Renforcer la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire pour le développement et la transformation de l’agriculture à l’échelle mondiale

Rome/Beijing – Une coopération fructueuse entre les pays du Sud et des partenaires du développement est indispensable pour contrer les effets de la pandémie mondiale de covid‑19, qui précipitent un nombre croissant de personnes dans la pauvreté et la faim.

C’est là l’un des principaux messages énoncés aujourd’hui lors de la rencontre internationale de haut niveau sur la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire, organisée conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Ministère de l’agriculture et des affaires rurales de la République populaire de Chine.

Cette manifestation hybride de haut niveau, intitulée «Renforcer la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire pour le développement agricole mondial», s’est tenue dans le contexte du lancement récent de la phase III du programme de coopération Sud-Sud et de coopération triangulaire FAO‑Chine, qui épaule les pays dans la poursuite de leurs objectifs de développement nationaux, en les aidant notamment à surmonter les obstacles auxquels les agriculteurs sont confrontés. Il fournit son aide sous la forme d’une coopération technique mise en place parmi les pays du Sud qui comprend la mise en commun des connaissances, des compétences et des initiatives fructueuses dans des domaines spécifiques comme le développement agricole et le changement climatique; ces activités concourent à la sécurité alimentaire, à la réduction de la pauvreté et à la gestion durable des ressources naturelles.

 «La coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire constituent l’un des axes d’intervention essentiels face aux défis que représentent la faim, la malnutrition, la pauvreté et les inégalités à l’échelle mondiale», a déclaré le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, dans son allocution d’ouverture. «La solidarité mondiale revêt une importance déterminante» a-t-il ajouté, en mentionnant que 811 millions de personnes connaissent la faim au quotidien et que 3 milliards n’ont pas accès à une alimentation saine.

 «C’est assurément en marchant côte à côte, et non seuls, que nous irons loin», a affirmé le Ministre chinois de l’agriculture et des affaires rurales, M. Tang Renjian. Il a fait savoir que la Chine croyait en un avenir commun pour l’humanité et se réjouissait à l’idée de collaborer avec la FAO et d’autres partenaires pour renforcer les échanges et resserrer la coopération, et apporter ainsi sa contribution à la mission de lutte contre la faim et la pauvreté.

 Le Directeur général de la FAO a promis que l’Organisation continuerait de renforcer ses partenariats dans l’intention de réaliser pleinement le potentiel que recèlent la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire, dans la perspective d’accélérer l’accomplissement du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la concrétisation des objectifs de développement durable (ODD); dans cette optique, cinq domaines ont été retenus, sur lesquels elle doit axer ses efforts: i) la science, la technologie et l’innovation; ii) l’agriculture et les situations d’urgence; iii) les financements et les investissements; iv) l’appui diversifié; v) la collaboration.

 M. Qu a tenu à remercier la Chine pour les contributions de ce pays au Programme, celles-ci ayant été «généreuses et constantes», et a promis que la FAO continuerait d’œuvrer à une collaboration plus étroite avec le secteur privé en matière d’investissement et de commerce responsables dans les systèmes agroalimentaires, y compris par le truchement de l’Initiative Main dans la main.

Lors de son intervention, la Ministre de l’agriculture de la Gambie, Mme Amie Fabureh, a souligné le lien entre agriculture et développement ainsi que la contribution notable de la coopération Sud-Sud à l’élimination de la faim et à la promotion de l’agriculture.

Le Ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de l’industrie légère de la Mongolie, M. Mendsaikhan Zagdjav, le Ministre de l’agriculture de Sri Lanka, M. Mahindananda Aluthgamage, et le Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche de l’Ouganda, M. Frank K. Tumwebaze, dans leurs messages adressés à l’occasion de la manifestation, ont insisté sur l’importance vitale du développement durable et ont rappelé que la coopération Sud-Sud pouvait aider les pays en favorisant la mise en commun des données d’expérience et des technologies.

Programme conjoint FAO-Chine de coopération Sud-Sud

La Chine, qui compte parmi les partenaires majeurs de la FAO dans la coopération Sud-Sud en matière d’alimentation et d’agriculture, a ainsi mobilisé une somme importante de connaissances, d’expériences et de bonnes pratiques, de politiques, de technologies et de ressources, à l’appui de pays en développement qui se trouvent confrontés à de nombreux défis.

Le programme de coopération Sud-Sud réunissant la FAO et la Chine a débuté en 2009 avec la création d’un Fonds fiduciaire FAO-Chine doté de 30 millions d’USD. En 2015, la Chine a effectué un nouvel apport de 50 millions d’USD pour la Phase II. À la suite de la conclusion en 2020 de l’Accord général du Fonds fiduciaire (Phase III) par le Gouvernement chinois et la FAO, un montant supplémentaire de 50 millions d’USD a été injecté pour assurer le financement de la Phase III.

Des projets de coopération Sud-Sud nés de l’initiative conjointe de la FAO et de la Chine sont en cours d’exécution dans 20 pays, parmi lesquels l’Ouganda et Sri Lanka, et cette coopération s’est traduite par le déploiement de plus de 1 000 spécialistes dans des pays du Sud. Le Programme a profité à plus de 100 000 bénéficiaires directs et à plusieurs centaines de milliers de bénéficiaires indirects sur le terrain dans des zones rurales.

Rôle de la FAO dans la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire 

La FAO se situe en première ligne de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire depuis plus de 40 ans, cumulant de la sorte une vaste expérience, et disposant d’un réseau étendu et d’un important portefeuille d’initiatives de coopération. Cette forme de coopération permet à la FAO de réunir des pays, de faciliter le dialogue et de procurer un cadre à la coopération, à quoi s’ajoute la mise à disposition d’une capacité technique et de ressources importantes.

Les Directives pour l’action (2022‑2025) de la FAO offrent un cadre à l’élargissement de partenariats techniques et financiers comme ceux de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire. Appliquant son actuel Cadre stratégique 2022-2031, la FAO conduit les efforts mondiaux que réclame la transition vers des systèmes agroalimentaires plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables, qui permettront d’apporter des améliorations en matière de production, de nutrition, d’environnement et de conditions de vie, en ne laissant personne de côté.