Cyclones tropicaux Judy et Kevin: la FAO se mobilise pour protéger la sécurité alimentaire et les moyens d’existence ruraux au Vanuatu

L’équipe présente sur le terrain est immédiatement passée à l’action en vue d’aider les populations rurales alors que la période des semis de légumes bat son plein

©FAO/Vanuatu

Les cyclones tropicaux Judy et Kevin ont frappé coup sur coup le Vanuatu, respectivement les 1er et 3 mars, et causé d’importants dégâts, des inondations et des coupures de courant

©FAO/Vanuatu

15/03/2023

Rome/Port-Vila – Les cyclones tropicaux de catégorie 4 Judy et Kevin qui ont frappé le Vanuatu au début du mois ont semé la destruction sur leur passage. Ils ont touché quelque 80 pour cent de la population et causé d’importants dégâts, des inondations et des coupures de courant. Étant donné que les trois quarts de la population dépendent de l’agriculture, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) met en garde contre les éventuelles répercussions que l’enchaînement des deux cyclones pourrait avoir sur les moyens d’existence ruraux. 

Face à la situation, la FAO a rapidement réaffecté des ressources provenant de ses programmes en cours afin de satisfaire immédiatement les besoins les plus urgents des habitants de l’archipel et de protéger leurs moyens d’existence. Elle mobilise également des ressources supplémentaires pour faciliter les interventions et les activités de relèvement qui ne peuvent attendre. 

«En tant que principal organisme d’exécution aidant le Vanuatu pour ce qui est de la sécurité alimentaire et des moyens d’existence, la FAO a mis ses capacités au service du relèvement du pays après ces catastrophes naturelles dévastatrices», a fait savoir le Directeur général adjoint de l’Organisation, M. Laurent Thomas. «Nous collaborons étroitement avec les pouvoirs publics et les partenaires du module national de la sécurité alimentaire afin d’estimer les dégâts subis par le secteur agricole (cultures, élevage et pêche) et de satisfaire les besoins immédiats liés au redressement dans les domaines de la sécurité alimentaire et de l’agriculture rurale, en mobilisant nos propres ressources et en réaffectant des fonds.» 

Les prochaines semaines seront déterminantes pour sauver ce qu’il reste des récoltes et protéger le bétail restant alors que la période des semis de légumes bat son plein, et pour préparer la prochaine saison sèche. La FAO coopère étroitement avec le Gouvernement vanuatuan afin de dresser la liste des intrants agricoles dont il y a besoin sans délai. Il s’agit notamment de semences, de matériel végétal, d’outils de jardinage, de motoculteurs à deux roues, de tarières de sol, de citernes à eau et de matériel d’irrigation. Il faut aussi installer des clôtures en priorité pour empêcher que les animaux d’élevage laissés en liberté ne détruisent les cultures encore viables. Des dispositifs de concentration de poissons seront également nécessaires au relèvement du secteur halieutique. 

Intensification des interventions au Vanuatu 

La FAO a rapidement réorienté ses programmes en cours pour apporter immédiatement une aide d’urgence et un appui au relèvement. L’équipe présente sur le terrain a réuni plus de 40 000 paquets de semences qu’elle distribuera, en coordination avec les partenaires du Groupe de la sécurité alimentaire et de l’agriculture, sur les sites des projets dans les provinces les plus touchées (Shefa, Tafea et Penama). La FAO fournit également des kits d’aide en matière d’agroforesterie et d’élevage, ainsi que des digesteurs de biogaz destinés aux ménages sur les îles de Tanna (province de Tafea), d’Efate et de Tongoa (province de Shefa) et sur d’autres sites. En avril, elle fournira 15 dispositifs de concentration de poissons. 

L’Organisation a déjà contribué aux premières évaluations des dégâts sur le terrain dans divers secteurs et se prépare à conduire une évaluation des dommages et des pertes dans le secteur agricole en coordination avec le Gouvernement. Les données préliminaires indiquent que les jardins, les cultures et les arbres ont essuyé des pertes et des dommages considérables et que, sur l’île d’Etafe, les avocats, certains agrumes, le taro, le manioc, le kumala (patate douce), le chou local et les tomates ainsi que des arbres fruitiers ont été intégralement perdus. 

«Nous ne connaissons pas encore l’ampleur des dégâts, mais il est évident que le Vanuatu aura besoin d’un appui immédiat et à long terme. La FAO étudie toutes les possibilités pour mettre à disposition et réorienter des fonds de façon à aider au mieux le pays à évaluer les dommages et à prendre de premières mesures de secours», a dit Mme Xiangjun Yao, Représentante de la FAO au Vanuatu. 

L’expérience de la FAO au Vanuatu 

Depuis une trentaine d’années, la FAO intervient au Vanuatu en se concentrant sur la collecte de données agricoles, le renforcement des capacités locales de production alimentaire, la mise en place de liens entre les marchés et l’accroissement de la résilience face aux effets du changement climatique. 

La FAO a apporté son soutien au Vanuatu pour l’aider à affronter divers chocs et catastrophes, dont deux cyclones tropicaux de catégorie 5 (Pam et Harold, respectivement en 2015 et en 2020) et fait fond sur les enseignements tirés à ces occasions pour mener aujourd’hui des interventions immédiates. Les deux cyclones avaient provoqué d’énormes dégâts dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche et représentaient une menace immédiate et à long terme pour la sécurité alimentaire du pays. 

Lors des précédentes interventions, la FAO avait mené une action pour aider le Gouvernement vanuatuan à réaliser des évaluations et à exécuter des interventions d’urgence, en fournissant notamment des intrants pour l’élevage et la pêche ainsi qu’une assistance en matière de gestion de l’information sur la sécurité alimentaire et de création d’un système d’alerte et d’intervention rapides. Après le passage du cyclone tropical Harold, il était crucial de rétablir le plus rapidement possible la production locale végétale, animale et halieutique, au vu de la décision du Gouvernement de ne pas importer d’aide alimentaire du fait de la covid-19. 

Le Vanuatu est l’un des 14 petits États insulaires en développement (PEID) du Pacifique occidental, une région sujette aux catastrophes qui est confrontée à un certain nombre de risques naturels, comme des cyclones, des sécheresses (dont le phénomène El Niño) et des éruptions volcaniques. L’État insulaire du Vanuatu figure parmi les 15 pays les plus exposés aux catastrophes naturelles extrêmes et les plus vulnérables face à la crise climatique. 

Contacts

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]