Une nouvelle étude mondiale lève le voile sur les réseaux ville-région et met en lumière le rôle des villes moyennes

Des travaux de recherche menés sous la direction de la FAO livrent de nouvelles données sur les liens étroits d’interdépendance entre les zones rurales et les réseaux urbains

Un rendu des liens urbains-ruraux.

©FAO

26/06/2024

Rome - Selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de diverses institutions, les liens d’interdépendance sont étroits entre les moyens de subsistance en milieu rural et les centres urbains, les villes moyennes jouant un rôle remarquable dans la fourniture des services nécessaires pour garantir notamment la sécurité alimentaire, les moyens d’existence agricoles et la viabilité du développement rural. 

Deux tiers environ de la population mondiale, soit plus de 5 milliards de personnes, vit à une heure au maximum, en moyen de transport disponible localement, d’un centre urbain d’au moins 250 000 habitants. Approximativement la moitié de cette population a accès à plus d’un centre urbain et se procure les services de base dans un centre plus petit près de chez elle.

L’étude montre que les grandes villes sont jugées généralement moins attrayantes que les petites villes. Les personnes vivant dans un centre urbain de moins d’un million d’habitants ou ayant un accès plus aisé à ces centres sont trois fois plus nombreuses que celles qui sont rattachées à une métropole de plus grande taille.

Tels sont les principaux points à retenir de l’étude intitulée «Worldwide Delineation of Multi-Tier City-Regions» (Contours des villes-régions de différentes catégories dans le monde), qui a été publiée dans la revue Nature Cities.

«Notre approche est inédite, car il s’agit du premier tracé rigoureux des contours de villes-régions de différentes catégories au niveau mondial», a déclaré son auteur principal, M. Andrea Cattaneo, Économiste principal à la FAO. «Ce jeu de données sans équivalent est très utile pour comprendre la manière dont les sociétés sont organisées autour des centres urbains et éclairer les stratégies en matière de développement durable avec de nouveaux éléments.»

L’étude est assortie d’une base de données robuste qui approfondit grandement les travaux antérieurs de M. Cattaneo et d’autres auteurs, qui se sont intéressés aux configurations spatiales ayant une incidence sur les moyens de subsistance en milieu rural. Leurs précédents travaux, qui étaient novateurs, ont montré que 92 pour cent de la population vivait à une heure au maximum d’un centre urbain. Le fait que la population vivant à une heure au maximum de plusieurs centres urbains soit si nombreuse est riche d’enseignements pour les décideurs et les planificateurs qui déterminent les périmètres d’accès aux différentes infrastructures – des centres de soins hospitaliers, des plus généraux aux plus spécialisés, jusqu’aux aéroports internationaux, établissements culturels et supermarchés – et aux diverses possibilités d’emploi.

Analyse des données

Cent trente mille «territoires» composés de 219 millions de sites et desservis par le même ensemble de centres urbains ont été forgés à partir d’un nouveau jeu de données. «Associer des territoires les uns avec les autres pour tracer les contours de villes-régions, c’est un peu comme associer toutes les pièces d’un puzzle géant», a indiqué M. Cattaneo. Ces données de 213 pays et territoires permettent d’assurer une planification territoriale plus fine par rapport à une même opération dans une zone où de telles données font défaut.

«En raison de l’accroissement des déplacements entre le domicile et le lieu de travail et de l’intensification de la crise climatique dans le monde, ces approches territoriales s’avèrent de plus en plus indispensables, car elles permettent de faire en sorte que les déplacements soient économes en énergie et équitables et que la gestion des ressources naturelles soit efficace», déclare M. Cattaneo. Ces éléments peuvent également être utilisés pour faciliter l’accès à des activités de pleine nature aux résidents de zones urbaines qui ont le niveau de revenus nécessaire et ouvrent ainsi des débouchés en matière d’emplois touristiques dans les zones rurales.

Ces approches sont d’autant plus importantes selon le contexte de chaque pays et les tendances en matière de développement d’infrastructures. Par exemple, les données font apparaître que l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni sont les pays où la part de la population ayant besoin d’une heure de trajet au maximum pour se rendre à au moins deux catégories de centres urbains est la plus élevée. À la suite, on trouve la Chine, le Nigéria et des pays d’Asie du Sud et en fin de classement, Madagascar, le Soudan du Sud et le Zimbabwe. Dans ces derniers pays, l’éloignement d’un centre urbain est le plus important, ce qui pose de grandes difficultés à plus de la moitié de la population.

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«Worldwide Delineation of Multi-Tier City-Regions» (Contours des villes-régions de différentes catégories dans le monde)
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