Pour transformer les systèmes agroalimentaires, un changement de politiques, de mentalités et de modèles d’activité s’impose

Le Directeur général de la FAO invite les coordonnateurs nationaux des concertations sur les systèmes alimentaires à définir les mesures ciblées qu’il convient de prendre dans le sillage du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires.

©FAO/Than Rathany

Il y a un an, des organismes du système des Nations Unies ont créé le Pôle de coordination sur les systèmes alimentaires.

©FAO/Than Rathany

12/01/2023

Rome – Le Pôle de coordination des Nations Unies sur les systèmes alimentaires a organisé aujourd’hui un dialogue en ligne entre les coordonnateurs nationaux des concertations sur les systèmes alimentaires et le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu. Ce dialogue, qui a réuni plus de 200 participants, s’est déroulé en présence de ministres de l’agriculture et de hauts fonctionnaires nationaux.  

«Nous pouvons inverser le cours des choses en transformant les systèmes agroalimentaires de façon à les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables», a affirmé M. Qu devant des représentants d’une centaine de pays.  

Les fonctionnaires s’étaient réunis pour mettre en commun leurs retours d’expérience et leurs idées concernant la planification et la mise en œuvre des feuilles de route nationales pour la transformation des systèmes agroalimentaires en vue de combattre la faim et la pauvreté, de réduire les pertes et le gaspillage de nourriture, de protéger la biodiversité et de lutter contre le changement climatique. 

«Des changements ambitieux et fondamentaux s’imposent, qui ne se produiront que si nous parvenons à changer nos politiques, nos mentalités et nos modèles d’activité», a souligné le Directeur général. 

Un Pôle de coordination entièrement opérationnel

Il y a un an, des organismes du système des Nations Unies ont créé le Pôle de coordination sur les systèmes alimentaires, qui est hébergé par la FAO au nom du système des Nations Unies avec l’appui du Fonds international de développement agricole (FIDA), de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), du Programme alimentaire mondial (PAM), du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et du Bureau de la coordination des activités de développement.

Le principal rôle du Pôle consiste à aider les pays à élaborer et à mettre en œuvre leurs feuilles de route nationales pour la transformation des systèmes agroalimentaires.

«La FAO apporte, en collaboration avec ses partenaires et avec l’ensemble des parties prenantes, une expertise technique et des solutions professionnelles pour faciliter ces changements, [...] et continue de diriger les activités menées à l’appui des plans nationaux de transformation dans un contexte de difficultés sans précédent», a expliqué M. Qu. 

Le Directeur général a indiqué en outre que le bilan de la transformation des systèmes alimentaires aurait lieu en juillet 2023. Au même titre que les réunions préparatoires régionales organisées cette année, cette manifestation phare sera l’occasion de rendre compte des progrès accomplis au niveau national depuis le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires tenu en 2021.

Les conclusions auxquelles aboutira le bilan constitueront une contribution importante au Sommet sur les objectifs de développement durable qui aura lieu en septembre 2023. 

«La tâche historique qui nous attend est sans équivoque. Il s’agit de définir une approche globale et coordonnée pour transformer nos systèmes agroalimentaires», a souligné M. Qu.

Des États engagés

Lors du dialogue, des dizaines de coordonnateurs nationaux et de fonctionnaires chargés de diriger l’exécution des plans pour la transformation des systèmes agroalimentaires ont présenté les priorités et les activités qui conduisent à la concrétisation des engagements pris durant le Sommet sur les systèmes alimentaires de 2021.

Ces responsables ont également évoqué certains des problèmes qu’ils rencontrent, notamment les incidences des conflits et du changement climatique ainsi que les difficultés d’accès à la nourriture et aux intrants agricoles. Par ailleurs, ils ont insisté sur l’importance qu’il y a à rattacher les politiques relatives aux systèmes agroalimentaires aux solutions qui contribuent à relever le triple défi planétaire que représentent le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution. 

Le Directeur général de la FAO a assuré que le Pôle continuerait de faire en sorte que ces liens critiques entre politiques et solutions puissent être tissés, au moyen d’activités créatrices de valeur fondées sur les connaissances, les informations et l’expertise technique dont dispose l’Organisation, avec l’appui des organismes des Nations Unies, tout en évitant les doubles emplois.

Le Sommet sur les systèmes alimentaires, qui s’est tenu durant la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies en 2021, s’est achevé sur le mot d’ordre suivant: «De New York à Rome». 

La FAO s’appuie également sur ses programmes phares, notamment l’Initiative Main dans la main et son Forum d’investissement ainsi que l’initiative 1 000 villages numériques, qui sont d’importants mécanismes qui permettent d’accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires au niveau national et de mobiliser les investissements nécessaires.  

Un rôle vital 

Pour M. Qu, les coordonnateurs nationaux des concertations sur les systèmes alimentaires jouent un rôle vital pour le bien-être de milliards de personnes. 

«Nos systèmes agroalimentaires ne remplissent pas leurs objectifs. Les conflits, la crise climatique et la pandémie n’ont fait qu’aggraver la situation en entraînant une hausse du nombre de personnes souffrant de la faim, en intensifiant les inégalités et en compromettant les progrès accomplis au cours des dernières décennies», a‑t‑il averti.

M. Qu a souligné que la transformation des systèmes agroalimentaires était une occasion unique d’obtenir des résultats à grande échelle, conformément aux priorités nationales, tout en combattant les effets de la crise climatique.

«La mobilisation de financements aux fins de la transformation des systèmes agroalimentaires est nécessaire et est l’une des interventions les plus à même de catalyser la réalisation des objectifs de développement durable. Si nous la menons correctement, nous pouvons parvenir à mettre en place des systèmes agroalimentaires rentables, équitables, durables, sains et plus résilients face aux chocs», a-t-il expliqué, ajoutant qu’il est également nécessaire d’investir dans la science, l’innovation et la technologie. 

Enfin, le Directeur général de la FAO a rappelé aux participants que la mise en œuvre effective des feuilles de route nationales – c’est-à-dire les plans que les pays ont élaborés en vue de bâtir des systèmes agroalimentaires durables et équitables – pouvait conduire à des changements rapides qui contribueront à l’avancement de plusieurs objectifs de développement durable. 

«La prise en main des processus par les pays et la force mobilisatrice des coordonnateurs nationaux sont essentielles à la transformation des systèmes agroalimentaires», a déclaré M. Qu, en indiquant une fois de plus que le Pôle de coordination des Nations Unies sur les systèmes alimentaires était prêt à leur offrir un appui et à leur donner davantage de moyens d’action.

Contacts

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]

Laura Quinones [email protected]