À l'occasion de la toute première Journée internationale du zéro déchet, la FAO met l'accent sur la bioéconomie

La bioéconomie favorise la production et la consommation responsables de ressources naturelles renouvelables, contribuant ainsi à l’action climatique et à la protection de la biodiversité

Au Bangladesh, un villageois fabrique du biocombustible à partir de bouse de vache séchée au soleil dans le village de Prosadapur (district de Gomostapur).

©FAO/Giulio Napolitano

30/03/2023

New York – «Nous devons utiliser de manière plus efficiente les ressources biologiques existantes et gaspiller moins, au lieu de recourir à des ressources fossiles qui sont en quantités finies», a déclaré le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, lors d’une manifestation de haut niveau organisée à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations Unies pour célébrer la toute première Journée internationale du zéro déchet. 

Dans un message vidéo, M. Qu a expliqué qu’avec une population mondiale appelée à approcher les 10 milliards d’êtres humains en 2050, nous sommes confrontés à un immense défi: comment satisfaire la hausse rapide de la demande mondiale de produits agricoles alimentaires et non alimentaires qui devrait atteindre 56 pour cent d’ici à 2050. 

«Pour répondre à cette demande supplémentaire d’intrants agricoles, notamment d’aliments, de fibres, d’énergie et de fourrage, d’une façon équitable et durable... nous devons produire et consommer d’une manière plus durable et plus saine, avec moins d’intrants», a souligné M. Qu, ajoutant qu’une économie circulaire et durable apportait des solutions systémiques à ces enjeux. 

Comme l’a signalé le Directeur général, la bioéconomie constitue actuellement une priorité stratégique de la FAO dans l’optique de réduire le gaspillage et la pollution, car elle met en avant et favorise la production et la consommation responsables de ressources naturelles renouvelables, contribuant ainsi à l’action climatique, à la préservation de la biodiversité et à la restauration des écosystèmes. 

«Par exemple, les déchets et les résidus issus des systèmes agroalimentaires peuvent être transformés en produits utiles, qu’il s’agisse de bioénergies, de matériaux biosourcés ou encore de produits chimiques ou pharmaceutiques biosourcés. Dans la bioéconomie, le déchet n’existe pas!», a insisté M. Qu. 

Le défi du gaspillage dans les systèmes agroalimentaires actuels 

D’après les estimations de la FAO, plus de 13 pour cent de la production alimentaire mondiale se perdent entre les étapes de la production et de la vente en gros de la chaîne d’approvisionnement. Par ailleurs, les données mondiales montrent que 17 pour cent supplémentaires sont gaspillés aux stades de la vente au détail, des services de restauration et de la consommation. La qualité des aliments peut également se dégrader tout le long de la chaîne d’approvisionnement. 

Ces pertes se produisent alors que plus de 800 millions d’êtres humains sont sousalimentés et que près de 3,1 milliards de personnes n’ont pas les moyens de se nourrir sainement. 

De plus, les pertes et gaspillages alimentaires contribuent à 8 à 10 pour cent des émissions mondiales de gaz à effet de serre. 

Le chef de la FAO a alerté les 193 membres de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le fait que le gaspillage de produits agricoles alimentaires et non alimentaires, ainsi que d’intrants comme le plastique, pesait sur l’environnement en pure perte. 

«Cela veut dire que nous avons gaspillé des ressources en terre et en eau, créé de la pollution et émis des gaz à effet de serre pour rien!», a-t-il déploré. 

M. Qu a demandé instamment aux dirigeants de la planète de localiser les problèmes de pertes et de gaspillages les plus aigus et de remédier d’urgence aux points faibles et aux inégalités des systèmes agroalimentaires mondiaux afin de rendre ceux-ci plus efficients, plus inclusifs, plus résilients et plus durables. 

«Réduire les pertes et les gaspillages sera non seulement bon pour l’environnement, mais cela permettra d’augmenter les quantités de fruits et de légumes disponibles et d’améliorer l’accès à une alimentation saine», a-t-il souligné. 

La Journée internationale du zéro déchet 

À sa 77e session du 14 décembre 2022, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution proposée par la Türkiye et soutenue par 105 pays, proclamant le 30 mars Journée internationale du zéro déchet, qui sera célébrée chaque année. 

Le programme d’activités, coordonné par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et ONU-Habitat, vise à promouvoir des modes de consommation et de production durables et à montrer combien les initiatives zéro déchet contribuent à faire progresser le Programme de développement durable à l’horizon 2030

Durant la manifestation de haut niveau organisée par le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies pour célébrer la première «Journée internationale du zéro déchet», États membres et parties intéressées se sont succédé pour faire part de leurs expériences et des initiatives concluantes menées en matière de gestion des déchets solides, entre autres des initiatives zéro déchet. 

Ont notamment participé à cette manifestation, M. António Guterres, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Mme Emine Erdoğan, Première dame de la République de Türkiye, Mme Maimunah Mohd Sharif, Directrice exécutive d’ONU-Habitat, et Mme Ligia Noronha, Secrétaire générale adjointe de l’ONU et Cheffe du Bureau de New York du PNUE. 

En sa qualité de principale institution spécialisée du système des Nations Unies chargée de l’alimentation et de l’agriculture, la FAO travaillera sans relâche avec tous ses partenaires pour atteindre l’objectif du zéro déchet grâce à la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux, qui permettra d’améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie, en ne laissant personne de côté. 

La réunion de bilan de la suite donnée au Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, qui se tiendra au siège de la FAO à Rome en juillet de cette année, offrira aux pays une occasion importante de signaler et mettre en avant les premiers signes de transformation observés dans leur secteur agroalimentaire. 

Contacts

Laura Quinones [email protected]

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]