Forum mondial de l’alimentation: combler le fossé technologique dans les pays à revenu faible ou intermédiaire et les petits États insulaires en développement

Réfléchir à comment faciliter l’investissement et l’innovation dans les pays en développement lors d’une manifestation tenue dans le cadre du Forum de la science et de l’innovation

© FAO/Sue Price

Rarotonga (Îles Cook): Des scientifiques analysent des échantillons d’eau pour s’assurer que les zones de pêche et les zones connexes respectent les normes du Codex s’agissant de la présence de contaminants dans l’eau et les espèces aquatiques.

©FAO/Sue Price

19/10/2023

Rome - Si tous les pays, en particulier les pays à revenu faible ou intermédiaire et les petits États insulaires en développement, avaient accès aux données, à l’information, aux connaissances, aux investissements et à l’innovation, cela marquerait un tournant dans la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux. L’objectif étant d’aller vers plus d’efficacité, d’inclusivité, de résilience et de durabilité. C’est là l’un des messages essentiels de la manifestation spéciale organisée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans le cadre du Forum de la science et de l’innovation, afin de favoriser la recherche, la science et l’innovation dans ces pays.  

Les catastrophes liées au climat sont devenues plus fréquentes et plus graves. Les pays les plus vulnérables paient un lourd tribut: inondations meurtrières en Libye, en Inde et au Pakistan, violentes tempêtes au Malawi, au Mozambique et au Zimbabwe, vagues de chaleur de plus en plus intenses dans le monde entier. 

De 2008 à 2018, ces catastrophes ont coûté plus de 108 milliards d’USD au secteur agricole des pays en développement. 

Les répercussions de la crise climatique pèsent de plus en plus sur les systèmes agroalimentaires mondiaux. La production alimentaire est impactée, ainsi que la vie et les moyens de subsistance des populations. Les pays à revenu faible ou intermédiaire et les petits États insulaires en développement ont le moins d’influence sur le changement climatique au niveau planétaire, pourtant ils sont les plus durement touchés. 

«Nous devons agir maintenant pour le climat. Nous devons faire preuve d’audace et d’ambition pour aller plus loin dans le renforcement de la résilience, de l’adaptation et de la réduction des risques dans les systèmes agroalimentaires et les zones rurales», a déclaré le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu. Il a ajouté que pour que la mobilisation porte ses fruits, elle devait s’appuyer sur la recherche, la science et l’innovation et qu'il n’était pas souhaitable d’adopter une approche universelle. 

Le Directeur général a défini plusieurs axes d’action prioritaires: renforcer l’inclusion, développer l’innovation et l’investissement - en particulier au bénéfice de la résilience afin d’avoir plus d’impact sur le terrain - améliorer les infrastructures et renforcer les capacités.  

La manifestation comptait les intervenants suivants: M. Luxiang Liu, Professeur et Directeur général exécutif de l’Institut de phytotechnie de l’Académie chinoise des sciences agricoles (CAAS); M. Viliami T. Manu, Secrétaire général du Ministère de l’agriculture, de l’alimentation et des forêts du Royaume des Tonga; M. Paulo Alberto Nussenzveig, Vice-recteur à la recherche et à l’innovation de l’Université de Saõ Paulo (USP);  M. Patrick Okori, Secrétaire exécutif du RUFORUM - un réseau de 163 universités présentes dans 40 pays d’Afrique; Mme Esther Esteban Rodrigo, Directrice de l’Institut national espagnol de recherche et de technologie agricole et alimentaire (CN, INIA, CSIC) et Mme Bente E. Torstensen, Directrice générale de Nofima – un grand institut de recherche norvégien. 

Les participants ont échangé sur la manière de rendre plus accessibles la science, la recherche et l’innovation dans les pays à revenu faible ou intermédiaire et les petits États insulaires en développement. L’objectif est que ces pays soient mieux à même d’atténuer le changement climatique, de s’adapter à ses effets, de faire preuve de résilience et d’agir. Il a également été question des solutions sur-mesure reposant sur des éléments concrets à apporter aux populations dont la situation n’est pas suffisamment prise en considération dans les programmes de recherche mondiaux, alors même qu’elles sont frappées de manière disproportionnée.  

Les intervenants ont souligné la nécessité d’adapter la réponse à la situation locale en collaboration avec les chercheurs et la société civile. Cela encouragera la recherche et l’innovation dans le domaine agricole, en accordant une place privilégiée aux femmes et aux jeunes. Parmi les autres priorités, on compte le renforcement de la collaboration entre les pays afin de mettre en commun les compétences, le développement des partenariats public-privé et l’accroissement des moyens aux niveaux national et local au bénéfice des systèmes agroalimentaires.   

Dans le cadre de dispositifs tels que le Programme de coopération Sud-Sud FAO-Chine et le Programme de coopération internationale FAO-Brésil, l’Organisation donne accès à des investissements stratégiques pour que les pays en développement puissent bénéficier de solutions, de connaissances et d’innovations. 

Contacts

Irina Utkina FAO Actualités et Médias (Rome) +39657052542 [email protected]

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