Envolée des prix alimentaires: Appel de la FAO à la création d’un mécanisme de financement des importations pour les nations les plus pauvres lors de la réunion du G20

Le Directeur général, M. Qu Dongyu, s’adresse aux ministres des finances et aux gouverneurs de banques centrales à Washington

©FAO/Giuseppe Bizzarri

La hausse des prix frappent le plus durement les personnes vulnérables

©FAO/Giuseppe Bizzarri

20/04/2022

Washington/Rome – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) appelle à la création d’un Mécanisme de financement des importations alimentaires (FIFF) destiné à aider les pays les plus pauvres à faire face à l’envolée des prix résultant de la guerre en Ukraine.

Le FIFF, qui aurait aussi pour vocation d’accroître la production et la productivité agricoles mondiales de manière durable, est l’objet de l’une des six propositions de politique générale rassemblées par la FAO en riposte à la crise.

La Russie et l’Ukraine sont des acteurs importants du marché mondial de l’alimentation: elles assurent au moins 30 pour cent des importations de blé de près de 50 pays. La Russie compte également parmi les grands exportateurs d’engrais. En 2020, ce pays s’est en effet classé au premier rang des exportateurs d’engrais azotés, au deuxième rang des fournisseurs de potassium et au troisième rang des exportateurs d’engrais phosphoreux. Les prix de l’énergie ont également augmenté, principalement en raison des conditions du marché.

Alors que la pandémie de covid-19 mettait déjà à mal les budgets, le conflit en Europe de l’Est a fait grimper l’indice des prix des produits alimentaires de la FAO à un niveau jamais atteint, frappant le plus durement les personnes vulnérables. De son côté, la hausse des prix des engrais compromet les récoltes futures à l’échelle mondiale.

Selon les projections de la FAO, le conflit pourrait ajouter 13,1 millions de personnes supplémentaires au nombre de celles qui souffrent de la faim entre 2022 et 2026, par rapport au scénario de référence.

«La guerre peut avoir de multiples répercussions sur les marchés mondiaux et la sécurité alimentaire», a déclaré aujourd’hui le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, dans un message vidéo adressé à une réunion de ministres des finances et de gouverneurs des banques centrales organisée par le Groupe des 20 à Washington.

Les interventions du FIFF, mécanisme se voulant complémentaire de ceux qui existent déjà au sein du système des Nations Unies, seraient strictement fonction des besoins urgents et limitées aux pays à revenu faible et aux pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure qui sont des importateurs nets de produits alimentaires, a précisé M. Qu.

En outre, ce mécanisme est conçu pour accroître la résilience future en demandant aux pays éligibles de s’engager à investir davantage dans des systèmes agroalimentaires durables. M. Qu a affirmé que le FIFF avait fait l’objet d’essais de mesure de son incidence sur les marchés mondiaux qui s’étaient avérés concluants, ajoutant que ce mécanisme serait facile à administrer et à transposer à plus grande échelle.

«Nous en avons tiré pour enseignement que nous devons augmenter la production et la productivité agricoles dans le monde, sans négliger la durabilité», a déclaré M. Qu lors de la réunion. «Il est grand temps d’œuvrer ensemble à l’éradication de la faim et de la malnutrition dans le monde.»

M. Qu était invité à illustrer les conséquences économiques de la guerre en Ukraine, en particulier sur la sécurité alimentaire, par l’Indonésie, qui assure l’actuelle présidence du G20.

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