Favoriser la transition entre les interventions menées en cas de catastrophe et l’action anticipée dans le secteur de l’agriculture

Selon le Directeur général de la FAO: Agir avant les crises, c’est protéger la vie et les moyens d’existence, et les avantages de cette approche s’inscrivent dans la durée

©FAO/Fahad Kaizer

Jamila Begum du village de Shakhahati dans le district de Kurigram au Bangladesh gagne sa vie en prenant soin du bétail des autres.

©FAO/Fahad Kaizer

07/12/2021

Rome - Agir avant les crises, c’est protéger la vie et les moyens d’existence, et les avantages de cette approche s’inscrivent dans la durée, a déclaré aujourd’hui M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui a souligné la nécessité d’adopter des approches préventives plus dynamiques face aux chocs prévisibles, qu’il s’agisse de typhons, de sécheresses, d’infestations d’organismes nuisibles ou de conséquences de conflits et de crises économiques.

M. Qu s’est exprimé dans le cadre de la neuvième plateforme de dialogue mondial sur l’action humanitaire anticipée (7-9 décembre), accueillie par l’Anticipation Hub et coorganisée par la FAO et le Programme alimentaire mondial (PAM), en partenariat avec la Croix-Rouge allemande, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le Centre sur le changement climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’Organisation des Nations Unies et le Réseau Start.

Dans un contexte où l’insécurité alimentaire aiguë continue d’atteindre de nouveaux sommets à l’échelle mondiale en raison de l’intensification et de l’expansion des conflits, des crises climatiques et des effets persistants de la pandémie de covid-19, la nécessité de renforcer l’action anticipée pour éviter les crises alimentaires n’a jamais été aussi impérative.

Aujourd’hui, on estime à 161 millions le nombre de personnes exposées à l’insécurité alimentaire aiguë, dont 45 millions sont confrontées à un risque imminent de famine.

L’action anticipée tenant compte des conflits est au cœur du nexus action humanitaire-développement et de ses contributions à la paix, a déclaré le Directeur général, qui a souligné que l’action anticipée peut à la fois protéger les acquis dans le domaine du développement et contribuer à réduire les besoins et les coûts en matière d’aide humanitaire.

Selon le Directeur général, pour faire en sorte que l’action anticipée fonctionne à grande échelle, prévenir les crises alimentaires et rendre les systèmes agroalimentaires plus résilients, il est indispensable de promouvoir la cohérence entre science et politiques.

Compte tenu des interactions complexes qui existent entre le climat, les conflits, les déplacements, les effets de la covid-19 et la crise liée à l’insécurité alimentaire, M. Qu a également souligné combien il était important d’élaborer des politiques audacieuses, d’apprendre ensemble, d’établir des partenariats et de coordonner les efforts, afin que l’anticipation puisse faire partie intégrante de la gestion des risques.

Le Directeur général a promis aux Membres le soutien de la FAO afin de travailler ensemble à la transformation des systèmes agroalimentaires qui vise à rendre ceux-ci plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables, tout en faisant de l’action anticipée un élément clé de cette vision.

En début d’année, à l’occasion de la manifestation de haut niveau au cours de laquelle les contributions ont été annoncées, la FAO s’est engagée à consacrer jusqu’à 20 pour cent des fonds d’urgence à l’action anticipée, au cours des cinq prochaines années, grâce aux contributions des partenaires.

La FAO joue un rôle de premier plan dans l’action anticipée.

Consciente du fait que l’agriculture joue un rôle central dans la prévention de la faim et la lutte contre ce fléau, la FAO fait partie des organisations de premier plan dans le domaine de l’action anticipée et préconise depuis longtemps le passage d’une approche réactive à une approche préventive des crises alimentaires. Jusqu’à présent, l’Organisation a fourni un appui à plus de 45 pays des régions Asie et Pacifique, Amérique latine et Caraïbes, et Afrique, dans le cadre de l’action anticipée. Les activités ont porté sur différentes questions d’ordre technique et opérationnel, allant de l’analyse prospective des risques à la mise en œuvre de projets axés sur la protection des moyens d’existence avant que ne surviennent les aléas et les crises annoncés.

Depuis 2018, la FAO est un partenaire clé dans l’organisation de plateformes de dialogues consacrées à l’action anticipée, qui visent à faciliter les échanges entre les experts et les spécialistes travaillant dans ce domaine.

La manifestation tenue cette semaine sur le thème «Relever les défis des crises futures», est l’occasion de traduire de façon très visible l’action anticipée dans le domaine des systèmes agroalimentaires résilients et de donner un nouvel élan à cette action, conformément au Pacte pour la prévention des famines et des crises humanitaires récemment adopté par le G7 (Londres, 5 mai 2021), qui appelle tout particulièrement à un renforcement de l’action anticipée.

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