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À la rencontre de quatre femmes à la pointe du progrès scientifique dans le secteur des pêches


Promouvoir l’égalité des genres en Méditerranée et en mer Noire

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Les femmes représentent la moitié du personnel du secrétariat de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée, l’organisme régional de gestion des pêches de la FAO chargé de la conservation et du développement durables en Méditerranée et en mer Noire. Yoana Georgieva, de nationalité bulgare, travaille sur le projet BlackSea4Fish. © Yoana Georgieva

11/02/2022

Au sein de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) de la FAO, les femmes font évoluer les sciences.

La Commission, organe régional de gestion des pêches créé dans le cadre de la FAO, œuvre à l’utilisation durable et à la conservation des ressources marines et au développement durable de l’aquaculture en Méditerranée et en mer Noire.

Son action s’appuie sur les compétences techniques de scientifiques spécialisés en gestion des pêches. Depuis la création de l’organe en 1952, de plus en plus de femmes sont venues grossir les rangs du personnel. Aujourd’hui, elles jouent un rôle important dans les groupes d’experts, les comités consultatifs et les organes de décision et comptent pour la moitié du personnel du secrétariat de la Commission. 

Malheureusement, à l’échelle mondiale, cette proportion n’est pas la norme. En effet, moins de 30 pour cent des chercheurs en sciences dans le monde sont des chercheuses. Malgré les récents progrès en la matière, les disparités entre les femmes et les hommes à tous les niveaux dans les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques restent criantes. 

Pour obtenir la parité, il faut promouvoir le rôle indispensable des femmes en sciences et dans toutes ces disciplines.

En cette Journée internationale des femmes et des filles de science, allons à la rencontre de quatre chercheuses de la Commission qui montrent la voie.

Elisabetta Betulla Morello, titulaire d’un doctorat en biologie marine, travaille à la Commission comme spécialiste des ressources halieutiques. De double nationalité italienne et australienne, elle a passé une vingtaine d’années à faire de la recherche scientifique auprès du Conseil national italien de la recherche et de l’Organisation de la recherche scientifique et industrielle du Commonwealth, en Australie. 

«Je suis arrivée à la Commission après vingt ans de recherche sur les pêches et les incidences des activités humaines sur les écosystèmes marins, explique-t-elle. Je prends un grand plaisir à travailler sur des thèmes importants liés à l’interaction entre les êtres humains et le milieu marin et à réfléchir aux moyens d’assurer sa pérennité.»

Le conseil que Betulla donne aux jeunes femmes souhaitant travailler dans le domaine des sciences est simple:

«lisez, lisez, lisez encore, faites preuve de rigueur, de méticulosité et d’honnêteté. Réfléchissez avant de poser des questions et croyez en vous, toujours. Enfin, travaillez dur, mais sans oublier de vous amuser».

Dans le monde, moins de 30 pour cent des chercheurs en sciences sont des chercheuses. Elisabetta Betulla Morello (à gauche) et Olfa Ben Abdallah (à droite) apportent leurs connaissances spécialisées à la Commission générale des pêches pour la Méditerranée

Yoana Georgieva est originaire de la ville de Bourgas, en Bulgarie, sur la côte occidentale de la mer Noire. L’eau la passionne depuis toujours.  

«Mon père était plongeur professionnel, et j’ai grandi sur un littoral, raconte-t-elle. Il nous emmenait en excursion, ma sœur et moi. La mer coule dans mes veines, et j’ai choisi d’en faire mon métier.»

Yoana a fait une thèse de doctorat en modélisation des écosystèmes et en évaluation des stocks ichtyologiques, la toute première rédigée en bulgare, sa langue maternelle, sur ce sujet.

En exercice depuis plus de 12 ans, elle est chercheuse à l’Académie des sciences de Bulgarie. 

Yoana travaille aussi comme consultante sur le projet BlackSea4Fish mené par la Commission générale des pêches pour la Méditerranée, pour lequel elle collecte et traite des données en matière de stocks ichtyologiques afin de les analyser. 

Son travail consiste à examiner l’état des espèces exploitées, en particulier l’anchois, le rouget de vase et le turbot, et à formuler des recommandations qui contribueront à restaurer l’écosystème de la mer Noire et à reconstituer les moyens de subsistance des pêcheurs locaux. 

«Voilà sept ans que je participe à des activités d’évaluation des stocks ichtyologiques en mer Noire [...] Je contribue aux efforts de gestion durable des stocks de poissons qui y sont exploités.  À mes yeux, ce n’est un simple métier mais un mode de vie.» 

Le meilleur conseil que Yoana peut donner aux futures filles de science, «c’est de travailler dur, de faire montre de curiosité et d’être toujours plus ambitieuses. Et de ne jamais renoncer».

Les femmes ont besoin de la science, et la science a besoin des femmes.

Originaire de l’est de la Tunisie, Olfa Ben Abdallah est titulaire d’un doctorat en pêche. Dans sa famille, Olfa a été la première à faire de la science son métier et travaille dans ce domaine depuis 15 ans.

Chercheuse à l’Institut national tunisien des sciences et des technologies marines, elle siège dans des groupes techniques de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée en qualité de spécialiste nationale des stocks de poissons démersaux et des crustacés des côtes.

Dans le cadre de son travail, elle utilise les données disponibles pour créer des modèles durables de stocks ichtyologiques. Sa participation aux travaux de la Commission lui permet de contribuer davantage aux efforts internationaux, juge-t-elle.

«La pêche n’est pas uniquement une activité entre une espèce d’intérêt commercial et un pêcheur, explique Olfa. Je mène des études temporelles et spatiales sur les niveaux auxquels les composantes des écosystèmes se détériorent.»

Olfa estime que «les femmes scientifiques peuvent faire valoir leurs compétences, prendre confiance en elles, rattraper les hommes sur le plan des capacités et enrichir les viviers de talents».

Le message qu’elle souhaite transmettre est le suivant: «soyez déterminées et inventives, car les femmes ont besoin de la science, et la science a besoin des femmes».

Pour obtenir la parité, il faut promouvoir le rôle indispensable des femmes en sciences. Marianna Giannoulaki (ci-dessus) travaille avec la Commission générale des pêches pour la Méditerranée depuis plus de dix ans, contribuant à la gestion et à la conservation des ressources marines. © Marianna Giannoulaki

De nationalité grecque, Marianna Giannoulaki est titulaire d’un doctorat en dynamique des populations et en modélisation des habitats des petits pélagiques. Elle participe aux travaux des groupes de travail de la Commission depuis plus de dix ans. Marianna est directrice de recherche à l’Institut de ressources biologiques marines et des eaux intérieures du Centre hellénique de recherche marine.

Dans le cadre de sa collaboration avec la Commission, Marianna prend plaisir à contribuer à la gestion et à la conservation des ressources marines au-delà de ses rives. Elle affirme que ce travail a élargi ses horizons. 

«La Commission offre une occasion unique d’unir la Méditerranée, de rassembler des personnes de cultures et de milieux différents autour d’un même objectif: comprendre et protéger cet écosystème unique», précise-t-elle. 

Elle est porteuse d’un message d’encouragement pour les jeunes femmes montrant de l’intérêt pour les sciences. «Ne baissez pas les bras, les obstacles sont là pour être surmontés. Ce n’est qu’en suivant son cœur qu’on accomplit de grandes choses.»

Si nous voulons bénéficier du plein potentiel du genre humain, il faut que les femmes et les hommes soient égaux. Commençons par nous assurer que les contributions des femmes soient reconnues à tous les niveaux et dans tous les domaines de la société.

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