Sommet sur les ODD: Le dialogue ministériel organisé par la FAO met l’accent sur les liens entre biodiversité, climat et sécurité alimentaire

Le Directeur général de la FAO a souligné l’importance qu’il y a à accroître les investissements et la coopération afin de faire face à des difficultés «de taille»

Le Directeur général de la FAO participe au petit-déjeuner ministériel au siège de l'ONU.

©FAO/Roberto Schmidt

19/09/2023

New York – Au deuxième jour du Somment des Nations Unies sur les ODD, juste avant que ne débute le débat général, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, a organisé un dialogue ministériel au siège de l’ONU pour examiner les possibilités d’intensifier l’action menée et d’accroître les investissements mobilisés en faveur de la transformation des systèmes agroalimentaires, laquelle constitue une solution face aux crises de la biodiversité et du climat. 

Prenant la parole lors de cette manifestation co-organisée par le Canada, M. Qu a rappelé aux ministres réunis à cette occasion l’importance qu’il y avait à investir dans l’environnement, la biodiversité étant à l’origine des ressources génétiques sur lesquelles reposent les systèmes agroalimentaires, d’une grande diversité d’espèces et d’écosystèmes en bonne santé qui fournissent de l’eau, régulent le climat et contribuent à la résilience face à la variabilité du climat et aux catastrophes. 

Actuellement, les effets de la crise climatique nuisent à l’agriculture et à la productivité, compromettant par conséquent la disponibilité, l’accessibilité et le caractère abordable des aliments. Dans le même temps, les modes actuels de production et de consommation des aliments à l’échelle mondiale contribuent aux émissions de gaz à effet de serre, aux changements d’affectation des terres et à la pollution, qui accentuent à leur tour le changement climatique et la perte de biodiversité. 

Le Directeur général de la FAO a évoqué devant les ministres l’importance d’une bonne compréhension des liens entre les problèmes économiques, sociaux et environnementaux, ajoutant que compte tenu de l’ampleur des difficultés rencontrées, il est crucial de pouvoir mettre à profit l’expérience des collectivités locales. 

De manière générale, la manifestation était axée sur la question de l’adoption d’une approche fondée sur le nexus biodiversité-climat-alimentation, qui pourrait permettre aux pays d’agir dans ces trois domaines critiques et d’accélérer l’accomplissement de progrès. 

Les liens qui existent entre ces trois domaines sont de plus en plus largement reconnus à l’échelle mondiale, notamment grâce aux Activités communes de Charm el-Cheikh relatives à la mise en œuvre d’une action climatique pour l’agriculture et la sécurité alimentaire, établies l’année dernière lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27), ainsi qu’à l’attention soutenue accordée aux solutions fondées sur les systèmes agroalimentaires par la présidence de la COP28, qui se tiendra prochainement, et au fait que la moitié au moins des cibles du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal – accord historique présentant la vision ambitieuse d’un monde vivant en harmonie avec la nature – sont directement liées aux systèmes alimentaires. 

D’après le dernier rapport sur L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, publié sous la direction de la FAO, 783 millions de personnes souffrent de la faim, 2,4 milliards de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave, et la demande en denrées destinées à l’alimentation humaine et animale et en fibres devrait s’intensifier. 

Dans ce contexte, pour réaliser les objectifs de développement durable, il est nécessaire de transformer les systèmes agroalimentaires afin de les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables. 

Un moment charnière 

Le Sommet sur les ODD de 2023 représente un moment crucial en ce qu’il est l’occasion d’évaluer les progrès accomplis et les difficultés rencontrées sur la voie de la concrétisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030. L’action menée face à deux enjeux majeurs, à savoir la perte de biodiversité et le changement climatique, devra s’appuyer fortement sur les systèmes agroalimentaires, notamment l’agriculture, l’élevage, la foresterie, la pêche et l’aquaculture. 

La généralisation d’approches favorables à la biodiversité au sein des systèmes agroalimentaires (liées aux ODD 14 et 15) pourra en outre contribuer à la lutte contre le changement climatique (ODD 13), à l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition (ODD 2) et à la réalisation de plusieurs autres ODD. De telles approches ouvrent la voie à un monde où suffisamment de denrées sont produites pour nourrir une population mondiale en expansion sans nuire à l’environnement. 

Cela est particulièrement vital pour les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays les moins avancés (PMA), dont les difficultés comprennent notamment des écosystèmes fragiles, des espèces uniques, une grande vulnérabilité face au changement climatique et aux catastrophes naturelles, et une forte prévalence de la malnutrition et de l’insécurité alimentaire. 

La FAO coordonne ses efforts avec ceux menés dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et de la Convention sur la diversité biologique (CDB). Elle collabore en outre avec le Fonds vert pour le climat (FVC) et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM). 

Le Directeur de la FAO a réaffirmé la détermination de l’Organisation à appuyer les pays et a invité les ministres à assister au Forum mondial de l’alimentation qui se tiendrait en octobre à Rome et qui porterait en particulier sur l’action pour le climat, la science et l’innovation. 

Ont participé à la manifestation: M. Roger Baro, Ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement du Burkina Faso; M. Ahmed Hussen, Ministre du développement international du Canada; M. Michael Usi, Ministre des ressources naturelles et du changement climatique du Malawi; Mme Maria Antonia Yulo-Loyzaga, Ministre de l’environnement et des ressources naturelles des Philippines; M. Abraão Aníbal Fernandes Barbosa Vicente, Ministre de la culture et des industries créatives et Ministre de la mer de Cabo Verde; Mme Silveria Jacobs, Première Ministre de Sint Maarten (représentant les Pays-Bas); Mme Jeanne d’Arc Mujawamariya, Ministre de l’environnement du Rwanda; Mme Yill del Carmen Otero, Vice-Ministre des affaires étrangères du Panama; Mme Vivi Yulaswati, Ministre adjointe des affaires maritimes et des ressources naturelles de l’Indonésie.

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