peuples autochtones à la surveillance de l’état des forêts, a commencé à déployer ses activités dictées par l’urgence dans 11 pays.

«Le Royaume-Uni est aux avant-postes de l’aide fournie aux pays en développement pour s’adapter au changement climatique et préserver des forêts précieuses, indispensables au respect du seuil de 1,5 °C de réchauffement du climat», a déclaré M. Graham Stuart, Ministre de la sécurité énergétique et de la neutralité carbone du Royaume-Uni. «Aux côtés de nos partenaires de la FAO, nous sommes fiers d’aider le programme AIM4Forests, en partageant l’expertise du Royaume-Uni par la mise à disposition de technologies novatrices de surveillance et de lutte contre la déforestation.»

Repousser les frontières avec Google et d’autres partenaires

La Journée internationale des forêts a été l’occasion du lancement de Ground, la nouvelle application mobile à caractère pionnier au sein de l’initiative Open Foris, distinguée par ses résultats. L’application, mise au point en collaboration avec Google, bénéficie de la disponibilité croissante de l’imagerie satellitaire.

Open Foris comprend déjà SEPAL et Earth Map, offrant à leurs utilisateurs l’accès à des données satellitaires préexistantes et nouvelles qui, grâce à la facilité d’utilisation intuitive du moteur Google Earth Engine et à sa capacité en matière de mégadonnées, permettent une visualisation à fine granulométrie et une analyse statistique des couverts végétaux, du climat, des eaux, des forêts et d’autres corpus de données afin d’obtenir des produits répondant aux besoins locaux, rapidement et sans frais.

Quelque 90 pour cent des données sur les forêts, qui font état de 13,7 milliards de tonnes de réductions d’émissions de CO2 forestier et signalent d’autres progrès dans ce domaine, ont été communiqués par des pays utilisant Open Foris. Plus de 200 000 personnes utilisent Open Foris dans 196 pays.

Ground est le fruit d’une collaboration entre Google, la FAO et d’autres partenaires. Cette application est spécifiquement conçue pour être exploitée par un personnel non technique, qui travaille en des lieux où la réception internet est imparfaite ou absente. Elle permet ainsi à des populations autochtones et à des agriculteurs de recueillir des informations sur leur massif forestier ou leurs champs cultivés. La FAO a effectué des essais de Ground qui se sont avérés concluants, dans le cadre d’une récente application de terrain en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Côte d’Ivoire. Cet outil promet d’apporter une solution participative et technique importante qui doit donner un coup d’accélérateur aux travaux de restauration des forêts, permettre la participation des petits exploitants aux marchés réglementés et stimuler les initiatives de délimitation des terres régies par la coutume.

«Open Foris Ground a été conçu comme outil cartographique utilisable dans des contextes divers sans que son exploitation ne nécessite une formation poussée. Les peuples autochtones peuvent collecter des données relatives à leurs terres avec un minimum d’aide extérieure, en plus de bénéficier de l’imagerie satellitaire à haute résolution de Google Earth», explique la directrice de Google Earth, Mme Rebecca Moore. «Open Foris Ground permet aux petits exploitants agricoles et aux communautés locales de communiquer des données importantes pour leurs moyens de subsistance, que celles-ci aient trait au terrain ou à la couverture nuageuse. Il s’agit du développement le plus récent de notre partenariat de près de dix ans avec la FAO, dans le cadre duquel nous avons, entre autres, aidé les pays à mettre en œuvre des actions climatiques axées sur les forêts», ajoute-t-elle.  

Ground contribuera à promouvoir l’innovation technologique dans tous les domaines du mandat de la FAO et inaugure un protocole d’accord pluriannuel conclu pour la première fois aujourd’hui entre la FAO et Google. Ce nouveau protocole d’accord prévoit un approfondissement de la collaboration visée par le protocole d’accord conclu en 2015, lequel a catalysé la création de nombreuses solutions géospatiales permettant aux membres de la FAO de faire considérablement progresser la vulgarisation environnementale et d’appliquer des principes scientifiques pratiquement en temps réel, sans oublier la lutte contre le criquet pélerin.

Une large gamme d’avantages découlant des biens publics numériques

L’ampleur du rôle que les forêts sont appelées à jouer dans les actions climatiques apparaît de plus en plus évidente. Cela rend d’autant plus impératives la transparence et la fiabilité des évaluations des flux de carbone forestier, tant pour enrichir les connaissances que pour débloquer des financements axés sur les résultats.

Les importantes contributions technologiques de la décennie passée, stimulées par la fourniture de biens publics numériques, notamment de la part de la FAO, de Google Earth Engine et de bien d’autres partenaires de Open Foris, incitent à l’optimisme.

La récente publication de la FAO intitulée Technological innovation driving transparent forest monitoring and reporting for climate action (L’Innovation technologique dans la surveillance transparente de l’état des forêts et l’établissement de rapports au service de l’action climatique) examine comment les pays bénéficient des nouvelles technologies et de leur diffusion, l’imagerie satellitaire exploitable étant à l’origine d’approches transformationnelles. Ces méthodes d’estimation désormais plus fiables ouvrent de larges perspectives à de nouveaux types de financement de l’action climatique, notamment par un arrimage aux marchés du carbone et un élargissement de la gamme d’acteurs capables de peser en faveur de la durabilité et d’en tirer parti.

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