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La vie d’une Iranienne transformée grâce à la production de biscuits


Par la force des choses, Fatemeh a été amenée à découvrir son potentiel commercial.

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Les femmes sont des actrices majeures du changement et jouent un rôle essentiel dans l’élimination de la pauvreté. ©FAO/Amir Khaleghiyan

05/02/2020

Dans la ville de Seh Qaleh, petite communauté rurale située à proximité du désert de Lout, dans l’est de l’Iran, Fatemeh Safarpour subvient aux besoins de ses enfants grâce à la vente de ses biscuits. Ce qui n’était au début qu’un moyen de joindre les deux bouts pendant une période difficile s’est transformé, grâce à l’aide de la FAO et de la communauté locale, en une petite biscuiterie créatrice d’emplois pour d’autres femmes de la région.

La vie de Fatemeh a été bouleversée il y a 18 mois, lorsque son mari a fait faillite et les abandonnés, elle et leurs trois enfants. Sans travail, Fatemeh s’est retrouvée dans une situation précaire. 

«Avant le départ de mon mari, je m’occupais uniquement de la maison et des enfants, explique-t-elle. Mais après [ce qu’il s’est passé], j’ai absolument voulu trouver une nouvelle source de revenus pour subvenir aux besoins de mes enfants.»

Après avoir fait le tour de ses compétences et de ce qu’elle avait à disposition, Fatemeh a conclu que la confection de biscuits traditionnels était une solution possible, mais elle n’était pas sûre de pouvoir y arriver. Heureusement, elle remplissait parfaitement les critères d’admissibilité à l’aide du fonds de développement communautaire durable de sa communauté, créé dans le cadre du projet  de la FAO de remise en état des paysages forestiers et des terres dégradées.

Financé par le Fonds pour l’environnement mondial et le Gouvernement iranien, ce projet met en place des initiatives communautaires écologiquement viables. Malgré ce que laisse entendre son nom, il ne vise pas seulement à améliorer les sols et les terres dégradées, mais permet aussi de promouvoir des moyens d’existence respectueux de l’environnement. Les habitants peuvent présenter leurs projets de nouvelle activité et demander une aide financière au fonds local de développement communautaire durable. Le projet encourage en particulier les femmes à se lancer dans des entreprises sociales et économiques.

Toujours en proie à l’incertitude quant à ses perspectives, Fatemeh a timidement parlé de son idée à d’autres femmes des comités locaux du fonds de développement communautaire. 

«Les femmes membres du fonds ont trouvé mon idée prometteuse et m’ont encouragée à me lancer, explique Fatemeh. J’ai commencé par emprunter 10 000 000 de rials iraniens (environ 100 dollars des États-Unis) au comité local du fonds, et j’ai lancé ma nouvelle activité avec un simple four ménager.»

Trois femmes travaillent dur avec leur tout nouveau four à faible consommation énergétique pour préparer des aliments bon marché, qui répondent à la demande. ©FAO/Amir Khaleghiyan

L’activité a démarré très fort et Fatemeh a rapidement compris qu’il faudrait y apporter quelques changements si elle voulait continuer à la développer. Les techniques qu’elle utilisait nécessitaient trop de main-d’œuvre et son four était trop petit. Elle s’est tournée vers le projet de remise en état des paysages forestiers et des terres dégradées et a ainsi été mise en contact avec un autre bénéficiaire, qui lui a appris à utiliser des méthodes et des équipements plus professionnels.

«Nous l’avons mise en relation avec l’un de nos bénéficiaires expérimentés du village de Zangooyi, à 35 km de Seh Qaleh, qui avait ouvert une activité similaire, explique Fatemeh Beheshti, intermédiaire locale du projet. Fatemeh a appris à construire un nouveau four à briques et à améliorer ses techniques de préparation de la pâte.»

Son nouveau four est plus grand et plus rentable. Il conserve la chaleur plus longtemps, ce qui réduit les dépenses énergétiques, et il est assez grand pour contenir sept plateaux de biscuits en même temps, au lieu d’un seul. Grâce à ces améliorations, l’activité de Fatemeh s’est rapidement développée. Elle a même engagé deux autres femmes pour l’aider à gérer la charge de travail, ce qui a permis à ces dernières de toucher un revenu.

«Grâce à ce four et à l’aide de mes deux collaboratrices, je peux préparer plus de 50 kg de biscuits par jour, pour un bénéfice net de 70 pour cent. Si l’on enlève les coûts de production, je peux gagner environ 1 000 000 de rials (10 dollars des États-Unis) par jour de travail, conclut Fatemeh. Dieu merci, je peux à présent faire vivre ma famille. J’envisage même d’agrandir ma biscuiterie, d’acheter de nouvelles machines et d’engager d’autres femmes.»

La FAO encourage les femmes des communautés rurales à prendre les devants dans la création et la gestion d’entreprises communautaires. ©FAO/Amir Khaleghiyan

Aujourd’hui, dans chacune des communautés où le projet est mis en œuvre, les femmes sont bien présentes au sein des comités locaux du fonds de développement et y jouent un rôle décisif.

«Au début, les communautés locales ne semblaient pas prêtes à faire une place aux femmes dans les comités locaux créés par le projet de remise en état des paysages forestiers et des terres dégradées, explique Mohsen Yousefi, Directeur provincial du projet dans le Khorassan méridional. Aujourd’hui, leur participation est une réalité acceptée.»

«Dans le village de Bostagh, près de la moitié des principaux membres du comité local du fonds sont des femmes, précise Fatemeh Beheshti.  Et dans la ville de Seh Qaleh, vous trouverez beaucoup d’entreprises prospères gérées par des femmes.»

Les femmes ont des rôles importants à jouer dans les communautés et les chaînes de valeur agroalimentaires, qu’ils s’agissent d’agricultrices, de vendeuses sur les marchés, d’entrepreneuses ou de responsables communautaires. Les projets de la FAO sont voués à aider les femmes du monde entier à exploiter leur potentiel, pour leur bien et pour celui de leur communauté, où que ce soit. Tous ces efforts s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre les inégalités entre les sexes, de la réalisation du cinquième objectif de développement durable (ODD 5) et du combat en faveur d’un monde libéré de la pauvreté (ODD 1) et de la faim (ODD 2). 

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