M. Qu Dongyu exhorte les membres de la FAO à ne pas laisser l’histoire se répéter au travers de famines et de destructions de moyens d’existence

Le Directeur général ouvre la 175e session du Conseil de la FAO

La 175e session du Conseil de la FAO

©FAO/Alessandra Benedetti

10/06/2024
Rome – La 175e session du Conseil de la FAO, l’un des organes directeurs essentiels de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), s’est ouverte lundi avec une allocution du Directeur général, M. Qu Dongyu, qui a exhorté les membres de l’Organisation à maintenir la dynamique autour des objectifs fondamentaux de celle-ci, en particulier la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux, et à «veiller à ne pas laisser l’histoire se répéter au travers de famines et de destructions de moyens d’existence».

La semaine de réunions est l’occasion pour les 49 membres du Conseil de passer en revue les sujets prioritaires, entre autres les travaux en cours visant à renforcer le réseau des bureaux de pays de la FAO, la prise de décisions stratégiques, les allocations budgétaires et un examen récent de la gestion et de l’administration de l’Organisation.

Dans son allocution d’ouverture, M. Qu a souligné que quelque 56 millions de personnes avaient bénéficié des actions menées par la FAO en 2023 en matière d’agriculture et de résilience, et que l’Organisation entendait porter ce nombre à 80 millions de personnes en 2024.

La période que nous vivons actuellement voit les conflits, les crises climatiques et les chocs économiques déclencher de graves situations d’urgence alimentaire aux quatre coins du monde, comme en témoignent le récent Rapport mondial sur les crises alimentaires et les rapports Hunger Hotspots. Ces chocs ont tendance à frapper le plus durement les populations qui dépendant davantage de l’agriculture sous une forme ou une autre pour vivre.

Le Directeur général a averti que le risque de famine était réel au Soudan, où la moitié des habitants font face à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aigüe, tout en insistant sur le fait que «nous disposons aujourd’hui d’une courte fenêtre de tir pour l’éviter».

M. Qu a en outre déclaré qu’à Gaza, la famine avait dépassé le stade de la menace pour devenir une funeste réalité dans un contexte de crise humanitaire sans précédent, où l’effondrement des systèmes agroalimentaires et des approvisionnements en eau s’ajoutait aux blocus empêchant la fourniture d’aides.

La guerre en Ukraine a causé de graves dommages au secteur agricole du pays, avec des répercussions sur la main‑d’œuvre, les infrastructures et la capacité d’exportation nationales, mais aussi sur la sécurité alimentaire mondiale.

À Haïti, plus de quatre millions d’êtres humains sont confrontés à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë, et la FAO redouble d’efforts pour soutenir l’agriculture du pays afin que la principale saison de récolte ne soit pas compromise.

Par ailleurs, les effets de El Niño et de La Niña ont incité la FAO à lancer des actions anticipatoires dans 19 pays à risque, par exemple la construction de systèmes d’irrigation, la vaccination animale et la distribution de transferts monétaires avant les inondations afin de permettre aux familles de protéger leurs biens et de répondre à leurs besoins immédiats.

Réalisations

Dans son allocution, M. Qu a également mis en avant un ensemble de réalisations marquantes, notamment le rôle de la FAO en tant qu’acteur majeur dans l’accès des membres à des financements de dispositifs multilatéraux comme le Fonds vert pour le climat et le Fonds pour l’environnement mondial, ainsi que l’extension de programmes phares de la FAO tels que les initiatives Main dans la main et «Un pays, un produit prioritaire».

De nombreuses autres actions sont engagées, qu’il s’agisse d’un forum sur l’apiculture durable, de l’initiative L’atome pour l’alimentation, ou du Programme phytosanitaire africain.

Le Directeur général a fait remarquer que le niveau record des rentrées de fonds en réponse aux efforts de mobilisation de ressources de la FAO, de même que la diversité croissante de leurs sources, montraient toute la considération dont jouissent les activités de la FAO. En outre, les dépenses publiques consacrées à l’agriculture n’ont jamais été aussi élevées, preuve supplémentaire que la communauté internationale est de plus en plus convaincue de la nécessité de placer la transformation des systèmes agroalimentaires au centre des priorités mondiales.

M. Qu a néanmoins souligné le besoin de faire bien davantage, puisque des études ont chiffré à 4 000 milliards de dollars le manque de financements actuel pour atteindre les objectifs de développement durable, dont 600 milliards de dollars pour l’alimentation, l’agriculture et la biodiversité.

«Nous devons faire plus pour être en mesure de réaliser le Programme 2030», a déclaré le Président indépendant du Conseil, M. Hans Hoogeveen. «Cela nécessite de travailler avec le secteur privé, de travailler ensemble comme une famille, et d’être attentifs à la mise en œuvre des actions», a-t-il précisé, ajoutant qu’«à l’avant-poste de cette transformation se tiennent la FAO et ses membres». 
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