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Cinq façons de soutenir les jeunes femmes rurales pour qu'elles mènent la transformation des zones rurales


Compter sur le pouvoir des femmes est essentiel pour un monde durable

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Permettre aux jeunes femmes rurales de jouer un rôle de premier plan dans la transformation du monde rural est essentiel pour atteindre les Objectifs de développement durable. ©FAO/Giulio Napolitano

05/03/2020

Pour des milliards de personnes dans le monde, la transformation des zones rurales est synonyme de nouvelles opportunités. À mesure que l'agriculture passe d'une agriculture essentiellement de subsistance à une agriculture génératrice de revenus, d'une agriculture uniquement traditionnelle à une agriculture plus moderne, les moyens d’existence et les opportunités dans le secteur rural se multiplient.

Un meilleur accès aux connaissances et aux outils signifie une agriculture plus productive, tandis qu'une productivité accrue dans les exploitations agricoles signifie plus de ressources pour l'éducation, la santé et d'autres activités. Grâce à la transformation des zones rurales, les populations rurales peuvent stimuler la croissance économique, lutter contre la faim et sortir leurs propres communautés de la pauvreté.

Mais pour réaliser ce potentiel, la transformation rurale doit être inclusive. Dans l'état actuel des choses, les femmes - et surtout les jeunes femmes - ne bénéficient pas de toutes les opportunités que la transformation rurale peut offrir. Les jeunes femmes rurales sont généralement confrontées à des obstacles supplémentaires par rapport aux autres personnes qui vivent dans la pauvreté : moins d'éducation, moins de possibilités d'emploi et des attentes culturelles plus restrictives. Les politiques doivent s'attaquer à ces disparités afin que la transformation rurale prenne en compte les besoins des jeunes femmes rurales.

La transformation rurale inclusive n'est pas nécessairement naturelle. Voici cinq façons dont la FAO veille à ce que les jeunes femmes rurales puissent contribuer à la transformation rurale et y participer pleinement :

1.   Libérer le temps des femmes

La transformation rurale peut être une source d'autonomisation pour les jeunes femmes rurales, notamment grâce à des revenus plus élevés. Cependant, si la charge de travail des femmes au sein du ménage reste la même, cet emploi en dehors du foyer peut être déstabilisant, ne faisant qu'exacerber leur charge de travail.

De nombreuses jeunes femmes rurales peuvent encore être chargées de cultiver les denrées alimentaires ainsi que d'autres tâches ardues et longues (comme le nettoyage, la cuisine, la collecte d'eau et de bois de chauffage, le désherbage et la transformation manuelle des aliments). Ces tâches s'ajoutent généralement aux soins à donner aux enfants et aux autres membres du ménage. Ces exigences limitent considérablement le temps dont disposent les femmes pour étudier ou acquérir d'autres compétences génératrices de revenus.

Par conséquent, les investissements dans les infrastructures de base qui permettent de gagner du temps, comme l'amélioration de l'accès aux sources d'eau et d'énergie, profitent grandement aux femmes. Les technologies agricoles telles que les tracteurs et les moulins peuvent également réduire le travail des femmes, ce qui leur permet de consacrer plus de temps à l'étude ou à la formation.

2.   Promouvoir l'apprentissage tout au long de la vie et le développement des compétences

Malgré des taux relativement élevés de fréquentation de l'école primaire, les femmes rurales ont tendance à avoir un taux d'alphabétisation plus faible et à passer moins de temps dans l'enseignement secondaire que leurs homologues masculins ou urbains. La distance, la sécurité, les coûts et l'attitude des parents à l'égard de l'éducation des filles sont autant de facteurs qui influent sur la fréquentation scolaire des filles en milieu rural.

L'augmentation des opportunités d'éducation conduit généralement les filles à retarder leur mariage, à trouver du travail ou même à élever des enfants en meilleure santé. Les programmes devraient viser à rendre l'école secondaire plus accessible en s'attaquant aux normes discriminatoires à l'égard des femmes, en promouvant des environnements d'apprentissage sûrs et en améliorant les compétences des enseignants. Le recours aux transferts d'argent liquide a également contribué à garantir que les filles restent à l'école et achèvent avec succès leurs études secondaires. Les établissements d'enseignement et de formation professionnels techniques agricoles offrent également aux femmes un grand potentiel pour acquérir des compétences techniques en vue d'un emploi salarié ou indépendant ainsi que des compétences de vie complémentaires. Par exemple, les Ecoles pratiques d’agriculture et d'apprentissage de la vie pour les jeunes de la FAO développent les compétences agricoles, l'esprit d'entreprise et les aptitudes à la vie quotidienne grâce à une méthodologie d'apprentissage unique.

Une partie de la transformation rurale inclusive consiste à faire en sorte que les femmes aient un meilleur accès aux possibilités d'emploi, tant à la ferme qu'en dehors de celle-ci. À gauche : ©FAO/Heinz Plenge. À droite : ©FAO/Petri Suuronen.

3.   Développer les moyens d’existence

Le fait d'offrir davantage de possibilités d'emploi aux femmes, sur l’exploitation et en dehors de celle-ci, peut contribuer à la croissance d'économies rurales. Les femmes rurales sont confrontées à un certain nombre de défis pour développer de meilleurs moyens d’existence. Bien que plus de la moitié des femmes rurales travaillent dans l'agriculture, la terre a tendance à être transmise aux hommes. Cela signifie que les femmes travaillent souvent comme ouvrières agricoles non rémunérées pour des membres de leur famille, comme leur père ou leur mari. En outre, les jeunes femmes ont tendance à rencontrer de plus grandes difficultés pour accéder aux marchés et aux services financiers, ce qui limite également leurs possibilités d'entreprendre.

Aider les jeunes femmes rurales à développer des activités génératrices de revenus (telles que les pépinières, l'élevage de volaille, la pisciculture ou la couture) en leur offrant une formation en compétences techniques, en gestion commerciale et financière (y compris l'importance de l'épargne), en organisation de groupe et en leadership peut contribuer à remettre en question les perceptions traditionnelles qui entravent la pleine participation des femmes.

4.   Changer le regard sur le genre

Dans de nombreuses communautés rurales, les attitudes doivent changer afin de libérer les femmes de leur vie culturellement déterminée. Les clubs d'écoute communautaires, comme Dimitra, peuvent contribuer à favoriser les conversations sur des sujets sensibles comme la violence sexiste, le VIH/sida et le mariage précoce, tandis que les groupes d'entraide et les organisations de producteurs permettent aux femmes d'être des membres actifs et des leaders au sein de leur communauté. Parallèlement, des programmes destinés aux jeunes hommes et aux garçons leur apprennent à remettre en question les stéréotypes et à soutenir les droits des femmes et des filles. Il est essentiel de s'attaquer aux causes profondes de l'inégalité entre les sexes par un changement positif de comportement pour permettre aux jeunes femmes rurales de participer pleinement à la transformation rurale et d'en tirer profit.

Plus de la moitié des femmes travaillent dans l'agriculture, mais elles n'ont souvent pas accès à la terre, aux marchés et aux services financiers, ce qui limite leurs revenus et leurs opportunités commerciales ©FAO

5.   Renforcer la voix et la représentation des femmes

Enfin, les jeunes femmes rurales doivent avoir davantage voix au chapitre dans les processus décisionnels qui les concernent. Les normes culturelles peuvent restreindre la participation des femmes et des jeunes, ce qui signifie que les besoins spécifiques des jeunes femmes rurales sont rarement entendus ou pris en compte. Par conséquent, les défis auxquels les femmes rurales sont confrontées restent souvent sans réponse. Cependant, améliorer la confiance en soi des jeunes femmes, leur offrir une formation à la prise de parole en public et au leadership, renforcer les organisations de jeunes ruraux et établir un niveau minimum de représentation aux débats politiques sont autant de moyens de s'assurer que les voix des jeunes femmes rurales ont plus de chances d'être entendues et que la transformation rurale peut être véritablement inclusive.

Si nous voulons atteindre non seulement l'Objectif de développement durable (ODD) 5 (égalité des sexes) mais aussi tous les ODD, les jeunes femmes rurales doivent être à la pointe du changement.

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