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La lutte pour sauvegarder nos océans


Comment la pêche illicite, non déclarée et non règlementée (INDNR) nous concerne tous

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Les océans du globe sont une source importante de la biodiversité de la planète. Malheureusement, des choses comme la pêche illégale et les engins de pêches abandonnés, perdus ou rejetés mettent en danger les écosystèmes marins et ont des répercussions négatives sur nous tous. ©margo1778/shutterstock.com

04/06/2018

La santé de nos océans étant en jeu, la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR) est rapidement devenue un problème extrêmement sérieux. Le terme «pêche INDNR» est utilisé pour toute activité de pêche qui est menée en marge de la loi. Il existe de nombreux types de pêche illicite; par exemple, pêcher sans permis ou sans autorisation, ne pas signaler de façon précise le poisson capturé, pêcher dans des zones interdites et capturer ou vendre des espèces interdites. On parle de pêche INDNR lorsque les pêcheurs et leurs navires ne répondent pas aux exigences stipulées par les lois régionales, nationales et internationales qui régissent l’industrie de la pêche.

La pêche INDNR non seulement pille les océans du monde à hauteur de 26 millions de tonnes de poisson et de fruits de mer par an, entraînant ainsi des pertes financières stupéfiantes s’élevant à 23 milliards de dollars des États-Unis par an, mais elle porte également atteinte aux moyens de subsistance des pêcheurs, exacerbe la pauvreté et contribue fortement à l'insécurité alimentaire. 

Pour la première fois, grâce à l’Accord relatif aux mesures du ressort de l’État du port (PSMA) et à d’autres instruments internationaux, nous avons les moyens de mettre fin à la pêche illégale. PSMA vise à mettre un terme aux activités de pêche illicite par le renforcement des protocoles d’inspections dans les ports pour les navires de pêche battant pavillon étranger qui ont été signalés comme ayant potentiellement enfreint les lois en matière de pêche. Il s’agit du premier accord international juridiquement contraignant qui vise spécifiquement la pêche INDNR. Avant d’arriver sur le marché, la majorité des poissons pêchés dans les mers et les océans par des bateaux étrangers transitent par un port. Par conséquent, lorsqu’ils sont effectués correctement, les contrôles réalisés dans les ports peuvent être très efficaces pour lutter contre les activités de pêche illicite. L'accord permet en effet de contrôler les bateaux de pêche entrant dans n’importe quel port, renforce la coopération régionale et internationale et empêche la pénétration sur les marchés nationaux et internationaux de produits capturés dans le cadre d’activités de pêche illicites, non réglementées et non déclarées.

Gauche: La Roumanie fait partie des pays qui prennent des mesures pour prévenir la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INDNR), en contrôlant soigneusement les navires hauturiers. ©FAO/Claudia Amico Right: La FAO collabore avec des inspecteurs

Environ 23 milliards de dollars É.-U de produits comestibles de la mer sont pillés dans les mers et océans chaque année, soit un poisson sur cinq vendus. La pêche INDNR nuit particulièrement aux régions où les capacités de gouvernance et de surveillance sont insuffisantes et affaiblit surtout les activités de pêches artisanales dans bon nombre de régions les plus vulnérables. En outre, la pêche illégale est, bien trop souvent, liée à d'autres activités illégales, telles que les violations des droits du travail et d’autres droits humains qui ont des effets néfastes sur les travailleurs de l'industrie halieutique et leurs communautés. La lutte contre la pêche illicite contribue à la croissance et à l’autonomisation des personnes qui dépendent des océans pour leur nourriture et leurs revenus.

En raison de ses effets dévastateurs, la pêche INDNR nous concerne tous. Elle constitue une grave menace pour la santé de nos océans et met en péril les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de ceux qui dépendent des océans. Pour donner un ordre d’idée, les pêches et l’aquaculture emploient actuellement 56 millions de personnes. Par ailleurs, de nombreuses autres personnes sont employées dans des activités connexes, telles que la manutention, la transformation et la distribution. Au total, la pêche et la pisciculture assurent la subsistance et soutiennent les familles de quelque 660 à 880 millions de personnes, soit 12 pour cent de la population mondiale.

Heureusement, la collaboration internationale et les nouvelles technologies nous aident à faire de grands progrès quant au suivi des activités de pêche INDNR. La collaboration entre les États en ce qui concerne l’échange d’informations constitue l’un des moyens les plus efficaces pour lutter contre la pêche INDNR. Grâce au Fichier mondial des navires de pêche, des navires de transport frigorifique et des navires de ravitaillement de la FAO, la communauté internationale accroît la transparence dans le secteur halieutique et améliore la traçabilité des navires de pêches et des produits de la pêche. Grâce aux données recueillies par satellites, les autorités côtières peuvent déterminer quels sont les bateaux qui pratiquent la pêche illicite et ainsi alerter les autorités appropriées. Des politiques fortes contribuent à garantir que les pêcheurs ne capturent que des espèces permises dans des zones autorisées.

La pêche et la pisciculture assurent la subsistance et soutiennent les familles d’environ 12 pour cent de la population mondiale. ©FAO/Ines Gonsalves

Gérer les engins de pêche de façon adéquate contribue considérablement à la protection de nos océans. La pêche INDNR peut être l'une des causes des la présence d’«engins fantômes» dans nos océans, étant donné que ceux qui pratiquent des activités de pêche INDNR peuvent se débarrasser de leur engins en les jetant par dessus bord afin d’échapper à la détection des autorités. Ils sont également susceptibles d’opérer dans des conditions qui augmentent les risques de perdre des engins, par exemple en pêchant de nuit ou lorsque les conditions de mer sont difficiles. Malheureusement, au moins 640 000 tonnes d'engins de pêche seraient abandonnées, perdues ou rejetées dans les océans chaque année, ce qui constitue une sérieuse menace pour l'environnement marin et les ressources marines, du fait que ces engins continuent de «pêcher» même après qu'ils ont été abandonnés.

Si nous voulons continuer à exploiter les ressources qui se trouvent dans nos océans, il est nécessaire d’adopter une approche durable de la pêche et de mettre en place des mesures pour empêcher la pêche INDNR. Pour la toute première fois, nous disposons d’outils internationaux nous permettant de réduire considérablement les dommages infligés à certaines de nos ressources les plus précieuses de la planète. Ensemble, si nous faisons preuve de volonté, nous pouvons mettre un terme à la pêche illicite et unir nos forces pour protéger, gérer et préserver nos océans et notre futur.

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