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Élargir l’enseignement forestier face à la crise climatique


De nouvelles générations d’étudiants contribuent à adapter les connaissances et les pratiques locales à un monde en pleine mutation.

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Rahma (Dhina) Maulidhina, étudiante à l’université, défend les forêts de son pays en réfléchissant aux mesures que l’Indonésie peut prendre pour mieux les protéger grâce à une meilleure surveillance. ©Rahma Maulidhina

17/02/2022

Depuis son enfance, Rahma (Dhina) Maulidhina, âgée de 20 ans, est fascinée par les forêts, en particulier celles de son pays d’origine, l’Indonésie.

Dhina est commissaire au RECOFTC, une organisation internationale spécialisée dans la formation et la recherche sur la foresterie communautaire en Asie du Sud-Est. Elle étudie également la conservation des ressources forestières et l’écotourisme à l’Université agricole de Bogor. 

Comme de nombreux étudiants dans le monde entier, elle a vu ses études perturbées par la pandémie de covid‑19. La crise sanitaire a notamment entraîné l’annulation des activités sur le terrain, qui constituent un volet important du programme d’études sur les forêts. Étant dans l’impossibilité de participer à des visites officielles sur le terrain ou d’observer la faune, et ayant peu d’occasions de se rendre dans des zones protégées, elle s’est retrouvée dans une situation difficile.

Toutefois, en 2021, lorsque Dhina est devenue présidente du comité local de l’Association internationale des étudiants forestiers, elle a intégré un réseau international d’étudiants et appris qu’elle pouvait suivre un stage de formation en ligne de trois semaines organisé par la FAO et intitulé «Forêts et transparence au titre de l’Accord de Paris». 

Cette formation est l’une des mesures prises par la FAO pour aider les pays en développement à renforcer leurs capacités en matière de collecte, d’analyse et de diffusion de données sur les forêts afin qu’ils puissent satisfaire aux obligations de transparence découlant de l’Accord de Paris, qui exige que toutes les parties rendent compte de leurs émissions et de leurs absorptions de carbone. Dans le cadre de l’objectif ambitieux consistant à contenir l’élévation de la température moyenne de la planète en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, les pays sont tenus de communiquer leurs progrès au regard de leurs cibles d’atténuation du changement climatique et d’adaptation aux effets de ce dernier. En renforçant les systèmes nationaux de surveillance des forêts, on favorise la production des données et informations nécessaires et la transparence requise concernant les émissions liées aux forêts, ce qui contribue aux efforts consentis par les pays dans le cadre de l’Accord de Paris.

Dhina a été attirée par le fait que la formation en ligne était ouverte à tous gratuitement et qu’elle proposait des sujets intéressants, d’autant que nombre d’entre eux ne sont pas abordés dans les cours qu’elle suit à l’université. «La formation m’a vraiment aidée à enrichir mes connaissances sur des questions de dimension mondiale», explique Dhina.

Grâce à la formation en ligne, elle en a appris davantage sur les mesures prises par l’Indonésie pour surveiller les forêts nationales dans le contexte du changement climatique. Elle était très fière de voir le nom de son pays mentionné à plusieurs reprises dans les supports de formation. 

En 2020, l’Indonésie, dotée de plus de 92 millions d’hectares de forêt, était le huitième pays le plus boisé au monde. En revanche, elle était le troisième pays ayant connu la plus grande perte annuelle nette moyenne de superficie forestière entre 2010 et 2020. À gauche/en haut: ©FAO/Rahman Rifki Faiza; à droite/en bas: ©Rahma Maulidhina

Gestion durable des forêts en Indonésie

Immense et riche en biodiversité, la forêt ombrophile indonésienne est considérée comme l’une des forêts les plus importantes de la planète.

En 2020, avec plus de 92 millions d’hectares de forêt, l’Indonésie figurait au huitième rang des pays les plus boisés au monde. En revanche, elle était le troisième pays ayant connu la plus grande perte annuelle nette moyenne de superficie forestière entre 2010 et 2020, d’après l’Évaluation des ressources forestières mondiales 2020 réalisée par la FAO, qui constitue une évaluation complète des forêts mondiales fondée sur les statistiques nationales officielles.

L’Indonésie a amélioré ses capacités en matière de suivi des forêts et s’attache à renforcer son système national de surveillance des forêts afin de garantir l’intégrité des données produites.

Dhina est consciente que le secteur forestier indonésien connaît une profonde transformation. Toutefois, il reste nécessaire d’améliorer les règlements et les politiques qui permettent de conserver et de gérer durablement les forêts. Les solutions qui s’offrent aux communautés forestières peuvent être limitées lorsque les personnes souffrent de la faim et manquent de perspectives pour gagner leur vie, mais Dhina souligne que «si des pratiques forestières non durables peuvent être rentables à court terme, elles finissent par appauvrir les ressources et donc par empirer la situation».

Dhina est d’avis que l’on peut également trouver des solutions en mettant à profit les connaissances des populations locales, qui cohabitent avec la forêt depuis longtemps. Ces communautés ont développé leurs pratiques au fil des générations et les ont adaptées à leur environnement. «De notre côté, nous pouvons les aider à faire évoluer et à préserver ces savoirs locaux, car le monde connaît de multiples changements.»

En tant que jeune femme, Dhina insiste également sur le fait qu’il est important d’améliorer l’égalité femmes-hommes dans le secteur forestier. Les mentalités évoluent et les techniques de collecte de données progressent, deux éléments qui poussent Dhina à croire que l’on verra les femmes prendre une plus grande place dans ce secteur traditionnellement dominé par les hommes.

La FAO propose une formation en ligne pour aider les professionnels et les étudiants à renforcer la capacité de leurs pays de recueillir, d’analyser et de diffuser des données sur les forêts afin de satisfaire aux obligations de transparence découlant de l’Accord de Paris. ©FAO/Maharani Nindya

Formation mondiale sur les forêts et la transparence

En collaboration avec le secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la FAO a organisé la formation en ligne dans le cadre de son projet intitulé «Renforcer les capacités mondiales pour accroître la transparence dans le secteur forestier», financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM). Initialement destinés aux professionnels et aux fonctionnaires des secteurs des forêts, de l’utilisation des terres et du changement climatique, la formation et l’ensemble des supports connexes sont maintenant accessibles à tous sur le site web de l’Académie numérique de la FAO. 

Dhina estime que tout est lié aux forêts et à la façon dont on les gère. Grâce à cette formation, elle s’est rapprochée de l’objectif qu’elle poursuit: protéger les précieuses ressources forestières de son pays natal et les services qu’elles fournissent à la population.

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