Journée mondiale de la pêche 2021: des appels sont lancés pour mettre un terme à l’exploitation des pêcheurs

La FAO se joint au Vatican et à Stella Maris pour défendre les droits des pêcheurs et promouvoir des pratiques responsables

©FAO/Sia Kambou

Des pêcheurs déchargent une prise de thon au port de pêche industriel d'Abidjan en Côte d'Ivoire.

©FAO/Sia Kambou

22/11/2021
Rome – À l’occasion de la Journée mondiale de la pêche, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Vatican et Stella Maris, association caritative catholique qui œuvre en faveur des marins, ont demandé aujourd’hui que des mesures soient prises de toute urgence pour mettre fin aux violations des droits humains en mer.

Lors d’une manifestation en ligne intitulée «Endiguer le flot des violations des droits humains en mer: ensemble c’est possible», la FAO et le Saint-Siège ont réaffirmé leur volonté de protéger les droits des pêcheurs, qui sont parmi les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables dans le monde et sont souvent victimes d’exploitation.

Le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, a rappelé qu’à l’échelle mondiale, une personne sur 10 dépendait de la pêche pour vivre et que le secteur jouait un rôle crucial en étant une source d’emplois et de revenus, mais aussi en faisant vivre des cultures et des collectivités. 

«Le poisson et les produits aquatiques font partie des produits alimentaires les plus échangés au monde et ont généré plus de 163 milliards d’USD de recettes d’exportation en 2019», a dit le Directeur général, qui a aussi fait remarquer que les pays en développement constituaient aujourd’hui une plus grande part du commerce mondial du poisson. En effet, en 2019, ils représentaient plus de 54 pour cent des échanges.

«Malheureusement, dans ce secteur, qui offre pourtant de nombreuses possibilités aux pêcheurs et aux autres travailleurs, les personnes vulnérables peuvent subir des préjudices et des atteintes à leurs droits en tant que travailleurs.»

M. Qu a souligné qu’à cause de pratiques de recrutement injustes, les pêcheurs étaient souvent mal payés et victimes de travail forcé et d’autres atteintes et que le travail des enfants était très présent dans le secteur.

Le Directeur général a également indiqué que la pandémie de covid-19 avait eu des conséquences dévastatrices sur le secteur et qu’un grand nombre de pêcheurs étaient bloqués en mer ou dans des ports et ne pouvaient rentrer chez eux.

Le Cardinal Peter Turkson, préfet du Dicastère du Vatican pour le service du développement humain intégral, a fait remarquer qu’on assistait à une prise de conscience des violations des droits, mais a souligné que la protection et la promotion des droits des pêcheurs exigeaient des engagements concrets.

«Nous voulons utiliser nos voix pour défendre les droits des pêcheurs, protéger leurs familles et faire en sorte qu’ils travaillent dans des conditions dignes», a dit le Cardinal.

Cette année, la Journée mondiale de la pêche tombe après le lancement de l’Année internationale de la pêche et de l’aquaculture artisanales (AIPAA 2022), qui a eu lieu vendredi 19 novembre. L’AIPAA offre une occasion exceptionnelle de promouvoir et de célébrer la contribution qu’apportent les artisans pêcheurs, les pêcheurs et les travailleurs du secteur au bien-être des personnes, à la santé des systèmes alimentaires et à l’éradication de la pauvreté en favorisant l’utilisation durable des ressources halieutiques et aquacoles.

Le Saint-Siège et la FAO collaborent depuis plusieurs années pour lutter contre les atteintes aux droits humains dans le secteur halieutique. Malgré les efforts qu’ils ont consentis pour mettre en œuvre des conventions et des accords avec des partenaires clés comme l’Organisation maritime internationale et l’Organisation internationale du Travail en vue d’améliorer les conditions de travail, les pêcheurs et les autres travailleurs du secteur sont toujours victimes d’exploitation, de travail forcé et de traite des êtres humains.

À l’occasion de la Journée mondiale de la pêche, la FAO et le Saint-Siège ont demandé que soit renforcée la collaboration entre tous les partenaires – gouvernements, organisations internationales, producteurs, détaillants, syndicats, groupes de la société civile, associations de pêcheurs et consommateurs –, afin de mettre un terme aux violations des droits humains en mer et de faire valoir le droit de travailler dans des conditions justes et décentes.

Le Code de conduite pour une pêche responsable négocié et adopté par les Membres de la FAO en 1995 établit les principes essentiels d’une gestion durable des pêches et a inspiré d’autres instruments et lignes directrices, notamment les Directives volontaires de la FAO visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté et l’Accord relatif aux mesures du ressort de l’État du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée

La FAO élabore également de nouvelles directives sur la responsabilité sociale des entreprises du secteur.
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