Food and Agriculture Organization of the United NationsFood and Agriculture Organization of the United Nations

Production alimentaire: trouver des approches plus écologiques et plus résilientes face au changement climatique


L’agriculture offre des solutions novatrices face à la crise climatique... pour la planète et pour sa propre pérennité!

Share on Facebook Share on X Share on Linkedin

Les émissions de gaz à effet de serre émanant des secteurs agroalimentaires représentent environ 34 pour cent des émissions totales. Mais l’agriculture étant aussi l’un des secteurs les plus touchés par le changement climatique, elle est particulièrement bien placée pour apporter des solutions. ©FAO/Alessandra Benedetti

02/11/2021

Les reportages sur le changement climatique nous montrent souvent des images de cheminées d’usines et d’embouteillages. Nous ne nous en rendons pas forcément compte, mais l’agriculture est aussi pour beaucoup dans le dérèglement du climat. En réalité, les émissions de gaz à effet de serre qui émanent des secteurs agroalimentaires – les systèmes grâce auxquels nos aliments sont cultivés, produits et distribués – représentent 34 pour cent environ des émissions totales. Mais, après avoir entendu cela, nous arrive-t-il de songer au fait que l’agriculture est également l’un des secteurs les plus touchés par le changement climatique? À la fois coupable et victime, le secteur agricole est particulièrement bien placé pour apporter des solutions à ce défi de taille.

Le changement climatique, qui se manifeste par une hausse des températures et des phénomènes météorologiques extrêmes et imprévisibles, menace déjà la sécurité alimentaire dans de nombreuses régions du monde.

Pour y faire face, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) intensifie ses efforts pour faire avancer la transformation de nos systèmes agroalimentaires et ainsi lutter plus efficacement contre la crise climatique. Elle s’attache notamment à promouvoir le recours à des techniques agricoles vertes et résilientes face au changement climatique, qui peuvent contribuer à réduire les effets négatifs engendrés par les méthodes que nous employons pour produire nos aliments et les faire parvenir dans nos assiettes.

Voici quatre exemples illustrant la façon dont la FAO aide les agriculteurs et les producteurs d’aliments du monde entier à appliquer des solutions écologiques, adaptées aux aléas climatique et innovantes.

1-     Techniques agricoles intelligentes face au climat à Sri Lanka

À Sri Lanka, l’impact du changement climatique et des facteurs environnementaux sur l’agriculture est déjà très visible. Les champs deviennent improductifs en raison des fortes précipitations, du labourage excessif et du manque de nutriments. Les réservoirs s’envasent, ce qui compromet le bon fonctionnement des systèmes d’irrigation et empêche d’utiliser l’eau de manière efficiente. Dans ces conditions, les petits exploitants peinent à s’en sortir et recourent souvent à des méthodes agricoles non durables sur le plan environnemental pour pouvoir vivre de leurs terres.

Dans le cadre d’un projet fondé sur l’approche «Produire plus avec moins» et financé par le Ministère fédéral allemand de l’alimentation et de l’agriculture, la FAO a formé plus de 1 130 agriculteurs à des techniques permettant d’optimiser l’utilisation de l’eau, des intrants agricoles et de la main-d’œuvre. Grâce à la formation ainsi reçue, les petits exploitants, qui assurent la production des principales cultures de ce pays insulaire, sont parvenus à réduire de 10 à 20 pour cent l’utilisation d’eau destinée à l’irrigation, ce qui leur permet d’en stocker davantage pour la saison suivante. En préparant leurs terres plus tôt, sans avoir à attendre que les réservoirs se remplissent, ils peuvent irriguer 15 pour cent de terres en plus pendant la saison sèche. Le fait d’économiser l’eau pendant la saison de végétation, de planter tôt et d’optimiser l’utilisation des eaux pluviales leur permet d’avoir des réserves d’eau plus importantes à la fin de la saison sèche. Les petits producteurs ont également appris à appliquer les engrais avec plus de précision, ce qui a réduit les quantités utilisées de 27 pour cent. 

2-     Reboisement au Paraguay

Dans certaines régions de l’est du Paraguay, la déforestation et la dégradation des forêts sont monnaie courante, et le changement climatique rend de plus en plus vulnérables les communautés qui sont tributaires de l’agriculture familiale pour assurer leur production vivrière et garantir leur subsistance.

En tant qu’organisation chef de file chargée de mettre en œuvre un projet du Fonds vert pour le climat (FVC) qui est en cours d’exécution dans cette partie du pays, la FAO vient en aide à ces populations. Le projet concerne 87 000 personnes, qui sont en grande partie membres de communautés autochtones. Les agriculteurs bénéficieront de transferts d’espèces assortis de conditions liées à l’environnement, en échange desquels ils réaliseront des projets agroforestiers tenant compte du climat. Ces initiatives visent notamment à favoriser la culture d’arbres comme l’eucalyptus, les arbres à agrumes et le maté, et à encourager l’abandon de l’abattage qui est pratiqué dans les forêts naturelles pour la production de combustible. Les arbres cultivés contribueront à fournir de l’ombre, à préserver les sols, à stocker du CO2 et à réguler le débit d’eau. Les petits exploitants pourront ainsi s’adapter aux sécheresses et aux inondations de plus en plus fréquentes en diversifiant leur production afin qu’elle ne se limite plus aux cultures traditionnelles de coton, de haricots, de manioc, de sésame et de canne à sucre.

Dans le cadre du projet fondé sur l’approche «Produire plus avec moins», la FAO a formé plus de 1 130 agriculteurs à des techniques permettant d’optimiser l’utilisation de l’eau, des intrants agricoles et de la main-d’œuvre. À gauche/en haut: ©FAO/Luca So

3-     Pêche résiliente face au climat au Malawi

Au Malawi, le secteur halieutique emploie directement près de 60 000 pêcheurs et fait vivre, de façon indirecte, plus de 500 000 personnes. Le projet de la FAO pour le renforcement de la résilience du secteur halieutique face au changement climatique, intitulé «Building Climate Change Resilience in the Fisheries Sector», s’intéresse tout particulièrement aux communautés vivant sur les rives du lac Malombe, qui subit une surpêche importante.

Financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), ce projet aide les communautés à faire en sorte que le secteur de la pisciculture soit moins vulnérable au changement climatique grâce à la promotion de la technologie des bassins profonds. Les bassins de ce type sont moins exposés au risque d’assèchement en période de sécheresse, et leurs parois plus hautes empêchent les poissons de s’échapper en cas d’inondation. Le projet encourage également l’élevage de poissons à croissance rapide afin que ceux-ci puissent être récoltés avant que les bassins moins profonds ne s’assèchent.  

4-     Élevage intelligent face au climat en Équateur

En Équateur, la production bovine constitue un pilier de la structure sociale et économique du pays. Toutefois, cette activité étant une grande source d’émissions de gaz à effet de serre, ses répercussions sur l’environnement suscitent des inquiétudes.

Dans le cadre d’un projet financé par le FEM, la FAO œuvre en collaboration avec des experts du Ministère équatorien de l’agriculture et de l’élevage pour promouvoir des techniques d’élevage intelligentes face au climat auprès des producteurs du pays. Ces pratiques comprennent l’amélioration de la gestion des pâturages et des effluents d’élevage, l’irrigation des enclos, les banques fourragères et les pâturages tournants, ainsi que le perfectionnement des techniques liées à la traite et à la préservation de la santé des animaux. 

Jusqu’à présent, dans le cadre du projet, plus de 1 000 producteurs ont adopté de nouvelles techniques d’élevage plus ingénieuses face au défi climatique. Cela leur a permis non seulement de réduire les émissions de gaz à effet de serre de plus 26 pour cent, mais aussi d’améliorer leur productivité et d’accroître de 17 pour cent leurs revenus.

En Équateur, la FAO et le FEM ont aidé plus de 1 000 producteurs à adopter des techniques d’élevage plus intelligentes face au climat et ainsi à réduire les émissions de gaz à effet de serre. ©FAO

Faire reculer l’appauvrissement de la biodiversité, réduire les émissions de gaz à effet de serre, renforcer l’adaptation du secteur agricole et la résilience des exploitants sont autant d’actions essentielles pour faire face au changement climatique et lutter contre la pauvreté et la faim. La FAO s’efforce de déployer des solutions innovantes pour relever ces défis, notamment en promouvant des techniques de production plus écologiques et plus résilientes face au changement climatique et en réinventant les systèmes agroalimentaires, de manière à les rendre plus inclusifs et plus durables.

En novembre 2021, l’Organisation appellera l’attention sur ce sujet et lancera un débat sur «l’agriculture verte et résiliente face au changement climatique», en collaboration avec des partenaires clés, dont les États-Unis d’Amérique, la Chine, le FVC et le FEM, à l’occasion de la vingt-sixième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26). L’agriculture verte et résiliente face au changement climatique est un volet important des solutions qui permettront de fournir des aliments nutritifs tout en préservant la santé des écosystèmes pour les générations futures.

Liens utiles

Pour en savoir plus