Nouvelles directives pour augmenter les investissements en faveur des jeunes dans les systèmes agroalimentaires en Afrique

La FAO et la Commission de l’Union africaine lancent des directives pour l’investissement à l’intention des jeunes

©FAO/Luis Tato

La transformation des systèmes agroalimentaires peut ouvrir aux jeunes des deux sexes de vastes perspectives d’emploi et de création d’entreprise

©FAO/Luis Tato

14/04/2022

COMMUNIQUÉ DE PRESSE CONJOINT

Malabo – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Commission de l’Union africaine (CUA) ont lancé de nouvelles directives destinées à accroître les investissements à l’intention des jeunes, et avec leur concours, dans les systèmes agroalimentaires en Afrique, à l’occasion de la trente-deuxième session de la Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique.

Les directives pour l’investissement à l’intention des jeunes dans les systèmes agroalimentaires en Afrique (Investment Guidelines for Youth in Agrifood Systems in Africa) énoncent les modalités des différentes étapes d’élaboration de programmes d’investissements axés sur les jeunes et sensibles à leurs besoins, ces derniers faisant des jeunes des partenaires du développement rural dans toutes les phases du cycle du programme d’investissement. Ces directives s’adressent à tous ceux qui participent à la conception et à la mise en œuvre des programmes d’investissement dans l’agroalimentaire: les gouvernements, les partenaires financiers et techniques, le secteur privé, la société civile et les jeunes eux-mêmes, femmes et hommes.

«Ces directives arrivent à point nommé, et vous devez vous les approprier. Les acteurs locaux doivent les reprendre à leur compte», a déclaré M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, lors de leur présentation à Malabo.

Le Directeur général de la FAO a aussi vivement encouragé les pays à s’impliquer dans l’initiative de la FAO «Un pays, un produit prioritaire», dans le cadre de laquelle les producteurs agricoles désignent un produit, adoptent des normes internationales, renforcent leur compétitivité et réduisent leurs coûts, tandis que les pays instaurent un cadre propice à la participation des jeunes à l’initiative. Il a donné pour exemple la papaye dans des pays comme la Guinée équatoriale, fruit vendu à bas prix mais qui pourrait permettre d’engranger des bénéfices importants s’il était commercialisé dans les pays développés dont le climat ne permet pas la culture des fruits tropicaux.

«Bien que nécessaires, l’élan politique et les annonces de mise en place de programmes d’investissement et d’interventions visant l’inclusion des jeunes demeurent insuffisantes. Nous lançons un appel urgent à des mesures concrètes – les Directives pour l’investissement à l’intention des jeunes dans les systèmes agroalimentaires en Afrique sont à même d’impulser ce processus et d’induire une expansion des investissements axés sur les jeunes dans les initiatives touchant les systèmes agroalimentaires», a déclaré Mme Josefa Sacko, Commissaire à l’agriculture, au développement rural, à l’économie bleue et à l’environnement durable auprès de la Commission de l’Union africaine. 

Un continent de jeunes

De toutes les régions du monde, l’Afrique est celle qui comporte la plus forte proportion de jeunes; on estime en effet à 420 millions le nombre de personnes âgées de 15 à 35 ans sur le continent. C’est là un vaste réservoir de ressources pour la prospérité future, mais les jeunes Africains sont confrontés à de nombreux défis.

Le taux de chômage des jeunes est le double de celui des adultes. La majorité des jeunes actifs sont pauvres, employés à des travaux ingrats sur des postes fragiles du secteur non structuré. En 2019, près des deux tiers (63 pour cent) des jeunes travailleurs vivaient dans des conditions de pauvreté en Afrique, contre la moitié (51 pour cent) des adultes. Les jeunes sont également surreprésentés dans la catégorie des personnes extrêmement pauvres. Outre les difficultés susmentionnées, les femmes jeunes, en particulier dans les zones rurales, sont confrontées à des normes sociales, lois et pratiques sexistes qui limitent leurs possibilités d’exercer un emploi bien rémunéré et de développer leurs compétences.

La transformation des systèmes agroalimentaires peut remédier à ces difficultés, ouvrir aux jeunes des deux sexes de vastes perspectives d’emploi et de création d’entreprise dans les chaînes de valeur agricoles et les systèmes alimentaires.

Les jeunes sont la clé du développement de systèmes agroalimentaires durables

Les systèmes agroalimentaires subissent la pression que font peser sur eux les effets de la crise climatique, les conflits persistants ou émergents et les conséquences de la covid-19, qui sapent leur capacité à proposer des aliments sains et d’un coût abordable pour tous. Mais les jeunes sont résilients et novateurs. Il est capital d’investir autrement en les mobilisant comme acteurs centraux de la transformation des systèmes agroalimentaires. Cela suppose une expansion de l’automatisation, des technologies numériques et de l’économie verte. Les jeunes sont véhicules de nouvelles idées et solutions, de nouveaux produits et services; ils apportent des modèles innovants d’entrepreneuriat, de partenariat et de réseaux. Ne pas investir dans la jeunesse nous exposerait à des coûts économiques et sociaux et menacerait la durabilité des systèmes agroalimentaires.

Les directives pour l’investissement à l’intention des jeunes dans les systèmes agroalimentaires en Afrique ont pour but d’accélérer le rythme des investissements pour la jeunesse et par les jeunes dans les systèmes agroalimentaires. Elles préconisent d’investir dans la jeunesse en procédant en quatre temps: 1) mobiliser les jeunes dans le cycle programmatique d’investissements; 2) évaluer et planifier en tenant compte des jeunes; 3) concevoir en tenant compte des jeunes; 4) mettre en œuvre, contrôler, évaluer et exploiter les enseignements tirés.

La FAO et la CUA ont produit ces directives en exploitant les résultats de la recherche, l’analyse de programmes concluants et en exploitant les résultats de consultations multipartites et les conclusions d’un atelier de validation technique ayant attiré un large public.

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