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Défis sismiques pour les familles des zones rurales en Syrie


La FAO aide les victimes du tremblement de terre à reprendre la production alimentaire et à recouvrer leurs moyens d’existence agricoles.

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Un tremblement de terre de magnitude 7,8, suivi de nombreuses et puissantes répliques, a dévasté la Syrie et le sud de la Türkiye, causant des dégâts structurels aux maisons, aux hangars, aux routes et aux ponts. Rien qu’en Syrie, le séisme a tué des milliers de personnes et déplacé plus de 100 000 foyers. © FAO/Mazen Haffar

27/03/2023

Baraa Al Ali avait déjà traversé beaucoup d’épreuves lorsque le tremblement de terre a frappé la Syrie et la Türkiye, le 6 février.

Cette mère de six enfants, âgée de 44 ans et originaire d’Al Ghab (l’un des districts du gouvernorat de Hama), avait plusieurs fois été contrainte de fuir sa maison durant les 12 années du conflit syrien, et depuis la mort de son mari, quatre ans auparavant, ses quatre moutons étaient tout ce qui lui restait pour nourrir ses enfants.

Le tremblement de terre, de magnitude 7,8, a causé des dégâts structurels à la maison de Baraa, l’obligeant ainsi que ses enfants à déménager dans un refuge, qu’ils partagent actuellement avec 40 autres familles issues des zones rurales de la région. Le séisme a aussi détruit leur hangar, piégeant et tuant leurs moutons, qui se trouvaient à l’intérieur.

«Cela fait plusieurs années que nous sommes sans cesse déplacés et que nous vivons dans une perpétuelle incertitude, mais au moins je savais que je finirais par rentrer chez moi pour m’occuper de mes moutons et nourrir mes enfants. Maintenant que j’ai tout perdu, j’ai la chance que mes enfants soient en vie, mais je ne sais pas comment je vais les nourrir», indique Baraa.

Baraa n’est pas la seule dans son cas.

En Syrie, le séisme a tué des milliers de personnes et déplacé plus de 100 000 foyers, selon les chiffres du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Les conséquences pour les habitants d’Al Ghab dont, pour la plupart d’entre eux, les moyens d’existence dépendent fortement de l’agriculture, ont été dévastatrices. Avant même la survenue du séisme, les familles de Syrie ont subi plusieurs années de conflit armé et souffert d’inondations, de conditions météorologiques extrêmes, de la flambée des prix des denrées alimentaires et d’un accès limité aux marchés.

Les éleveurs qui n’ont pas perdu la vie ou leur maison dans la catastrophe sont confrontés à d’autres problèmes: la mort de leurs animaux, celle des veaux dans le ventre de leur mère, ou la baisse de la production laitière sous l’effet du traumatisme vécu par leurs animaux, ce qui met à mal leur unique source de revenus.

En haut à gauche: Baraa et ses enfants ont été contraints de se rendre dans un refuge qui les héberge aux côtés de 40 autres familles des zones rurales de la région. En bas à droite: Même les vaches et autres animaux ont été traumatisés par le tremblement

Populations et bétails traumatisés, effondrement des ponts

Aida Sultan, agricultrice et éleveuse à Hama, vit désormais dans un camion avec son mari, car leur maison est devenue dangereuse à la suite du séisme.

«Nous avons peur qu’il y ait un autre tremblement de terre, alors nous avons décidé de faire de ce camion un endroit où dormir en toute sécurité, car nous sommes terrorisés», explique Aida.

Les six membres de sa famille dépendent de la production de lait pour vivre. Ils possédaient deux vaches et un veau, mais une des vaches est morte sous l’effondrement de leur hangar, tandis que l’autre ne produit plus que 6 litres de lait par jour, contre 25 auparavant.

Et les maisons et hangars ne sont pas les seuls touchés.

Le séisme a tout détruit, y compris les routes et les ponts. Près de la maison d’Aida, le pont Shat’ha assure un lien vital entre la communauté de cette dernière et les communautés voisines. Ce pont essentiel, qui avait déjà été endommagé pendant le conflit, était tout de même resté utilisable. Avec les nouvelles fissures provoquées par le séisme, la traversée est devenue très dangereuse, mais les villageois n’ont pas vraiment le choix. L’autre itinéraire possible pour atteindre les villes et les marchés voisins est long de 18 kilomètres, soit cinq à sept kilomètres de plus qu’en passant par le pont, ce qui augmenterait considérablement les frais de transport d’une communauté peinant déjà à payer le carburant.

Agriculteurs et éleveurs, Aida et son mari ont dû s’installer dans un camion après le tremblement de terre, qui a rendu dangereuse leur maison à Hama. Pour répondre aux besoins immédiats, la FAO soutient les populations rurales de Syrie en leur apportant une aide en matière d’élevage et d’intrants agricoles, afin qu’elles puissent reconstruire leur vie et recouvrer leurs moyens d’existence. © FAO/Mazen Haffar

Reprise de la production alimentaire ainsi que des activités assurant des moyens d’existence

La première évaluation des zones touchées par les tremblements de terre effectuée par la FAO recense des pertes de bétail conséquentes et d’importants dégâts au niveau des équipements et des infrastructures agricoles, notamment des serres, des dispositifs d’irrigation, des installations de stockage, ainsi que des installations de production de denrées alimentaires et d’aliments pour animaux. Autant d’éléments qui perturbent la production agricole et animale et menacent la sécurité alimentaire immédiate et à long terme des populations.

La priorité de la FAO en Syrie est de faire en sorte que les communautés rurales puissent reprendre une production alimentaire de base ainsi que les activités agricoles qui constituent leurs moyens d’existence. Dans cette optique, elle fournira des intrants agricoles (aliments pour animaux, semences, plants, engrais, carburant, outils, équipements) et des soins vétérinaires (traitement et vaccination du bétail), et assurera des transferts de fonds inconditionnels. L’Organisation offre actuellement une assistance à 17 880 familles rurales (soit 107 280 personnes), en fournissant du fourrage aux éleveurs d’Alep et des engrais aux agriculteurs de Lattaquié, et en aidant à la remise en état des canaux d’irrigation à Hama.

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