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Cinq exemples de contribution de la science, de la technologie et de l’innovation à la transformation des systèmes agroalimentaires de la planète


Trouver de nouvelles solutions pour assurer l’avenir de l’alimentation

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Le numérique peut jouer un rôle important pour rendre les systèmes agroalimentaires plus durables. La FAO veille à ce que les petits producteurs ne ratent pas les avancées en la matière. © FAO

17/10/2022

On estime que, d’ici à 2050, la population aura dépassé les neuf milliards d’âmes au niveau mondial et qu’elle augmentera dans les villes et diminuera dans les zones rurales. La production alimentaire pourrait être suffisante pour nourrir cette population croissante, mais il existe des écarts importants entre les pays s’agissant de l’utilisation de la science, de la technologie et de l’innovation dans les domaines de l’agriculture et de l’alimentation. Les terres arables productives et les ressources en eau douce étant fortement limitées dans certaines parties du monde et les terres et le milieu marin étant dégradés par des pratiques agricoles inadaptées et les effets du changement climatique, il est impératif de transformer les systèmes agroalimentaires. Pour cela, il est indispensable de généraliser le recours à la science, à la technologie et à l’innovation.

Voici cinq exemples de la manière dont la science, la technologie et l’innovation peuvent rendre les systèmes agroalimentaires plus résilients et plus durables.

1. Intégrer des applications numériques dans les systèmes agroalimentaires

Le secteur agroalimentaire a connu récemment des avancées dans le domaine informatique: technologies mobiles, télédétection et systèmes distribués. La réduction de la fracture numérique a permis aux petits producteurs de tirer parti des réseaux de téléphonie mobile et d’internet pour avoir accès à l’information, aux intrants, aux marchés et aux financements. Ces technologies se propagent rapidement mais elles évoluent tout aussi vite, ce qui fait que les populations moins favorisées peinent à suivre à divers égards: infrastructure, coûts, connaissances informatiques, cadres réglementaires et accès aux services.

Les logiciels de téléphonie mobile peuvent avoir de multiples usages, qu’il s’agisse de gestion, de surveillance, de commercialisation, de financement et d’aide à la décision. Elles sont de plus en plus utilisées par les petits producteurs. Aux Fidji, par exemple, une application mobile aide à cultiver des aliments nutritifs et favorise des habitudes alimentaires saines.

Les technologies numériques, notamment l’intelligence artificielle et la chaîne de blocs, peuvent jouer un rôle important pour rendre les systèmes agroalimentaires plus durables. En les formant et en veillant à ce qu’ils aient accès aux dernières technologies, la FAO contribue à ce que les petits producteurs ne ratent aucune des avancées dans ce domaine en pleine évolution.

Les innovations peuvent aider à mettre en valeur des espaces sous-exploités dans les villes et à leur périphérie à des fins écologiques et agricoles. En haut à gauche: © FAO/Arete/Ismail Taxta. En bas à droite: © FAO/Ami Vitale

2. Mettre à profit l’innovation pour valoriser des espaces sous-exploités par l’agriculture urbaine

En 2050, on estime que les deux tiers de la population mondiale vivront dans des espaces urbains. Les milieux urbains et périurbains renferment des ressources en grande partie inexploitées, à savoir des terres et de l’eau qui peuvent servir à l’agriculture, à l’agroforesterie, à l’élevage et à l’aquaculture. Les espaces sous-exploités dans les villes et en périphérie peuvent être utiles sur le plan écologique et servir à produire des denrées alimentaires, afin de privilégier les circuits courts et les produits locaux, les prix étant sinon de plus en plus élevés.

L’agriculture verticale s’inscrit dans ce mouvement. Elle peut se pratiquer dans des structures abandonnées, telles que des bâtiments anciens ou des conteneurs de fret désaffectés. Des espaces tout en verticalité sont utilisés pour cultiver des végétaux dans des conditions maîtrisées. Ce mode de culture en intérieur automatisé repose sur un système hydroponique, une atmosphère artificielle et un éclairage par diodes électroluminescentes (LED). Il est ainsi possible de produire toute l’année, sans dépendre des conditions météorologiques, mais ces installations sont coûteuses et gourmandes en électricité. Bien que ce mode de production relativement sophistiqué soit à l’heure actuelle uniquement envisageable dans des régions où il est facile d’accéder à du matériel spécialisé et à des financements, les avancées technologiques pourraient permettre prochainement une plus large diffusion.

La FAO fournit des ressources aux décideurs pour développer l’agriculture urbaine et rendre les technologies accessibles à tous, afin de faciliter la transformation des zones urbaines en des villes vertes.

3. Raccourcir les distances et rompre l’isolement grâce à internet

Avant, plus les petits producteurs ruraux étaient éloignés des villes, plus ils avaient du mal à avoir accès aux services.

Grâce au développement et à la diffusion des technologies numériques, comme internet et les téléphones portables, certains des problèmes liés à l’éloignement et aux difficultés ou aux coûts d’accès peuvent être atténués. La planification et la gestion sont grandement facilitées par la possibilité de communiquer par voie électronique entre producteurs et acheteurs, par exemple, et l’accès à des sources de données pouvant aider à prendre des décisions. Les technologies mobiles ne peuvent pas remplacer totalement les infrastructures physiques, mais elles peuvent faciliter l’accès à de nombreux services et nettement améliorer la situation.

La FAO aide des acteurs clés des chaînes de valeur à cerner les axes d’amélioration et à proposer des solutions. © FAO/Giulio Napolitano

4. Développer des vaccins irradiés pour les animaux

Les vaccins sont essentiels pour endiguer et prévenir la propagation d’un grand nombre de maladies animales, dont certaines représentent aussi une menace pour la santé humaine. Ils déclenchent une réponse immunitaire qui prépare l’organisme à se défendre contre une future infection. Les rayonnements peuvent être utilisés pour inactiver un agent pathogène de manière à l’empêcher d’infecter l’animal vacciné et de le rendre malade, comme cela peut arriver accidentellement dans le cas d’un vaccin contenant des micro-organismes vivants.

L’exploitation des techniques d’irradiation pour la mise au point des vaccins est plus sûre pour les animaux car elle permet de se passer des composés chimiques communément utilisés pour inactiver les micro-organismes tels que les virus.

Un programme du Centre mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture contribue à la formation du personnel et fournit des consommables et du matériel à l’Institut vétérinaire national éthiopien. Tout le personnel technique du département de recherche-développement de l’institut vétérinaire a été formé par la FAO et l’AIEA. «Qu’ils aient suivi de brefs cours ou des formations de longue durée, ils ont tous eu l’occasion de se familiariser avec des techniques scientifiques de pointe», affirme Martha Yami, directrice générale de l’institut vétérinaire.

L’Éthiopie exporte chaque année plus d’un million de têtes de bétail, c’est un secteur stratégique de son économie. Cela est rendu possible par l’utilisation de techniques nucléaires. Les vaccins irradiés pour les animaux sont une aide pour la filière bétail dans des pays où la maladie constitue un obstacle à une production durable.

5. Améliorer les chaînes de valeur grâce à des technologies améliorées

Les chaînes de valeur sont complexes. Elles assurent des salaires, des profits, des recettes fiscales et des biens de consommation. Elles mobilisent un grand nombre de personnes, des producteurs jusqu’aux consommateurs.

Leur viabilité repose sur des facteurs économiques, sociaux et environnementaux et tout fléchissement peut avoir des répercussions sur tout ou partie de ces aspects.

La FAO soutient le développement de chaînes de valeur alimentaires durables, ce qui implique d’adopter une approche globale et de relier les producteurs et les consommateurs. Elle aide aussi des acteurs clés des chaînes de valeur à cerner quels en sont les maillons faibles et à intervenir en conséquence.

La science, la technologie et l’innovation peuvent apporter de nouvelles solutions aux problèmes rencontrés par les systèmes agroalimentaires. Si nous en tirons parti, il sera plus facile de produire suffisamment pour assurer l’avenir.

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