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Secrets du Sud


Les pays en développement échangent des solutions grâce à la coopération Sud-

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Le coton est la principale source de revenus de nombreux pays à travers le monde. ©Rafael Martinez/CONALGODON

25/11/2019

Pour de nombreuses personnes dans le monde, le coton constitue un véritable système de sécurité. Résistant aux changements climatiques, il peut être planté dans des zones sèches et arides, et un moyen de survie économique dans les zones rurales où le niveau de pauvreté est élevé.

Toutefois, depuis vingt ans, de nombreux pays d’Amérique du Sud qui dépendent fortement de la culture du coton ont enregistré une baisse de la production, dont l’incidence s’est fait ressentir sur les revenus de milliers de familles d’agriculteurs. La FAO, l’Agence brésilienne de coopération et d’autres partenaires locaux comptent s’attaquer à ce problème dans le cadre d’une initiative commune, en coopérant avec les agriculteurs de sept pays d’Amérique du Sud. Cette initiative favorise la collaboration et l’échange de méthodes agricoles novatrices. Une des innovations intéressantes est la mise au point du premier prototype d’une machine agricole adaptée aux petites superficies, qui permet de récolter le coton sur une ligne de plantation à la fois. Les agriculteurs pourront ainsi passer à une agriculture mécanisée, ce qui leur permet de renforcer leurs capacités, d’accélérer le temps de récolte et de réduire les coûts. Grâce à cette coopération, les agriculteurs de tous les pays participants bénéficient d’un secteur cotonnier plus durable et plus profitable.

C’est l’objet même de la coopération Sud-Sud et triangulaire (CSST), qui permet aux pays qui sont confrontés aux mêmes difficultés d’échanger des enseignements tirés de l’expérience, de découvrir des approches efficaces au service du développement et de s’encourager mutuellement dans cette voie.

La coopération Sud-Sud et triangulaire, qu’est-ce que c’est?

Il s’agit de la mise en commun et de l’échange de solutions de développement - connaissances, expériences et bonnes pratiques, politiques, technologies, savoir-faire et ressources - entre pays du Sud, qui s’aident mutuellement pour atteindre leurs objectifs de développement. Ces relations font parfois intervenir un pays développé donateur ou une organisation multilatérale. Elles prennent alors la forme d’une coopération triangulaire.

La FAO facilite cette démarche en réunissant les pays qui possèdent des solutions de développement et ceux qui souhaitent les mettre en pratique, et en s’assurant de la qualité technique des échanges. Un des modes de coopération les plus courants est l’échange de compétences, notamment le déploiement d’experts ou de techniciens d’un pays à l’autre pendant quelques mois, voire plusieurs années.

Avec l’aide des experts thaïlandais, le nouveau centre de contrôle des aliments pour animaux permet d’effectuer des analyses avec des temps d’attente réduits. Photo de gauche: ©FAO/Shah Marai; Photo de droite: ©FAO/Freshta Ghani

La Thaïlande et l’Afghanistan unissent leurs efforts/s’associent pour améliorer le contrôle des aliments pour animaux

Grâce à la coopération Sud-Sud, des experts thaïlandais ont partagé leurs connaissances avec des techniciens de laboratoires afghans, au sein d’un laboratoire de contrôle des aliments pour animaux, en Afghanistan; 75 pour cent environ des familles afghanes tirent leurs revenus et se nourrissent des animaux d’élevage. La qualité des aliments pour animaux est donc essentielle pour atteindre un niveau optimal de productivité, de santé et de bien-être.

Aucun laboratoire d’analyse des aliments pour animaux n’existait auparavant en Afghanistan. Les techniciens devaient expédier les échantillons vers d’autres pays à des fins d’analyse, ce qui faisait intervenir des coûts plus élevés et nécessitait des temps de traitement plus longs. Un nouveau laboratoire a été construit récemment à Kaboul par le Ministère afghan de l’agriculture, de l’irrigation et de l’élevage. La FAO a prêté un appui à cette démarche en dispensant des formations techniques et en fournissant du matériel de laboratoire. La Thaïlande a envoyé deux experts chargés de faire un état des lieux des appareils existants, d’évaluer la capacité du laboratoire afghan et de dispenser des formations techniques à une dizaine d’employés locaux. Le responsable du laboratoire, Farid Karimi, a affirmé que l’initiative d’échange de connaissances a fait toute la différence. "Auparavant, nous n’étions pas capables d’utiliser les appareils existants. Nous avons pu le faire grâce à la formation reçue. Au début de la formation... nous ne disposions pas de toutes les connaissances nécessaires. Mais cette formation nous a beaucoup aidés à renforcer nos capacités... et à tirer le meilleur parti de cette opportunité. »

Un expert chinois enseigne des pratiques agricoles durables en République démocratique du Congo. ©FAO/LI Yuhao.

Le partenariat de la chine avec la République démocratique du Congo

En République démocratique du Congo, une équipe d’experts agricoles est venue de Chine pour aider les agriculteurs locaux dans les domaines de la production de riz et de légumes, de l’élevage et de l’aquaculture. La République démocratique du Congo est un vaste pays, riche en ressources naturelles. Mais la malnutrition et l’insécurité alimentaire y sont très présentes. La Chine est le premier producteur mondial de riz et son équipe est très bien placée pour aider les populations locales à produire plus efficacement.

Dans le sud du pays, l’équipe d’experts a enseigné de nouvelles techniques pour la culture du riz en utilisant six variétés de riz, plantées sur quatre sites. Ils ont procédé au repiquage des jeunes plants à l’aide des nouvelles techniques mises au point en Chine.

Les agriculteurs locaux ont également découvert l’intérêt du semis à sec. Cette méthode permet d’utiliser moins d’eau. Elle est idéale dans cette région où la saison sèche dure longtemps. Les agriculteurs ont été formés aux méthodes d’analyse du sol et de formulation des engrais, qui contribuent à optimiser l’activité culturale, ainsi qu’aux moyens de mieux maîtriser l’eau de manière à éviter l’irrigation par surverse et de lutter préventivement contre les organismes nuisibles et les maladies. Des rendements supérieurs ont été enregistrés sur tous les sites, avec une augmentation remarquable de 133 à 466 pour cent.

L’équipe d’experts a également enseigné la culture du mil, une espèce résistante à la sécheresse qui convient parfaitement aux climats très secs. Il s’agissait d’une première pour de nombreux agriculteurs, qui étaient très enthousiasmés par ces nouvelles perspectives.

Célébration du dixième anniversaire

La Chine a été l’un des premiers pays à s’engager auprès de la FAO au titre de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire. Elle y participe activement et compte parmi les principaux promoteurs de la coopération dans les domaines de l’alimentation et de l’agriculture durables. La FAO célèbre ce mois‑ci le dixième anniversaire de ce partenariat. Elle a organisé une manifestation à Kampala (Ouganda) qui en souligne les réalisations.

Si nous voulons concrétiser les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030, les modèles classiques de coopération ne nous permettront pas d’y parvenir à l’échelle ni au rythme voulus. La coopération Sud-Sud et triangulaire est une approche inclusive qui permet de répartir plus largement les avantages de la mondialisation, en créant de nouveaux marchés et en établissant une base plus large pour la croissance économique. Elle est un instrument essentiel pour parvenir à l’objectif de développement durable 2 visant à libérer le monde de la faim.

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