À l’occasion de l’inauguration de la Journée internationale de la pomme de terre, la FAO met en lumière l’importance et les atouts de cette culture

Coup de projecteur sur la place centrale qu’occupe la pomme de terre en tant qu’aliment de base, sur sa diversité génétique et sur son potentiel comme moyen de subsistance.

FAO/Riccardo De Luca

La diversité génétique de la pomme de terre englobe environ 5 000 variétés plantées dans le monde

©FAO/Riccardo De Luca

30/05/2024

Rome – Consommée par plus d’un milliard de personnes, la pomme de terre est la troisième culture vivrière la plus répandue dans le monde, après le riz et le blé, ce qui en fait une denrée alimentaire de base essentielle. Aujourd’hui, elle a été célébrée dans le cadre de la toute première Journée internationale qui lui est consacrée, ce qui a donné l’occasion à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et à ses partenaires de souligner son importance et d’appeler à une hausse des investissements en vue d’exploiter pleinement ses atouts.

«De tous les aliments de base cultivés dans le monde, la pomme de terre est le plus important, ce légume nutritif ayant permis de sauver des vies», a déclaré M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, dans une allocution vidéo prononcée pour marquer cette journée, placée sous le thème «Cultiver la diversité, nourrir l’espoir». M. Qu a ajouté que l’essor de la production de pommes de terre après le XVIe siècle en Europe – où le tubercule originaire des Andes avait été introduit par Christophe Colomb à son retour des Amériques – avait eu des effets spectaculaires sur la sécurité alimentaire.

Une manifestation de haut niveau organisée au siège de la FAO pour célébrer cette journée internationale a permis de réunir plusieurs personnalités, parmi lesquelles M. Angel Manuel Manero Campos, Ministre du développement agraire et de l’irrigation du Pérou, qui a évoqué les efforts déployés par son pays pour garantir un prix équitable aux producteurs, et Mme Paula Narvaez, Présidente du Conseil économique et social de l’Organisation des Nations Unies (ECOSOC), qui a rappelé combien il était important de protéger la pomme de terre, soulignant le rôle central de cette denrée pour la réalisation de plusieurs objectifs de développement durable des Nations Unies.

Lors d’une manifestation spéciale tenue plus tôt, des intervenants du Congrès mondial de la pomme de terre, du secteur privé et du Centre international de la pomme de terre ont fait part de leur expérience et des activités qu’ils comptent mener à l’avenir. Cette réunion d’experts a été organisée par le Pérou – qui avait fait campagne en faveur de la proclamation de la Journée internationale par l’Assemblée générale des Nations Unies l’an dernier – avec le soutien de la Belgique, de l’Irlande, de l’Italie et du Royaume des Pays-Bas. Les experts ont mis en avant les avancées majeures réalisées en ce qui concerne l’amélioration génétique de la pomme de terre et les pratiques agronomiques et ont insisté sur l’importance de la protection phytosanitaire. Ils ont également préconisé de mener des efforts concertés pour remédier à certains problèmes, comme ceux posés par les organismes nuisibles et les maladies, surtout compte tenu des pressions exercées par le changement climatique et de l’accroissement de la population mondiale.

Importance de la pomme de terre

Le Directeur général de la FAO a mis en exergue trois grandes qualités qui démontrent combien la pomme de terre est utile pour faire face aux défis auxquels le monde est actuellement confronté, notamment aux conflits, à la crise climatique et aux chocs économiques.

Premièrement, la pomme de terre est un aliment de base important, qui contient des nutriments essentiels et qui est consommé sous différentes formes par plus de deux tiers de la population mondiale. Alors que beaucoup d’autres cultures, en particulier les céréales, manquent de résilience dans des conditions difficiles (dégradation des sols, raréfaction de l’eau, etc.), la pomme de terre offre un potentiel intéressant en termes d’accroissement de la productivité. Les agriculteurs de 160 pays environ produisent aujourd’hui quelque 400 millions de tonnes de pommes de terre par an. Dans un monde où 735 millions de personnes souffrent de la faim, les pommes de terre peuvent grandement contribuer à améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition.

Deuxièmement, la diversité génétique des pommes de terre est grande, avec quelque 5 000 variétés plantées aux quatre coins de la planète, mais la plupart des pommes de terre qui sont produites dans le monde ont un bagage génétique plutôt pauvre. L’exploitation de la diversité génétique permettrait de lutter contre le stress lié au changement climatique, aux ravageurs et aux maladies tout en améliorant encore la valeur nutritive de la pomme de terre. Il faudra pour cela renforcer la recherche-développement, notamment en matière d’amélioration génétique, et recourir à des technologies permettant de gagner en efficacité pour raccourcir les cycles de sélection végétale ainsi qu’à de nouvelles méthodes permettant de produire des tubercules exempts de virus.

Troisièmement, la pomme de terre offre des moyens de subsistance aux nombreux agriculteurs qui en font une culture commerciale et à ceux qui travaillent le long de sa chaîne de valeur, en particulier les petits exploitants et les agriculteurs familiaux en milieu rural. Pour autant, nous devons exploiter tout son potentiel, de la production à la consommation en passant par la transformation. Grâce aux technologies adéquates et aux bons équipements, les agriculteurs peuvent limiter l’utilisation d’intrants et les dommages causés au sol tout en réduisant les pertes de récoltes. Les transformateurs peuvent innover en proposant de nouveaux produits à la fois fonctionnels et bons pour la santé, avec à la clé une plus grande valeur ajoutée et de meilleures marges bénéficiaires.

Initiatives de la FAO

Les programmes d’action tels que l’initiative «Un pays, un produit prioritaire» de la FAO seront déterminants dans l’optimisation du potentiel de la pomme de terre. Par exemple, dans le cadre de cette initiative, la FAO travaille avec le Lesotho au renforcement de la chaîne de valeur de la pomme de terre. L’Organisation collabore également avec le Pérou pour améliorer la conservation de la diversité génétique irremplaçable de cette plante et pour consolider l’ensemble de sa chaîne de valeur, par l’intermédiaire du mécanisme de coopération Sud-Sud. En République d’Azerbaïdjan, la FAO s’efforce aux côtés du Gouvernement d’introduire de nouvelles variétés et de mettre en place un système national de plants de pommes de terre exempts de maladies.

La FAO s’emploie également, par l’entremise du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture, de la Commission du Codex Alimentarius , de la Convention internationale pour la protection des végétaux et d’autres instances, à garantir l’accès aux ressources génétiques de la pomme de terre ainsi que le partage juste et équitable des avantages qui en découlent et à renforcer les capacités de ses membres en vue d’assurer un commerce sûr de la pomme de terre et des produits qui en sont dérivés.

Plus tôt dans la journée, toujours dans le cadre des célébrations de la Journée internationale, la FAO et la plus grande association d’agriculteurs d’Italie, Coldiretti, avaient organisé une manifestation à Rome, au marché de producteurs «Campagna Amica». Cette manifestation, à laquelle participait un groupe d’agriculteurs italiens et péruviens, s’est déroulée sur le thème «Les producteurs soutiennent la diversité de la pomme de terre». Parmi les activités au programme figurait une démonstration culinaire consacrée à la préparation de gnocchis, qui a été l’occasion pour les participants de déguster cette spécialité italienne à base de pomme de terre.

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Francis Markus FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]