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Secteur apicole en Palestine: innover avec de la cire d’abeille recyclée


Avec un petit coup de main de la technologie, une coopérative aide les jeunes à mieux gagner leur vie.

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Islam Daghlas (à droite) et Ahmad Nizar (à gauche) utilisent désormais la machine à recycler la cire d’abeille mise en place par la FAO afin de réduire les coûts de production et d’augmenter les revenus des apiculteurs palestiniens. ©FAO/Hend Younis

04/02/2022

Tout a commencé avec 15 jeunes habitants de Jénine, en Cisjordanie, désireux d’exploiter le potentiel énorme que représente l’apiculture en Palestine pour gagner leur vie. Très peu le savent, mais la Palestine est un concurrent redoutable sur le marché de l’apiculture. Les estimations montrent qu’en 2020, on recensait quelque 86 000 ruches en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, un nombre qui n’a cessé d’augmenter au cours des trois dernières années.

En juillet 2017, ces apiculteurs en herbe se sont réunis pour créer un réseau de soutien: la coopérative apicole Al Hannoun. Des jeunes de différents horizons ont eu envie de se joindre à ce groupe, qui s’est rapidement transformé en une solide communauté de travailleurs intervenant tout au long des différentes étapes du cycle de production du miel.

L’un des membres de la coopérative, Islam Daghlas, 23 ans, est un ancien vétérinaire qui a commencé à pratiquer l’apiculture pour son plaisir, il y a quatre ans. Il était loin de se douter à l’époque, après avoir acheté ses cinq premières ruches avec ses économies, que son exploitation finirait par compter quatre fois plus de ruches et qu’elle lui procurerait des revenus stables.

Forts de ce succès, Islam et Ahmad Nizar, un autre membre de la coopérative, spécialiste des sciences de la nutrition, se sont adressés à la FAO en 2020 pour obtenir son appui afin de développer leurs activités apicoles et d’aider les membres de la coopérative à tirer davantage de revenus de leur production.

En haut, à gauche: Le nombre de ruches en Cisjordanie et dans la bande de Gaza est passé à 86 000 en 2020. ©FAO/Hend Younis; en bas à droite: Abu Yousef, fondateur de la coopérative apicole Al Hannoun, aide d’autres jeunes apiculteurs à mieux valoriser le

Dans un premier temps, la FAO a procédé à une évaluation des besoins, en concertation avec la coopérative, le Ministère palestinien de l’agriculture et des spécialistes de l’apiculture. Ensuite, grâce à un financement accordé par le Gouvernement canadien, la FAO a fourni à la coopérative une machine permettant de recycler la cire d’abeille, ainsi qu’une assistance technique personnalisée. L’utilisation de cette machine était une première dans le secteur palestinien de l’apiculture. Grâce à cette technologie novatrice, les membres de la coopérative peuvent réutiliser la cire d’abeille qui a été endommagée ou détruite dans les ruches.

On applique généralement de la cire d’abeille sur les parois intérieures des ruches en bois pour attirer les abeilles. Grâce à la nouvelle machine, les agriculteurs peuvent réutiliser la cire d’abeille qu’ils récupèrent dans les vieilles ruches. La machine fait fondre la cire, l’homogénéise et la purifie dans un réservoir spécial. La cire est ensuite transférée dans une cuve de refroidissement, étalée, façonnée et découpée pour former de nouvelles feuilles de cire gaufrée, conformément à toutes les exigences de qualité et de sécurité du secteur.

Cette technologie novatrice permet aux apiculteurs de réutiliser d’énormes quantités de cire d’abeille, tout en conservant la forme, la structure, la géométrie précise des alvéoles et l’arôme. En outre, les nouvelles feuilles de cire sont composées principalement de cire d’abeille naturelle et sont donc mieux acceptées par les abeilles.

Les membres de la coopérative utilisent de la cire d’abeille recyclée pour produire des bougies parfumées et d’autres articles spécialisés. Ils envisagent à présent d’ouvrir un magasin pour vendre leurs produits. ©FAO/Hend Younis

Dans l’année qui a suivi l’installation de la machine à recycler la cire d’abeille, Islam et Ahmad ont pu réduire de 28 pour cent leurs achats de cire, ce qui a représenté des économies évaluées à 5 840 USD (18 000 ILS). Ce résultat est non seulement prometteur pour l’avenir d’Al Hannoun, mais aussi pour toute la filière apicole palestinienne, dont les importations de cire d’abeille industrielle atteignaient environ 60 tonnes en 2020.

En optimisant le recyclage de la cire d’abeille, le secteur peut diminuer de 50 pour cent environ les dépenses liées à la consommation de cire. En plus de ces économies considérables, la machine permet également d’éviter la mise au rebut d’énormes quantités de cire d’abeille usagée, et ainsi de réduire le volume de déchets générés par les activités apicoles. En outre, la cire d’abeille recyclée est de meilleure qualité que les équivalents synthétiques disponibles à l’importation, ce qui permet d’obtenir des produits moins dangereux pour la santé et plus respectueux de l’environnement.

Grâce à la cire d’abeille recyclée, Abu Yousef, le fondateur de la coopérative, a pu augmenter ses revenus en créant toute une variété d’articles spécialisés, notamment du miel aux noix, des bougies parfumées ou encore des compléments alimentaires pour les abeilles destinés à améliorer la production de miel. La progression constante de son modèle économique et la demande croissante des consommateurs l’ont amené, lui et d’autres membres, à envisager d’ouvrir un magasin pour vendre leurs produits.

Aujourd’hui, la coopérative Al Hannoun est fière de compter pas moins de 50 jeunes apiculteurs et apicultrices, 36 hommes et 14 femmes. L’enthousiasme que dégagent des jeunes comme Ahmad et Islam incite d’autres coopératives palestiniennes à rechercher des possibilités d’investissement novatrices et respectueuses de l’environnement, susceptibles d’améliorer les moyens de subsistance locaux et la qualité de vie de la population.

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