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Pourquoi et comment la FAO lutte contre les maladies animales – Cinq moyens mis en œuvre


Garder les animaux en bonne santé permet de prévenir les épidémies et les pandémies chez l’homme

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La FAO œuvre pour la santé animale afin d’aider des millions de personnes, dans le monde entier, à rester en bonne santé et à protéger leurs moyens de subsistance. © FAO/Louai Beshara

24/01/2020

En raison de la croissance démographique, de l’urbanisation, de la déforestation et du changement climatique, les animaux et les humains vivent aujourd’hui dans une proximité plus grande que jamais. La santé animale n’a jamais été aussi importante: il y va de leur intérêt, mais aussi du nôtre.

Des millions de personnes dépendent des animaux non seulement pour se nourrir, mais également pour assurer leurs moyens de subsistance et satisfaire leurs besoins essentiels (vêtements, déplacements, sources d’énergie). Les maladies animales peuvent pourtant avoir d’importantes conséquences sur la santé humaine. Environ 75 pour cent des maladies infectieuses émergentes qui touchent l’homme sont «zoonotiques», c’est-à-dire qu’elles peuvent se transmettre des animaux à l’humain. Les zoonoses sont responsables de certaines des épidémies les plus graves survenues ces dernières décennies, notamment le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), le virus Ébola et l’influenza aviaire.

Lorsqu’une maladie se propage dans une région particulière (épidémie) ou plus largement dans divers pays (pandémie), elle peut provoquer des pertes de vies humaines, mettre en péril les moyens de subsistance et avoir des conséquences désastreuses sur le développement. Généralement, les maladies touchent plus durement les communautés les plus pauvres, les femmes et les enfants.

La protection des personnes, des animaux et de l’environnement commence par l’arrêt des épidémies, qui pourraient devenir des pandémies. Pour atteindre cet objectif, la FAO emploie notamment les cinq moyens suivants:

1.       Renforcer au quotidien les systèmes de santé animale

La meilleure méthode de protection reste la prévention. La FAO œuvre au renforcement des capacités des pays à risque, afin que ceux-ci puissent agir rapidement et soient en mesure de gérer les épidémies. La FAO surveille les capacités locales en matière de santé animale et offre aux pays des formations et une assistance technique dans les domaines de la surveillance des maladies, du diagnostic de laboratoire, de la notification et de l'investigation sur les flambées, ainsi que la préparation et riposte.

2.       Détecter les épidémies à leur source

La FAO a élaboré un logiciel et des systèmes spécifiques qui lui permettent de collecter des données sur les épidémies potentielles, puis de les analyser et de les modéliser. Le Système mondial d’information sur les maladies animales (EMPRES-i) de la FAO, qui exploite au quotidien des données provenant de 190 pays, permet de cartographier les menaces potentielles. Il est associé au Système mondial d’alerte précoce et de réponse pour les principales maladies animales y compris des zoonoses (GLEWS+), qui permet d’échanger des informations avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE).

Le bon fonctionnement du système EMPRES dépend de la collaboration avec les vastes réseaux des bureaux de pays et des bureaux régionaux de la FAO, qui communiquent constamment avec les autorités, les agriculteurs locaux et les professionnels de la santé animale. Dans les zones reculées, les utilisateurs de smartphones peuvent envoyer directement des informations au moyen de l’Application Event Mobile et contribuer ainsi à la connaissance de la situation en temps réel. Les bases de données et les cartes produites grâce à ces systèmes permettent à la FAO de connaître les tendances en matière de circulation des maladies animales et d’établir des prévisions quant aux menaces de maladies animales qui pourraient avoir des conséquences au niveau régional ou international, ce qui aide les communautés à se préparer et à intervenir rapidement.

De nombreuses personnes vivent en étroite proximité avec des animaux, qui sont indispensables à leur sécurité alimentaire. C’est pourquoi il est important de porter une attention particulière aux maladies zoonotiques, qui se transmettent de l’animal à l’h

3.      Mener des analyses spécialisées

Au Siège de la FAO à Rome, et dans les bureaux extérieurs, une communauté très active de vétérinaires et de spécialistes hautement qualifiés suit la situation des maladies. Ils analysent les données sur les maladies afin de fournir des prévisions de propagation sous forme de cartes, ce qui permet d’avoir une longueur d’avance sur les menaces potentielles. Pour décider du type de réponse à apporter, ils s’appuient sur des informations locales constamment mises à jour et évaluées par leurs collègues sur le terrain, des connaissances spécialisées et le matériel et les capacités des laboratoires nationaux disponibles. Cela permet de s’assurer que, dans les zones à risques, ils soient en mesure de lutter contre les épidémies potentielles. Cet ensemble de connaissances est en général le produit de la collaboration avec des partenaires régionaux et mondiaux.

4.     Lancer des alertes et donner des orientations aux pays dans le monde entier

Les spécialistes de la FAO font régulièrement le point sur les menaces de maladies avec les autorités, les professionnels de la santé et autres acteurs clés. Ce travail permet de s’assurer que les décideurs dans les zones à risques, notamment les responsables des services vétérinaires, disposent d’informations à jour sur chaque risque potentiel. Ces informations prennent souvent la forme de bulletins d’alerte rapide ou de rapports sur les mesures à prendre, qui donnent, autant que possible, toutes les informations utiles sur la menace et encouragent les autorités à prendre des mesures adaptées, notamment de surveillance, de vaccination ou de contrôle des déplacements.

5.     Accomplir des missions de terrain dans les pays touchés

La FAO fait également en sorte, lors des situations d’urgence, de disposer de personnel sur le terrain qui puisse prêter un appui. Le Centre d’urgence pour la lutte contre les maladies animales transfrontières de la FAO planifie et apporte une assistance vétérinaire aux États Membres qui sont confrontés à des crises liées à la santé animale. Ces équipes ont prêté une assistance d’urgence lors de centaines d’épidémies, notamment celles de l’influenza aviaire et de la fièvre de la Vallée du Rift, qui sont survenues en Afrique et en Asie, ces dernières décennies. Lorsqu’un besoin d’assistance se présente, le Centre de gestion des urgences de santé animale organise des missions de spécialistes du Siège, qui aident les pays à se préparer ou à faire face à des épidémies.

Dans les situations où le matériel est insuffisant, la FAO dispose d’un stock d’urgence qui permet de fournir des ressources là où la nécessité d’apporter une réponse rapide et de contenir la maladie se fait le plus sentir, notamment des équipements de protection individuelle, des kits de diagnostics, des consommables de laboratoire et des emballages destinés à l’envoi d’échantillons.

Quand les animaux sont en bonne santé, les humains le sont aussi! © FAO/K.Purevraqchaa

Des animaux en bonne santé, des humains en bonne santé

L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) est un important bailleur de fonds et un partenaire de longue date de la FAO dans les efforts menés pour lutter contre les maladies animales dans le monde entier, dans le cadre du programme sur les menaces pandémiques émergentes (EPT) et du programme de sécurité sanitaire mondiale (Global Health Security Agenda [GHSA]).

Dans l’un des épisodes de la nouvelle série de Netflix, Pandemic: How to Prevent an Outbreak (Pandémie: comment éviter la propagation), des spécialistes de la FAO expliquent que la bataille se joue en premier lieu dans les exploitations agricoles du monde entier et indiquent comment la FAO et ses partenaires travaillent pour concrétiser l’approche «Un monde, une santé», qui relève de la santé humaine et de la santé animale, afin d’éviter une future pandémie mondiale.  

Aujourd’hui, les zoonoses infectieuses progressent. Le partage d’informations, la prise de mesures concrètes et la collaboration sont les seuls moyens qui permettront de préserver la santé humaine et animale. La protection de la santé des animaux, qui contribue à l’Objectif de développement durable 3 (Bonne santé et bien-être) et à tous les autres objectifs de développement durable, est un facteur essentiel de la sécurité alimentaire, de la résilience des moyens de subsistance, de la protection de l’environnement et de la sécurité sanitaire au niveau mondial.

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