Au Forum de l’investissement dans le secteur agroalimentaire en Ouzbékistan, la FAO s’emploie à mobiliser davantage de fonds publics et privés.

Selon le Directeur général, il est vital que l’agriculture se développe plus rapidement, tout en étant durable sur le plan environnemental, pour nourrir une population toujours plus nombreuse.

FAO/Rustam Shagaev

Des investissements publics agricoles bien conçus sont nécessaires pour les infrastructures, notamment les routes rurales, l'irrigation, l'électrification et l'entreposage.

©FAO/Rustam Shagaev

08/09/2023

Samarcande - L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a vivement préconisé aujourd’hui d’accroître les investissements publics et privés en faveur de l’effort colossal de transformation des systèmes agroalimentaires dans le monde, sans dégrader l’environnement, afin de nourrir une population toujours plus nombreuse. 

«Nous devons accélérer le rythme de croissance du secteur agricole tout en prêtant attention aux questions de durabilité environnementale, à la dégradation des ressources naturelles et aux effets de la crise climatique dans la région et au-delà», a déclaré M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, dans l’allocution d’ouverture qu’il a prononcée lors du premier Forum de l’investissement dans le secteur agroalimentaire en Ouzbékistan.  Le Forum s’inscrit dans le cadre de la Conférence internationale sur la sécurité alimentaire, organisée par le Gouvernement ouzbek avec l’appui technique de la FAO.  

Créer un environnement favorable  

«Il faut créer un environnement favorable à la mobilisation d’investissements publics et privés» afin de financer les changements à opérer dans la production de denrées alimentaires, de fibres et d’aliments pour animaux, ainsi que dans les modes d’approvisionnement, d’ici à 2030, qui est l’année fixée pour atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies, a indiqué M. Qu. Selon les estimations de la FAO, cette transformation coûtera 4 000 milliards d’USD dans les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire.  

Il faut également investir dans des mécanismes nationaux de contrôle des produits agroalimentaires qui contribuent à rendre les aliments plus salubres et sont essentiels à la sécurité alimentaire et la nutrition. M. Qu a souligné en outre que des investissements publics bien conçus dans les exploitations agricoles (routes rurales, irrigation, électrification et entreposage, par exemple) étaient nécessaires à l’accroissement de l’ensemble des investissements dans l’agriculture.  

La FAO estime depuis longtemps que les investissements publics dans le secteur agricole sont rarement à la hauteur de l’importance de ce dernier dans l’économie, et les agriculteurs sont souvent contraints de financer leurs investissements, qui sont généralement peu élevés, à l’aide de leurs propres économies ou de crédits informels.   

On pourrait, par exemple, aider les petits agriculteurs à optimiser les coûts et à devenir compétitifs, au moyen de connaissances et de données fiables qui seraient communiquées en temps utile par des outils numériques, notamment par la prestation de services de conseil numérique aux populations rurales, qui seraient adaptés aux circonstances et aux besoins locaux, et la fourniture d’un accès facile aux principales données, informations et statistiques.  

Rejoindre l’Initiative Main dans la main 

M. Qu a encouragé l’Ouzbékistan à utiliser les outils et les approches de l’Initiative Main dans la main de la FAO pour recenser et optimiser les investissements dans le secteur agroalimentaire, et à participer au Forum de l’investissement Main dans la main, qui se tiendra du 17 au 20 octobre à Rome dans le cadre du Forum mondial de l’alimentation 2023.  

L’Initiative Main dans la main, qui a été lancée en 2019, soutient actuellement 63 pays dans le monde. Elle comprend des projets concernant le développement de filières de produits prioritaires, la création d’agroindustries et de systèmes efficients de gestion de l’eau, les services numériques et l’agriculture de précision, la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires, et l’action face aux défis climatiques et aux risques météorologiques. L’Initiative tire parti de la modélisation et de l’analyse géospatiales avancées et suit une approche fondée sur l’établissement de partenariats.  

L’édition du Forum de l’investissement dans le secteur agroalimentaire tenue aujourd’hui a été coorganisée par le Ministère de l’agriculture de l’Ouzbékistan et sa Chambre de commerce et d’industrie. Elle avait pour objet de mieux faire connaître les moyens d’encourager les investissements dans les exploitations agricoles à l’aide de mécanismes de financement novateurs, ainsi que d’apporter un meilleur éclairage sur l’ampleur et la structure des investissements nécessaires dans l’agriculture ouzbèke. Elle visait aussi à déterminer quelles solutions avantageuses pour toutes les parties pouvaient être apportées aussi bien aux agriculteurs qu’aux autorités afin de stimuler les investissements en faveur de la croissance agricole et à donner lieu à des recommandations de politique générale centrées sur les besoins des agriculteurs et des entreprises agroalimentaires. 

Y ont participé des ministres de différentes régions (Europe, Asie et Asie centrale) ainsi que des représentants d’organismes du système des Nations Unies et d’institutions financières internationales. 

Contacts

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Francis Markus FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]