Appui au secteur de l’ananas au Suriname: le Fonds commun des Nations Unies pour les ODD adopte une proposition 3ADI+

Ciblant les communautés autochtones, notamment les femmes et les jeunes, cette initiative prévoit une assistance technique de pointe et un accès facilité au crédit

©Rudi Moeridjan/Intersnap Visual Arts

L’initiative permettra aux cultivateurs d’augmenter leur productivité, leur compétitivité et leur accès aux marchés, l’accent étant mis sur la création de revenus pour les populations autochtones

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15/02/2022

Rome/Vienne – Le fonds commun des Nations Unies pour les objectifs de développement durable (ODD) vient d’attribuer une subvention de 2 millions d’USD destinée à revitaliser le secteur surinamais de l’ananas au moyen d’un programme qui doit profiter aux populations autochtones et à d’autres communautés rurales. Le programme sera mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en partenariat avec l’Organisation internationale du Travail (OIT) et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).

Ce programme commun, intitulé Développement durable de la chaîne de valeur de l’ananas, a pour origine une proposition qui a été soumise au titre de l’Accélérateur du développement et de l’innovation dans les secteurs agricole et agro-industriel (3ADI+) et sélectionnée parmi des propositions émanant d’une centaine de pays du monde entier.

Élaboré en étroite collaboration avec les différentes parties prenantes de la chaîne de valeur de l’ananas au Suriname, le programme commun verra les quatre organismes des Nations Unies susmentionnés, en partenariat avec des banques de développement et des institutions financières du pays, mettre en œuvre plusieurs solutions, notamment un pôle d’innovation qui doit fournir une assistance technique de pointe et un mécanisme de garantie à caractère novateur devant faciliter l’accès au crédit et pallier les risques inhérents aux investissements.

Cette initiative permettra aux agriculteurs, aux transformateurs et aux autres acteurs de la chaîne de valeur de l’ananas d’accroître leur productivité, leur compétitivité et leur accès au marché d’une manière durable et porteuse de transformation, l’accent étant mis sur la création de revenus pour les populations autochtones. 

Le Suriname, l’un des terroirs originels de l’ananas, s’enorgueillit de produire un éventail de variétés uniques, dont beaucoup sont cultivées depuis des siècles par les populations autochtones, qui représentent encore aujourd’hui la majorité des producteurs d’ananas du pays. En aidant à mettre en place une chaîne de valeur durable de l’ananas, le programme conjoint contribuera à renforcer la résilience des populations autochtones et d’autres groupes ruraux en intégrant la problématique du travail décent, le développement des entreprises et l’autonomisation des cultivateurs et des travailleurs agricoles, en accordant une attention particulière aux femmes et aux jeunes, par l’intermédiaire de coopératives et de pratiques optimales en matière de gouvernance.

Selon M. Ali Badarneh, chef de la Division des systèmes alimentaires durables à l’ONUDI, «en croisant l’analyse de la chaîne de valeur et la conception de mécanismes de financement, nous modifions radicalement notre manière d’appréhender l’initiative ID3A+. C’est ainsi que se définit notre modèle d’investissement durable, qui octroie une aide à la fourniture d’une assistance technique, augmente la productivité de la chaîne de valeur, autonomise les populations et stimule la résilience». 

Depuis 2018, à la demande du Gouvernement du Suriname, l’ONUDI et la FAO soutiennent le développement durable de la chaîne de valeur de l’ananas dans ce pays dans le cadre de l’initiative 3ADI+. En collaboration avec les ministères concernés, l’équipe 3ADI+ a mobilisé des cultivateurs surinamais et d’autres acteurs de la filière dans le cadre d’une analyse des points forts et des points faibles de la chaîne de valeur de l’ananas et, à partir des résultats de cette analyse, a proposé une revalorisation de la filière à l’horizon 2030, vision qui a recueilli une large adhésion. Le développement de la chaîne de valeur de l’ananas au Suriname est une priorité stratégique du Gouvernement surinamais qui vise à diversifier l’économie du pays et à valoriser ses produits agricoles.

«Le potentiel existe. Nous savons qu’ils ont de très bons produits, nous savons que les gens sont désireux de développer cette chaîne de valeur, du secteur public au secteur privé, et nous savons que les marchés existent eux aussi. Si nous parvenons à rassembler toutes les pièces du puzzle, et c’est à cela que la FAO et ses partenaires contribuent, je ne doute pas de la réussite de ce programme», a déclaré M. David Neven, économiste principal à la FAO.

Le Suriname est parmi les cinq nouveaux pays, les autres étant le Kenya, la Macédoine du Nord, Madagascar et le Zimbabwe, auxquels le Fonds commun des Nations Unies pour les ODD a octroyé un financement au titre de son portefeuille de 114 millions d’USD destiné à accélérer la réalisation des ODD. Cette annonce du Fonds commun pour les ODD intervient moins d’un an après que le Fonds a opéré son premier investissement de 41 millions d’USD dans quatre programmes porteurs de transformation aux Fidji, en Indonésie, au Malawi et en Uruguay. Ce portefeuille devrait donner lieu à la mobilisation de 5 milliards d’USD en faveur des ODD dans les neuf pays concernés par le programme.  

À propos du Fonds commun: Le Fonds commun des Nations Unies pour les ODD est un fonds fiduciaire multipartenaires créé par l’Assemblée générale des Nations Unies. Il aide les États Membres de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à réduire les risques afférents aux investissements qui apportent des solutions de financement permettant d’accélérer la réalisation des ODD. Tous les programmes partagent un élément essentiel: leur aptitude à faire en sorte que les subventions du Fonds commun pour les ODD, qui s’élèvent à plusieurs millions d’USD, se traduisent en milliards pour le développement durable. Pour en savoir plus: https://www.jointsdgfund.org/ 

Contacts

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Aimée Kourgansky
FAO

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Rana Fakhoury
Spécialiste des programmes (3ADI+), ONUDI
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