Le nouvel organe dédié à la gestion des pêches consacre sa première session aux pratiques durables et à la promotion de la biodiversité

Le Sous-Comité de la gestion des pêches du Comité des pêches débattra également des améliorations à apporter à la méthodologie utilisée pour évaluer l’état et la santé des ressources halieutiques marines dans le monde

Plus de 500 millions de personnes dans le monde dépendent, au moins en partie, de la pêche pour leur subsistance – dont près de la moitié sont des femmes tout au long de la chaîne de valeur.

©FAO/Alexander Joe

15/01/2024

Rome – Un nouvel organe mondial de gestion des pêches a ouvert sa session inaugurale aujourd’hui. À l’ordre du jour de cette réunion figurent des points tels que les pratiques et approches optimales pour une gestion efficace des ressources halieutiques et les améliorations de la méthodologie de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour évaluer l’état et la santé des ressources halieutiques marines mondiales.

La lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR), la promotion de mesures d’adaptation à la crise climatique et la prise en compte de la biodiversité seront aussi à l’ordre du jour de la session du Sous-Comité de la gestion des pêches qui se déroulera du 15 au 18 janvier 2024 et qui accordera une attention particulière à la pêche artisanale.

Plus de 500 millions de personnes dans le monde vivent, au moins partiellement, de la pêche et près de la moitié d’entre elles sont des femmes si on prend en compte l’ensemble de la chaîne de valeur. Si, selon les estimations, 65 pour cent des stocks halieutiques sont exploités de manière biologiquement durable, la part restante – soit 35 pour cent – ne le sont pas, et ce taux est en hausse depuis les années 1970.

Les principales fonctions du Sous-Comité de la gestion des pêches sont de fournir un appui technique et des orientations en matière de gestion des pêches, de cerner les difficultés et opportunités mondiales et de promouvoir des solutions collectives visant à garantir la durabilité environnementale, économique et sociale de ce secteur essentiel à la sécurité alimentaire et à la nutrition mondiales.

«L’amélioration de la gestion de la pêche au niveau mondial demeure essentielle pour rétablir la santé et la productivité des écosystèmes et protéger l’approvisionnement à long terme en produits alimentaires d’origine aquatique», a déclaré le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, dans son discours lors l’ouverture de la session, en séance plénière par visioconférence. «Cette amélioration passe aussi par l’élimination de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, par la lutte contre les effets de la crise climatique et contre l’appauvrissement de la biodiversité, qui affectent grandement les écosystèmes aquatiques et côtiers, ainsi que les communautés qui en dépendent.»

M. Qu a souligné que le Sous-Comité de la gestion des pêches jouerait un rôle important dans la gestion de ces enjeux mondiaux complexes. Il identifiera et analysera les courants et problèmes majeurs relatifs à la gestion des pêches qui nécessitent une prise de mesures et fera ses recommandations au Comité des pêches afin d’élargir l’application du Code de conduite pour une pêche responsable de la FAO et de concrétiser la vision décrite dans le Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO: une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et de meilleures conditions de vie, le tout sans laisser personne de côté.

Le Directeur général a fait remarquer que le Sous-Comité de la gestion des pêches suivrait la Feuille de route sur la transformation bleue et son objectif principal, qui consiste à garantir une gestion efficace des ressources halieutiques (des lacs, des rivières et des mers également).

À l’ordre du jour

Au cours de la session de cette semaine, les membres échangeront des idées, des informations empiriques et des stratégies propres à améliorer la gestion des pêches, en faisant explicitement référence aux objectifs écologiques, sociaux, économiques, nutritionnels et sexospécifiques à prendre en compte. Les discussions seront orientées en particulier vers l’amélioration des pratiques dans le secteur de la pêche artisanale – aussi bien continentale que marine – de manière à favoriser une approche holistique de la gestion durable.

Les membres débattront aussi des façons d’évaluer l’ampleur et les effets de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR). Ils examineront en particulier les systèmes de suivi, de contrôle et de surveillance, ainsi que les exigences en matière d’application des normes et de répression des infractions, mais aussi l’amélioration du respect des mesures internationales de conservation et de gestion.

La FAO a entrepris diverses activités pour aider les membres à opérer une transition vers une gestion des pêches qui permette de rendre le secteur résilient face au changement climatique; ce thème sera abordé lors de la séance. Le Sous-Comité devrait exposer les enseignements tirés de l’intégration du changement climatique dans la gestion et la gouvernance nationales et multilatérales des pêches, et recommander des aspects qui doivent être développés davantage, comme l’amélioration de la capacité d’adaptation des travailleurs et de l’appareil de production halieutiques.

Les participants à la réunion analyseront combien il est important d’intégrer les considérations relatives à la biodiversité dans la gestion des pêches dans le contexte du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal de la Convention sur la diversité biologique.

Des statistiques de meilleure qualité en perspective

Lors de la séance, les membres passeront en revue les mises à jour méthodologiques concernant l’indice FAO de l’état des stocks, qui est publié tous les deux ans depuis 1971 et repris dans le rapport phare de la FAO sur La Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture depuis 1997.

La FAO est la seule organisation mandatée pour la collecte de telles statistiques au niveau mondial. Les actualisations proposées visent à renforcer la transparence, la couverture géographique et l’exactitude des mesures afin de mieux rendre compte des changements concernant les espèces dominantes, les stocks et les pratiques de pêche, et se conformer aux initiatives et obligations relatives à la communication d’informations.

Le Comité des pêches, qui est un comité technique de la FAO, est le seul forum mondial inter-gouvernemental où sont examinés des questions et problèmes internationaux fondamentaux relatifs à la pêche et à l’aquaculture et où sont formulées des recommandations sur ces questions à l’intention des gouvernements, des organes régionaux des pêches, des ONG, des travailleurs du secteur des pêches, des membres de la FAO et de la communauté internationale.

Le Comité des pêches a déjà deux autres sous-comités: l’un dédié à l’aquaculture, l’autre au commerce du poisson. Avec la création du Sous-Comité de la gestion des pêches, le Comité des pêches compte désormais un troisième sous-comité, consacré entièrement à la gestion durable des pêches.

Contacts

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]