Food and Agriculture Organization of the United NationsFood and Agriculture Organization of the United Nations

Le retour du coton en Équateur


Une solution technique novatrices à petite échelle ouvre de nouvelles possibilités en milieu rural.

Share on Facebook Share on X Share on Linkedin

La reprise de la production de coton en Équateur, soutenue par la FAO et l’Agence de coopération brésilienne, aide à revitaliser et transformer les milieux ruraux. ©FAO/David Suárez

06/10/2022

Avant, le quotidien d’un groupe de femmes du canton de Tosagua en Équateur, situé près de la côte Pacifique, était celui de nombreuses communautés d’agriculteurs, à savoir prendre soin de sa famille et s’occuper des cultures et des animaux. Depuis cinq ans, les 127 membres de l’association des femmes du canton de Tosagua (AMUCONT) sont le fer de lance d’une initiative équatorienne audacieuse visant à ressusciter la production de coton dans la région. Après son âge d’or dans les années 1970, le coton avait presque disparu pour des raisons climatiques, phytosanitaires et économiques.

Soutenue par la FAO, l’Agence de coopération du Ministère brésilien des affaires étrangères ainsi que le Ministère équatorien de l’agriculture et de l’élevage, la réintroduction du coton contribue à transformer la vie des populations rurales et en particulier des femmes, car ce sont elles qui le cultivent habituellement, dans le cadre d’une stratégie de diversification agricole. Le projet s’inspire d’expériences réussies au Brésil et fait entrer le coton dans le cercle des plantes traditionnellement cultivées en rotation par les femmes, à savoir l’arachide, le manioc et le maïs, ce qui renforce la résilience de la communauté et ses capacités d’adaptation au changement climatique.

En plus de l’Équateur, six autres pays de la région participent au projet +Coton: l’Argentine, la Bolivie, la Colombie, Haïti, le Paraguay et le Pérou. Cette initiative de coopération Sud-Sud trilatérale encourage le développement durable de la filière coton dans la région et vise ainsi à augmenter les revenus et les perspectives professionnelles des agriculteurs familiaux.

Grâce à ces revenus supplémentaires, ces femmes équatoriennes ont davantage confiance en elles. «Nous avons maintenant le sentiment d’être aux commandes de cette aventure du coton», déclare Melva Ormaza, membre de l’association.

Une petite égreneuse à coton fournie dans le cadre du projet, la seule en Équateur, réduit la dépendance aux installations industrielles et favorise l’entrepreneuriat. ©FAO/David Suárez

Les fibres sont transformées à l’aide d’un petit système d’égrenage novateur. Cette avancée permet de produire du coton de manière viable sans dépendre des installations d’égrenage industrielles, dont la dernière du pays a fermé au début de la pandémie de covid-19. La machine, actuellement la seule du genre dans le pays, a été fournie dans le cadre du projet.

Les femmes pensent que l’égreneuse est très prometteuse et leur donnera les moyens d’entreprendre et de franchir le pas d’ouvrir leur propre atelier de tissage pour fabriquer des produits à valeur ajoutée, tels que des vêtements, et vendre les graines comme aliments pour animaux.

La reprise de la production de coton va dans le sens de l’action de ces femmes qui, depuis la création de leur association en 2005, jouent un rôle central dans l’économie et la communauté locales en favorisant le changement social, ce qui en fait des modèles pour de nombreuses femmes des environs.

Cette année, l’association AMUCONT a reçu le label équatorien «SOMOS EPS», qui distingue les structures qui respectent les principes de l’économie populaire et solidaire dans le pays et leur donne certains avantages, notamment un accès préférentiel aux espaces de promotion et de commercialisation et la possibilité de proposer leurs produits et services à des entreprises privées. En octobre 2022, l’association devrait recevoir le label relatif à l’agriculture familiale.

Le coton peut être un moyen de gagner décemment sa vie, de manière viable et dans le respect de l’environnement. ©FAO/David Suárez

Alors que la communauté internationale célèbre le 7 octobre la Journée mondiale du coton, ce projet et l’action de cette association équatorienne «vont au-delà du produit: ils montrent que le coton peut aider des populations à gagner décemment leur vie, de manière viable et dans le respect de l’environnement, en fabriquant des produits vendus à des prix équitables», assure le Représentant de la FAO en Équateur, Agustín Zimmermann.

S’il y a encore des progrès à faire sur le plan de l’équité du marché, Agustín Zimmermann estime toutefois que la revitalisation de la filière coton en Équateur pourrait offrir des débouchés et des emplois décents aux populations rurales.

Liens utiles

Pour en savoir plus