Le Directeur général de la FAO déclare qu’il faut mettre fin à la déforestation et utiliser les forêts de manière durable

Ouverture de la vingt-sixième session du Comité des forêts

©FAO/Alessandra Benedetti

(G-D) La Princesse Basma Bint Ali de Jordanie, le Directeur général de la FAO QU Dongyu, le Président du COFO Glenn Hargrove, la lauréate du Prix Wangari Maathai Champion de la cause des forêts 2022 Cécile Ndjebet, et la lauréate du concours pour les agents du changement forestier Analí Bustos.

©FAO/Alessandra Benedetti

03/10/2022

Rome – À l’occasion de l’ouverture de la vingt-sixième session du Comité des forêts, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, a déclaré aujourd’hui qu’il fallait mettre fin à la déforestation, planter des arbres afin de verdir la planète et de rétablir les capacités de production, et utiliser les forêts et les arbres de manière durable.

La vingt-sixième session du Comité des forêts, qui se tient selon des modalités hybrides du 3 au 7 octobre à Rome, au siège de la FAO, offre à ses participants une plateforme d’échange et de dialogue et aboutira à des suggestions concernant l’activité de la FAO dans le domaine des forêts.

La princesse Basma Bint Ali de Jordanie, Ambassadrice de bonne volonté de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, Mme Cécile Ndjebet, fondatrice du Réseau des femmes africaines pour la gestion communautaire des forêts et lauréate du prix Wangari Maathai des champions de la cause des forêts 2022, et Mme Analí Bustos, lauréate du prix décerné aux jeunes acteurs du changement dans le secteur forestier lors du Congrès forestier mondial, ont également prononcé une déclaration liminaire.

Une partie de la solution

Les forêts couvrent 31 pour cent des terres émergées de la planète, stockent un volume de carbone estimé à 296 gigatonnes et abritent la majorité de la biodiversité terrestre mondiale. Elles sont une source de fibres, de combustible, de nourriture et de fourrage et fournissent des moyens d’existence à des millions de personnes, dont beaucoup comptent parmi les plus pauvres au monde. Les forêts contribuent à l’atténuation du changement climatique et à l’adaptation à ses effets ainsi qu’à l’amélioration de la qualité des sols, de l’air et de l’eau. Lorsqu’elles sont gérées de façon durable, elles sont également une source de matières premières renouvelables.

Lors de son allocution d’ouverture à la vingt-sixième session du Comité des forêts, M. Qu a déclaré que les effets de la crise climatique et des situations d’urgence humanitaire se faisaient sentir plus que jamais aux quatre coins de la planète, et que les populations les plus vulnérables étaient les plus gravement touchées. Il a évoqué les sécheresses, les inondations, les incendies et les tempêtes, dont la fréquence et l’intensité augmentent, et a précisé que l’on faisait face à des crises concomitantes résultant de la pandémie mondiale, de récessions économiques et de hausses des prix des denrées alimentaires, des aliments pour animaux, du carburant et des engrais. La faim continue de progresser, à l’image des inégalités.

«La déforestation et la dégradation des terres, qui se conjuguent à l’appauvrissement de la biodiversité, ont des effets dévastateurs sur nos écosystèmes. Cette situation ne peut plus durer, il faut changer les choses», a déclaré M. Qu. «Comme cela est précisé dans la Déclaration de Séoul, les forêts et les arbres doivent être considérés comme une partie cruciale de la solution.»

M. Qu a souligné qu’il ne nous restait plus que sept ans pour concrétiser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et atteindre les objectifs de développement durable.

Selon lui, nous avons le savoir-faire et les outils nécessaires. «Nous devons dès à présent mettre en œuvre des mesures, les déployer à plus grande échelle et accélérer la marche, et nous avons surtout besoin de volonté politique et d’un éventail de solutions.»

M. Qu a indiqué que la publication phare de la FAO sur La Situation des forêts du monde 2022, qui sera examinée lors de la session, proposait trois solutions concrètes et interconnectées.

En ce qui concerne la première solution, M. Qu a indiqué que l’arrêt de la déforestation était «essentiel dans la lutte contre la crise climatique car il permettrait à la fois de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 14 pour cent et de préserver plus de la moitié de la biodiversité terrestre de la planète».

La deuxième solution consiste à planter des arbres, rétablir les capacités de production et améliorer la résilience des écosystèmes. Le Directeur général a fait remarquer qu’il était possible de remettre en état 1,5 milliard d’hectares de terres dégradées et que le développement du couvert forestier pouvait renforcer la viabilité économique, laquelle est indispensable pour dynamiser la productivité et répondre à la hausse de la demande.

S’agissant de la troisième solution, il a insisté sur l’importance qu’il y avait à utiliser les forêts et les arbres de manière durable et à développer des chaînes de valeur vertes. «Le bois et les buissons sont des ressources renouvelables très précieuses et une source importante de matériaux neutres en carbone, voire de matériaux ayant un bilan carbone positif. Les aliments forestiers prélevés dans la nature contribuent à la sécurité alimentaire et à la nutrition des populations qui vivent à proximité des forêts et de celles qui en sont plus éloignées», a déclaré M. Qu.

M. Qu a également insisté sur le rôle important des petits exploitants, des communautés locales et des peuples autochtones, qui possèdent ou gèrent près d’un milliard d’hectares de territoires forestiers et agricoles dans le monde. Il a déclaré qu’ils devaient occuper une place centrale dans les efforts entrepris pour rendre les systèmes agroalimentaires durables, dont les forêts et les arbres font partie intégrante.

Il a ajouté que la session du Comité des forêts allait faire avancer le programme mondial dans le domaine des forêts en ce qui concerne le changement climatique, la production et la consommation durables, la restauration, la biodiversité et le financement, et aboutirait à des recommandations techniques sur les nouveaux enjeux relatifs aux forêts et aux politiques générales.

Le Comité tiendra compte du rapport phare de la FAO, La Situation des forêts du monde 2022: des solutions forestières pour une relance verte et des économies inclusives, résilientes et durables, et des résultats du XVe Congrès forestier mondial, qui s’est tenu en mai 2022 en République de Corée, et examinera les travaux de la FAO dans le domaine des forêts qui découlent du Cadre stratégique 2022-2031. Le travail que fait la FAO pour contribuer à rendre les économies résilientes et durables, les liens entre agriculture et foresterie et les solutions forestières permettant de lutter contre le changement climatique figureront également à l’ordre du jour. À cet égard, M. Qu a souligné que l’agriculture et la foresterie étaient examinées ensemble pour la première fois au titre d’un même point de l’ordre du jour et qu’il s’agissait d’une étape importante à mettre à profit pour trouver et déployer à plus grande échelle des solutions qui soient bénéfiques pour toutes les parties sur le plan de la sécurité alimentaire et de la nutrition et qui protègent les forêts et les arbres.

Deux rapports clés seront rendus publics lors de la session: Global forest sector outlook 2050: Assessing future demand and sources of timber for a sustainable economy (Perspectives du secteur forestier mondial à l’horizon 2050: évaluation de la future demande et des sources de bois d’œuvre pour une économie durable) et Mainstreaming biodiversity in forestry (Intégration systématique de la biodiversité dans le secteur forestier).

Activités de la FAO concernant les forêts

La FAO mène des activités très variées dans le secteur forestier.

En collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), elle aide plus de 60 pays à faire reculer la déforestation et la dégradation des forêts dans le cadre du Programme ONU-REDD. Les pays s’appuient sur les activités de la FAO dans le domaine de l’application des réglementations forestières, de la gouvernance et des échanges commerciaux afin de lutter contre l’exploitation forestière illégale et de développer le commerce du bois d’œuvre produit de manière durable par de petites entreprises.

Au titre de son Programme de gestion durable de la faune sauvage, la FAO mène une action de premier plan visant à garantir la santé optimale des êtres humains, des animaux et de l’environnement dans le cadre de l’approche «Une seule santé» tout en renforçant la gestion de la faune sauvage et en améliorant la sécurité alimentaire des communautés locales.

Le Mécanisme forêts et paysans œuvre en faveur de la prospérité et de l’amélioration des moyens de subsistance et du bien-être liés aux forêts. Plus de 25 millions de personnes dans 30 pays tirent profit de manière directe ou indirecte de cette initiative, y compris pendant l’actuelle pandémie de covid-19.

Par l’intermédiaire de son programme d’Action contre la désertification à l’appui de l’initiative Grande muraille verte en Afrique, la FAO contribue à restaurer la productivité de terres dégradées et les moyens de subsistance de communautés locales au Sahel. Plus de 56 000 hectares sont ainsi remis en état grâce à l’appui de l’Organisation dans 10 pays.

En partenariat avec le PNUE et le secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, la FAO prête une assistance aux gouvernements qui se sont engagés à restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées, à stocker 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et à créer 10 millions d’emplois verts dans le cadre de l’initiative Grande muraille verte en Afrique.

La huitième Semaine mondiale des forêts, qui est organisée du 29 septembre au 7 octobre en marge de la session du Comité des forêts, comprend une série d’événements exceptionnels au cours desquels des Membres de la FAO, des organisations partenaires, des personnalités influentes, des scientifiques, des femmes et des jeunes se pencheront sur les problèmes les plus urgents concernant les forêts. Cette année, elle a pour thème Cultiver une meilleure planète.

Contacts



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Sean Sampson FAO Actualités et médias (Rome) [email protected]