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Semer les graines du potentiel dans une communauté philippine


Cultiver une attitude saine #FaimZéro vis-à-vis de l’alimentation

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Après une journée dans une ferme biologique, les écoliers avaient appris tout ce qu’il faut savoir pour planter leur propre jardin scolaire. ©FAO/Mar Maningas

23/08/2018

Selon un proverbe bien connu “Il faut un village pour éduquer un enfant”. Mais un projet dirigé par la FAO aux Philippines est en train de prouver tout le contraire, à savoir que parfois il faut un enfant - ou des enfants – pour éduquer un village.  

À environ 80 km de Manille, dans la partie sud de la Province de Laguna, trois communautés guidées par un groupe de jeunes ont transformé leurs écoles primaires – et dans un cas, un terrain vague – en petits jardins, afin de compléter l’approvisionnement alimentaire des écoles et des résidents locaux.

Tout a commencé, en 2017, par un partenariat entre la FAO et l’ONG locale Yakap Kalikasan Tungo sa Kaunlaran ng Pilipinas, Inc. (également connue sous le nom de Yakap Kalikasan). Les élèves des trois écoles se sont rendus dans une ferme biologique dans laquelle ils ont participé aux semis, à la culture et à la récolte de légumes biologiques.

En plus des méthodes de jardinage de base, ils ont suivi des démonstrations de compostage, de jardinage vertical, et de lutte biologique contre les ravageurs. Un délicieux repas a été préparé avec des produits de la ferme, ce qui a fait germer une idée dans la tête de ces cultivateurs et agronomes potentiels du futur. 

Un jardin local est un avantage simple mais puissant pour une communauté, non seulement parce qu’il lui fournit des aliments, mais aussi parce qu’il l’aide à concevoir une approche durable de production et de consommation alimentaires durable.

Les enfants ont pu entrevoir d’innombrables possibilités autres que celle d’utiliser la terre pour faire pousser les aliments qu’ils consomment. Des sessions de réflexion ont fait germer une foule d’idées novatrices, telles que fabriquer des bougies aromatisées, produire des salades pour les vendre aux marcheurs locaux, ou même élaborer un plan pour nettoyer la rive du lac polluée. 

L’école intégrée de Kapayapaan (KIS), qui est une des bénéficiaires du projet, a commencé à cultiver son propre potager bio et son mur vertical sur son terrain. Les écoliers y cultivent les laitues, les concombres et les haricots qu’ils consomment, et font pousser des soucis le long des légumes. Ces fleurs couleur safran servent de répulsifs naturels pour éloigner les insectes des cultures jusqu’à la récolte.

«  Nous promouvons le jardinage bio. Nos récoltes servent à approvisionner le programme d’alimentation scolaire et l’excédent est vendu par notre groupe de jeunes », explique un des jeunes cultivateurs de l’initiative des jardins scolaires.

À gauche : Les enfants cultivent des laitues et d’autres légumes, qui sont utilisés par la cantine scolaire et contribuent à l’approvisionnement alimentaire des ménages. ©FAO/Mar Maningas À droite : Une session de réflexion a fait germer chez les enfants

L’école primaire Paciano–Rizal espère compléter l’approvisionnement alimentaire de sa cantine avec les haricots verts, le gombo, les aubergines et la laitue chinoise qui poussent dans des plates-bandes derrière les bâtiments scolaires. Les légumes produits par le groupe de jeunes sont maintenant utilisés par la cantine de l’école.  

Les résidents du village de Putho Tuntungin sont peut-être ceux qui se sont heurtés à la plus grande difficulté du projet mais aussi ceux qui en retireront le plus gros avantage potentiel. Ils s’étaient fixé pour objectif de transformer le terrain vague en un jardin communal et individuel. Grâce à l’introduction de la culture verticale, il est possible de fournir des aliments aux familles et d’obtenir un revenu de la vente des produits excédentaires.

Avec une aide modeste de la Youth for Environment School Organization, les enfants ont appris comment créer leurs propres potagers. La première étape consistait à préparer la terre pour la rendre aussi fertile que possible en défrichant la zone et en renforçant le sol pour fournir les nutriments essentiels aux cultures. Les élèves ont aussi appris toute la séquence des activités agricoles : semer les graines, les transplanter dans des plates-bandes de légumes, les entretenir jusqu’à la récolte.

La première phase a été particulièrement difficile à l’école KIS, mais les élèves ont relevé le défi avec fougue, créativité et inventivité. Le groupe de jeunes a dû nettoyer le terrain constellé de débris de verres et de construction, de matière plastique et d’autres détritus avant de transplanter les jeunes plants. Ils ont arrosé les plantes, désherbé le jardin et créé leurs propres modes écologiques de lutte contre les ravageurs (ex : fabrication d’un insecticide à pulvériser sur les cultures, fait d’un mélange de poivre noir et d’eau, et dispersion sur le terrain d’épluchures d’aubergines pour fertiliser le sol). Ils ont même fabriqué des tuteurs pour les cultures qui avaient besoin d’un soutien pour pousser à la verticale.

Comme dans n’importe quelle ferme, certaines cultures ont moins bien pris que d’autres, mais le projet a permis aux jeunes de connaître différentes pratiques d’agriculture durable pour produire eux-mêmes leurs aliments.  

Les grands chênes – et dans le cas présent, les salades – se développent à partir de petits glands ou de plantules. ©FAO/Mar Maningas

Le Bureau de l’industrie des végétaux du Département national de l’agriculture a été impressionné par les résultats de ces projets dirigés par des jeunes, qui comprenaient une campagne des médias sociaux visant à braquer les projecteurs sur le développement durable local. Ces projets tentent de remédier aux problèmes de sécurité alimentaire et de préserver les bienfaits importants que procure une alimentation saine tant à l’école qu’à la maison. La création de potagers chez les résidents locaux a été un heureux effet collatéral de ces jardins scolaires.  

Les élèves espèrent que cette initiative se poursuivra et qu’elle contribuera à améliorer leurs perspectives d’avenir dans le sens d’une plus grande sécurité alimentaire et d’une meilleure nutrition. Du reste, le responsable municipal de l’agriculture a d’ores et déjà promis de continuer à financer l’initiative, en fournissant une assistance pour la formation, des semences et des fonds, voire en accordant des bourses d’études à ceux qui souhaitent faire carrière dans l’agriculture. 

En investissant dans la génération future, la FAO leur donne les moyens d’agir et d’apporter leur contribution à l’objectif mondial de l’éradication de la faim.  

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