Petits États insulaires en développement: la FAO organise un dialogue mondial pour faire le point sur les dernières initiatives en date

L’éruption volcanique et le tsunami survenus aux Tonga jettent une lumière crue sur la vulnérabilité de ces pays alors qu’ils peinent à atteindre les objectifs de développement durable

©Konionia Mafileo

L’éruption volcanique et le tsunami survenus aux Tonga jettent une lumière crue sur la vulnérabilité des PEID

©Konionia Mafileo

02/02/2022

Rome – Une rencontre internationale consacrée aux petits États insulaires en développement (PEID) et convoquée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a été l’occasion de souligner que la puissante éruption volcanique et le tsunami advenus aux Tonga le mois dernier, suivis du tremblement de terre de la semaine dernière et de ses répliques, avaient mis en évidence la vulnérabilité de ces États.

Dans l’allocution d’ouverture qu’il a prononcée lors de ce dialogue mondial sur les solutions destinées aux PEID, l’Économiste en chef de la FAO, M. Máximo Torero Cullen, a tenu à rappeler que la concrétisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’ONU représentait une tâche redoutable pour les PEID et qu’il fallait de toute urgence renforcer leur résilience face au changement climatique, aux catastrophes naturelles et à d’autres perturbations externes, notamment la pandémie de covid-19.

«Nous avons donc pris la décision concertée de privilégier les activités destinées à ces pays et collaborons étroitement avec les réseaux et groupes de parties prenantes des PEID à leur exécution», a déclaré M. Torero Cullen. «La FAO aide les PEID à reconstruire en mieux et à assurer une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et de meilleures conditions de vie», soit les fondements du nouveau Cadre stratégique de l’Organisation, «afin de rendre les systèmes agroalimentaires plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables et, partant, de faire reculer la faim, la malnutrition, la pauvreté et les inégalités».

Le dialogue, organisé conjointement par les bureaux de liaison de la FAO à Bruxelles, Genève et New York et le Bureau des PEID, des pays les moins avancés et des pays en développement sans littoral de l’Organisation, avait pour but d’informer les gouvernements et les partenaires de développement des résultats d’un Forum sur les solutions pour les PEID qui s’était tenu en août dernier aux Fidji. Il donne le coup d’envoi d’une série de manifestations thématiques sur la transformation des systèmes alimentaires dans les PEID qui se dérouleront au cours des deux prochaines années.

M. Torrero Cullen a insisté sur le fait qu’il était important, pour assurer le relèvement après la pandémie et atteindre les objectifs de développement durable (ODD), de miser sur les solutions venues des régions concernées et d’exploiter l’innovation en utilisant le développement du numérique comme amplificateur pour accélérer le processus.

Avec environ 65 millions d’habitants, les PEID ne sont responsables que de 1 pour cent des émissions de CO2 mais sont pourtant les plus exposés aux effets du changement climatique, qui fait peser sur eux une menace existentielle. La pêche, le tourisme et l’agriculture sont des secteurs importants de l’économie de ces pays, secteurs dont la fragilité et la vulnérabilité font qu’il est plus difficile de produire suffisamment de nourriture pour satisfaire les besoins de la population.

Les PEID des Caraïbes et du Pacifique ainsi que de nombreuses petites îles des océans Atlantique et Indien et de la mer de Chine méridionale dépendent des importations de denrées alimentaires. En effet, 50 pour cent des PEID importent plus de 80 pour cent de leur nourriture et près de la totalité d’entre eux en importent 60 pour cent. Ils sont donc particulièrement touchés par tout ce qui vient perturber les chaînes de valeur et le commerce international, notamment les annulations de vols, les ralentissements dans le secteur maritime et les goulets d’étranglement logistiques.

Le forum organisé au mois d’août a été l’occasion d’inaugurer une plateforme de solutions destinées aux PEID conçue comme base d’échange de connaissances entre les régions et au sein de celles-ci, qui représente une innovation inédite et doit servir à l’incubation, à la promotion, au développement et à la reproduction des initiatives qui naissent au niveau local. Ces activités accéléreront la concrétisation des ODD en rapport avec l’agriculture, l’alimentation, la nutrition, l’environnement et la santé dans les PEID et leur permettra de reproduire les bonnes pratiques d’autres pays.

Étaient présents, parmi les participants au dialogue: Mme Thilmeeza Hussain, Représentante permanente des Maldives auprès de l’ONU et Envoyée spéciale du Président de l’Assemblée générale; M. George Rebelo Chikoti, Secrétaire général de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP); M. Walton A Webson, Représentant permanent d’Antigua-et-Barbuda auprès de l’ONU et Président de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS); Mme Nazhat Shameem Khan, Représentante permanente des Fidji auprès de l’ONU à Genève et co‑animatrice de la plateforme des solutions pour les PEID; ainsi que des représentants de la République de la Barbade, de la Commission européenne, du Comité de liaison Europe-Afrique-Caraïbes-Pacifique, de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE et de l’Union internationale des télécommunications.

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