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Quatre réalisations majeures dans le domaine de la protection des océans


Des résultats encourageants pour le Programme Common Oceans de la FAO et du FEM

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De nombreux animaux, plantes et espèces marines vivent dans nos océans communs, qui sont des espaces aquatiques ne dépendant d’aucun pays en particulier (on dit aussi «eaux ne relevant d’aucune juridiction nationale»). ©Photo Junction/shutterstock.com

29/01/2020

La protection de nos océans n’est pas chose facile. Bien que l’on sache combien ils sont essentiels à nos écosystèmes, à la biodiversité, à l’alimentation, à nos revenus et même à notre existence, les océans sont vastes, et il est complexe d’en assurer la gestion, en particulier parce qu’ils représentent, pour une large part, une ressource partagée.

Saviez-vous que 40 pour cent de la surface du globe correspond à des zones hors juridiction nationale? Leurs eaux (qui constitue les common oceans, expression signifiant «océans communs» en anglais) ne sont régies par aucun pays en particulier: c’est en effet l’ensemble des nations qui est conjointement responsable d’en assurer de manière durable la bonne santé et la gestion. Comme on peut l’imaginer, travailler de concert avec des parties prenantes aussi diverses peut représenter un défi. C’est là qu’entre en jeu le Programme mondial pour la gestion durable des pêches et la conservation de la biodiversité dans les zones ne relevant pas d’une juridiction nationale, ou Common Oceans.

Depuis son lancement en 2014, jusqu’à son terme en décembre 2019, le Programme a fédéré des acteurs de rang international exerçant leurs activités dans le monde entier afin d’améliorer la gestion des pêches et la conservation de la biodiversité dans les zones ne relevant pas d’une juridiction nationale. Financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et dirigé par la FAO, il a permis d’encourager la coopération entre les pays, de sensibiliser divers publics aux questions relatives aux océans, de proposer des programmes de formation et de mettre en œuvre des initiatives visant à renforcer la durabilité des pêches. Voici quatre exemples de la manière dont le Programme a contribué à rendre nos océans plus propres et plus durables.

1. Réduction de la surpêche thonière

Le thon est l’un des aliments de base de nombreux régimes alimentaires partout dans le monde et, chaque année, environ 7 millions de tonnes de thonidés sont débarqués dans les ports du monde entier. Leur commerce est florissant puisqu’il représente dix milliards de dollars par an. La forte demande de ces poissons, conjuguée à la surcapacité des flottilles de pêche, se traduit par une pression excessive sur les stocks halieutiques.

Common Oceans a joué un rôle déterminant dans la mise au point de procédures plus durables et plus transparentes, qui ont permis de fixer aux captures thonières des limites conformes aux avis des scientifiques. Le Programme facilite par ailleurs la coopération entre les organisations régionales de gestion des pêches (ORGP), qui assurent la gestion des stocks de thons. Grâce à ces efforts, sur les 13 principaux stocks de thon destiné au commerce, huit ne font plus l'objet d'une surpêche

À gauche: L’amélioration des techniques de pêche a fait baisser la capture accessoire d’espèces non visées prises dans les filets maillants des pêcheurs pakistanais dans l’océan Indien. © WWF/Rab Nawaz À droite: Des technologies novatrices, tels que des

2. Protection de la vie marine

Chaque année, des milliers d’animaux marins, notamment de requins, d’oiseaux, de tortues de mers et de mammifères marins, sont accidentellement capturées par des engins de pêches commerciaux. Le Programme Common Oceans a permis d’améliorer les techniques de pêche au filet maillant et de réduire le volume de prises accessoires. En mettant en œuvre une solution peu coûteuse, consistant simplement à placer les filets à une profondeur de deux mètres supplémentaires, il a été possible de réduire de 98 pour cent la mortalité des mammifères marins pris dans les filets maillants dans l’océan Indien!

Par ailleurs, dans le cadre du Programme, des données sur le nombre de mammifères marins non ciblés tués par les flottilles de pêche pakistanaises à cause des filets maillants ont été collectées; elles confirment que les engins de pêches faiblement sélectifs causent chaque année la mort de milliers de mammifères marins. Un programme de formation a été lancé à l’intention des pêcheurs, afin de sensibiliser ceux-ci sur les espèces menacées et d’améliorer leur connaissance des pratiques optimales à adopter pour les relâcher en toute sécurité. Prodiguée en plusieurs langues, cette formation a permis de faire en sorte que les équipages des navires de pêche au filet maillant pakistanais sachent désormais comment relâcher les espèces menacées en toute sécurité dans l’océan et de garder trace des quantités, tailles et taux de survie des animaux capturés en même temps que le poisson.

3.  Sauvegarde des écosystèmes marins vulnérables

La pêche peut aussi avoir des répercussions involontaires sur les écosystèmes fragiles qui abritent d’importants groupes d’espèces, populations ou habitats. Une partie du Programme FAO/FEM a consisté à mobiliser et autonomiser les ORGP pour assurer la protection de la vie marine de profondeur par l’application de nouveaux protocoles d’évaluation. Dans des zones déterminées, avant que toute activité de pêche puisse commencer, des études d’impact sur la biodiversité et les écosystèmes marins doivent être menées. La pêche n’est envisageable qu’une fois que les résultats de ces études sont disponibles.

Grâce à ces protocoles et à une coopération renforcée, 18 nouveaux sites ont été délimités afin de protéger la faune et la flore marines vulnérables – tels que les éponges et coraux précieux– des incidences négatives de la pêche.

Le Programme soutient la protection des espèces et des écosystèmes marins vulnérables tels que les coraux de profondeur. © Fisheries and Oceans Canada/Ellen Kenchington

4.  Lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR)

Grâce au Programme Common Oceans, de nouveaux outils sont à présent disponibles pour lutter contre les formes de pêche illicites, non déclarées ou non réglementées (INDNR) – qui représentent l’une des plus grandes menaces pour le poisson, les écosystèmes et les moyens de subsistance. La pêche INDNR entrave les efforts de gestion durable des pêches et prive de ressources les pêcheurs exerçant leurs activités dans la légalité, conduisant parfois à la faillite de petites entreprises locales. L’un des nouveaux outils mis au point dans le cadre du Programme repose sur un système de suivi électronique permettant d’observer et d’enregistrer les activités de pêche via des caméras à haute définition, la géolocalisation par satellite et des systèmes de surveillance des navires. Des observateurs situés sur la terre ferme visionnent et analysent les images, repèrent les éventuelles infractions et fournissent des estimations de la vie marine susceptible d’avoir été prélevée par accident. Le succès de l’initiative a depuis attiré des investissements du secteur privé destinés à déployer le système de suivi électronique à plus vaste échelle, ce qui montre combien il est l’un des outils de détection et de blocage de la pêche INDNR les plus utiles.

Ces cinq dernières années, le Programme mondial pour la gestion durable des pêches et la conservation de la biodiversité dans les zones ne relevant pas d’une la juridiction nationale, Common Oceans, a permis de réaliser de grandes avancées en matière de préservation de nos océans. Il a renforcé la collaboration entre les pays du monde entier, en les encourageant à œuvrer ensemble en faveur d’un objectif commun. Il a permis de collecter des données et de mener des recherches sur les incidences des activités de pêche, dont le besoin se faisait fortement sentir. Il a par ailleurs directement contribué à réduire le nombre de mammifères marins capturés accidentellement. Des programmes comme celui-ci sont indispensables si l’on veut protéger nos océans au bénéfice des générations futures et contribuer à la réalisation de l’objectif de développement durable 14.

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