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Les Syriens, créateurs d’entreprises agricoles florissantes


Le programme Nabta de la FAO aide les entrepreneurs à lancer de nouveaux projets d’entreprises agricoles.

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Grâce au programme Nabta, que finance l’Union européenne, la FAO accompagne des entrepreneurs comme Maher Dallah dans leurs activités agricoles et connexes. © FAO/Mokhtar Al-Samman

30/11/2022

Maher Dallah prend une planche de bois et l’introduit soigneusement dans les dents de la scie à ruban, la découpant à la bonne taille, avant de la passer dans une ponceuse pour en lisser les bords rugueux. L’odeur du bois fraîchement coupé emplit son atelier.

Ensuite, il colle, agrafe et fixe les pièces ensemble pour construire les sections des ruches qu’il fabrique pour gagner sa vie.

«Je construis différents types de ruches, et je fais aussi des réparations et des accessoires comme des pièges à pollen ou des isolants pour les ruches», explique Maher, jeune homme âgé de 33 ans et originaire d’Ar-Rastan, dans le gouvernorat de Homs, en République arabe syrienne.

Les abeilles dans le sang

Maher n’était pas totalement étranger aux abeilles et aux ruches avant de se lancer dans cette activité.

«Je suis à l’origine un travailleur du bois. Mon grand-père fabriquait des ruches traditionnelles en argile et m’a appris à en fabriquer. J’ai toujours aimé les abeilles et l’apiculture», dit-il.

Maher a perfectionné ses compétences en menuiserie avec l’aide du programme de la FAO intitulé Nabta (mot arabe signifiant «semis»). Cette formation est le principal programme d’entrepreneuriat agricole de la FAO, mis en œuvre dans le cadre du Programme d’appui aux petits exploitants que finance l’Union européenne. À travers le programme Nabta, la FAO aide les jeunes à entreprendre dans l’agriculture et les secteurs connexes. Les participants reçoivent une formation générale dans les domaines de l’agriculture et de la gestion d’entreprise.

Il est essentiel d’investir dans la jeunesse si l’on veut assurer l’avenir du secteur agricole du pays, ainsi que la subsistance de ces jeunes et la sécurité alimentaire de leurs communautés. Grâce au programme Nabta, la FAO a aidé au total quelque 2 000 jeunes des gouvernorats de Homs, d’Alep, de Deir Ez-Zor et d’Al­Hasakah à créer d’impressionnantes entreprises en milieu rural.

Investir dans la jeunesse est indispensable pour assurer l’avenir du secteur agricole syrien, ainsi que la sécurité alimentaire de ses communautés. © FAO/Mokhtar Al-Samman

En 2021, la mise en œuvre de ce programme spécialisé à Ar-Rastan a permis de dispenser une formation initiale à 500 jeunes Syriens. Les 150 meilleurs d’entre eux ont été sélectionnés pour transformer leurs idées en entreprises et sont ainsi passés à l’étape suivante, plus poussée, de la formation Nabta. Parmi eux, 34 ont finalement reçu une subvention pour financer leur entreprise.

Maher figurait au nombre des heureux élus, un groupe d’experts de la FAO ayant accepté son projet axé sur l’assemblage, la réparation et la vente de ruches en bois et d’accessoires apicoles. Il a bénéficié d’une formation, d’une aide financière et d’un encadrement pour la création d’une petite entreprise.

«Lors de ma formation Nabta, j’ai proposé de fabriquer des ruches parce que je voulais poursuivre ce que j’avais appris dans mon enfance et faire vivre cet artisanat dans la famille», raconte Maher. Il avait déjà un modeste atelier, mais celui-ci ne fonctionnait pas très bien. Le projet de la FAO lui a donné la possibilité de suivre une formation et de se procurer du bois de haute qualité qui lui a permis de commencer à produire des ruches plus solides.

Grâce à ce soutien de la FAO, Maher a réussi à quintupler la capacité de son atelier en moins d’un an et à desservir de nouveaux clients dans les gouvernorats de Homs et de Hama. Il gagne ainsi plus d’argent, ce qui lui permet à la fois de réinvestir dans son entreprise et de subvenir aux besoins de sa famille.

«L’expérience que j’ai acquise dans le cadre du programme Nabta a été très utile. J’ai appris comment gérer mon projet, quelles compétences développer, où vendre mes produits, comment calculer les profits et les pertes, comment fidéliser le client et comment accéder à de nouveaux marchés», explique Maher.

Maher a étendu son activité de fabrication de ruches à l’apiculture, ce qui lui procure un revenu supplémentaire qui l’aide à payer la scolarité de ses enfants. © FAO/Mokhtar Al-Samman

De fabricant de ruches à apiculteur

Les compétences et la confiance que Maher avait acquises grâce au programme Nabta l’ont aidé à développer son entreprise lorsque l’occasion s’est présentée de manière inattendue sous la forme d’un troc.

«Un de mes clients, marchand d’abeilles, m’a proposé de me payer avec des abeilles», raconte Maher. «J’ai ainsi pu lancer une activité apicole à côté de mon atelier. La demande de ruches étant moins importante en été, la production de miel me permettra de conserver un revenu stable toute l’année.»

Il se pourrait bien que la production de ruches et de miel reste dans la famille, car les enfants de Maher semblent partager la passion de leur père.

«Mes quatre enfants montrent beaucoup d’enthousiasme pour l’apiculture. Mon plus jeune fils est toujours curieux des abeilles et adore m’aider dans mon travail d’apiculteur. Ce qui compte le plus, c’est que le revenu supplémentaire que je peux tirer du miel aidera à financer leurs dépenses scolaires», dit-il.

Maher le reconnaît: c’est la formation Nabta qui l’a aidé à lancer cette nouvelle entreprise.

«C’est désormais mon métier, et je vais continuer à fabriquer des produits de qualité et à entretenir ma réputation pour attirer plus de clients et nourrir ma famille», explique Maher. «J’ai l’intention de développer mon activité pour desservir de nouveaux gouvernorats.»

Maher est l’un des jeunes qui ont été formés dans le cadre du programme Nabta pour devenir la prochaine génération d’entrepreneurs agricoles syriens. En présentant aux communautés les dernières avancées de l’agriculture et les solutions possibles pour créer des entreprises agricoles, le programme vise à attirer davantage de gens vers ce domaine d’activité qui offre de multiples perspectives et à développer chez les jeunes un état d’esprit plus positif à l’égard de ce secteur florissant et vital de l’économie.

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